'' Ce ne sont pas les influences qui comptent, c'est le choix de ses influences''.
- ARMAROS ! beugle Jack de toutes ses forces.
- OUI ! Là je te reconnais bien. Viens à moi !
Les deux s'apprêtent à se lancer à l'assaut puis d'un flash : une intense lumière percute le regard. Les yeux brûlent mais les bras se dressent devant pour y échapper. Un souffle porte sa force contre le corbeau qui fait face, tremble et fixe son ennemi naturel. Le vent rend compte de l'environnement, la luminosité se stabilise et Jack hurle le nom du petit gaillard qui vient de prouver ses racines : c'est un ange.
Mais l'est-il vraiment ? D'où provient cette force qui continue d'intervenir sans son autorisation ? Le petit ressent comme un pic d'adrénaline, comme une énergie intelligente qui réagit face aux ondes, aux autres, mais surtout à ses semblables. Les images continuent d'affluer, et des souvenirs comme des rêves prennent place par les mots. Sa petite voix mue d'un coup, comme s'il y en avait une autre qui parlait en même temps. Ses yeux d'or semble indiquer qu'il n'est plus lui-même.
- Armaros, nous t'avons banni, retrouve les enfers ou subit les conséquences des démiurges.
Son état empire : une onde de choc à lumière d'or se jette contre le déchu qui se cambre. Une douleur vive se suit de multiples éclairs dorées qui laissent les alentours crouler sous les coups.
Plus personne ne peut les approcher. Ces ondes parviennent à paralyser l'ensemble des guerriers présents. Les rats s'évanouissent, Jack tient debout mais peine à respirer. Quelque chose en lui semble mener un combat, c'est intérieur comme s'il y avait une colère qu'il ne pouvait pas comprendre. D'autant plus que celle-ci, semble aussi provenir du petit ange, dont la lumière s'effrite, se coupe et se rallume comme un courant qui ne passe plus. Ses yeux clignotes et le petit s'effondre. Les ténèbres s'engouffre, enveloppe le jeunot qui disparaît sous les cris du capitaine.
- ARWAN !
Au cœur des abysses, il y a un silence. Le jeune homme se réveille, vaseux, fatigué, il a l'impression de peser des tonnes et n'a plus aucun repère. De droite à gauche, il n'y a rien à décrire : le néant. La zone est vide, enseveli d'une volute d'ombre noirâtre.
Il se sent très bas du sol, sa taille à changé. Il regarde ses mains qui semblent être celui d'un enfant de deux ans, tandis que ses jambes ne sont clairement plus que le quart de ce qu'ils étaient. Rien ne semble avoir de sens, mais tout s'enchaîne vite.
Des pas résonnent. Un coup à gauche, à droite. Une silhouette passe à toute vitesse : une femme. Elle pleure. La zone pourtant si sombre, semble assez éclairée pour qu'on puisse l'observer : elle est là. Pas loin. Elle court, s'absente, disparaît puis revient sans qu'il ne saisisse son visage mais c'est elle, il le sait.
- MAMAN !
Il se jette en avant pour l'attraper mais elle s'évapore d'une ombre-vapeur... Une lumière provient d'en dessous. Il s'incline vers le sol et voit son reflet dessus, dans un tout autre environnement. Ses pieds sont chauds mais son corps gèle. Il n'est pas le même, son miroir bouge sans qu'il ne le veuille. Son alter égo est souriant, rayonnant par l'appui de son auréole. Dans cette espace paradisiaque qui se dessine devant lui, il n'est pas seul : sa mère est là, tout comme Jack, Barnady et même Ayna. Ils sont réunis, ensemble et soudés par un entrelacement commun. On l'appelle alors, on lui fait signe de venir, c'est tentant pour lui qui souhaite échapper à ce cauchemar.
Un genoux après l'autre, il se penche, s'approche, touche la surface liquide onduleuse qui réchauffe son cœur. Ses mains sont lentement tirés, aspirés dans une texture mielleuse qui l'enfonce au plus profond des songes...
Son visage plonge dans ce rêve qui lui tend les bras, puis lorsqu'il n'y a plus que ses pieds à emporter, il se laisse gouverner par le sentiment d'être enfin libéré.
Soudain soulevé, Arwan est secoué, jeté sur le bord d'une barque avec panache.
- C'était moins une, je n'aurai jamais pensé me sauver un jour... lui signale le nautonier.
Sonné, essoufflé, le petit peine à reprendre sa respiration, choqué, effrayé par l'inconnu.
— Du calme doublon, t'es en sécurité, pour l'instant. se tortille t-il de rire.
C'est un homme de haute stature. Il est fort, marqué par de multiples cicatrices sur sa peau métissé. Ses longs dreadlocks forment une chevelure aussi robuste que sa mâchoire et son regard forestier.
Son regard de panique s'étale sur tous les détails, de la barque sur laquelle il est, de la lanterne qui éclaire et repousse les ombres qui tentent de venir murmurer à leur oreilles, jusqu'à cet homme au rire contagieux. À peine arrive-t-il à articuler que le jeunot bégaie :
— V..Vous êtes qui, relâchez-moi immédiatement !
Un charisme qui affole le géant musclé, désormais en plein fou rire.
— J'ai jamais vu moins crédible ! L'âme d'un guerrier, au corps de bébé, à l'esprit d'un fuyard ?! Mais quelle pépite !
— Eh ! C'est pas parce qu'on est fort et musclé qu'on peut se moquer des autres ! je suis sûr que vous compensez par votre cerveau de moineau.
— Dixit le gars qui allait se faire manger par les ombres-murmures.
— Les quoi ?!
Le gargantuesque soupire d'un long souffle avant de ramer de nouveau.
— Bienvenue sur les rives du Styx, bébé moi...
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Arwan & Jack
FantasyTome 1 : Le mystère des origines. Arwan est le seul enfant d'une île surnaturelle et extrêmement dangereuse. Avec sa mère, il vit le plus grand ennui. Lorsqu'une catastrophe le frappe, un tout nouveau monde se dévoile... Alors que la liberté s'offr...