Chap 8

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À l'heure du midi, Simon nous rejoint, Agathe et moi, pour que l'on déjeune ensemble. Mais ce midi, il n'est pas venu seul. Une petite brune au visage familier se tient à côté de lui. Elle est jolie, il n'y a pas à dire, mais c'est surtout l'une des plus grosses garces que j'ai jamais vue !

C'est la nana du micro-ondes. Celle qui m'avait presqu'agressée la dernière fois parce que j'avais fait chauffer mon plat avant le sien.

Je jette un oeil à Agathe pour voir sa réaction. Elle n'a pas l'air de connaître cette fille puisqu'elle a le sourire jusqu'aux oreilles. Ça se voit qu'elle à envie d'apprendre à la connaître et lui faire son « interrogatoire de petite amie ».

À chaque fois que Simon a une nouvelle copine, elle doit passer par le fameux interrogatoire d'Agathe pour vérifier si elle mérite vraiment de sortir avec lui. Elle va vite se rendre compte que cette fille est pourri jusqu'à l'os.

On s'installe à une table. Simon à l'air tout gêné, mais surexcité à la fois.

- Les filles, je vous présente Astrid. Je vous en avais parlé, s'exprime Simon.

- Salut Astrid ! J'avais tellement hâte de te rencontrer, s'enthousiaste Agathe.

Je lui adresse un faux sourire, histoire de ne pas faire de peine à Simon. Rien que de lui parler est au dessus de mes forces. Je pense bien qu'elle m'a reconnue parce qu'elle m'adresse le même sourire.

- Enchantée, dit-elle. On ferait mieux d'aller faire chauffer nos plats tout de suite avant qu'il n'y ait trop de monde.

J'hallucine ! On dirait qu'elle n'en a rien à faire de nous. Tout ce qui l'importe dans la vie, c'est de faire chauffer son plat avant tout le monde.

Lorsque nous sommes tous de nouveau réunis à la table, Aggi commence à lui poser des questions :

- Alors Astrid, tu as eu d'autres copains avant Simon ?

- On ne sort même pas ensemble Agathe, t'abuses ! se contrarie Simon.

- Ça va Sim, je me renseigne c'est tout, le convainc Agathe.

- Pour répondre à ta question, je n'ai eu qu'une seule relation sérieuse dans ma vie, s'exclame Astrid.

- Et tu en penses quoi de ton ex-copain à l'heure actuelle ? s'enquiert-elle.

- C'est quelqu'un avec qui j'ai passé de très bons moments et que je respecte énormément. Je l'ai aimé très fort, mais aujourd'hui c'est fini. C'est la vie...

- Ma pauvre... Au moins tu as pu rencontrer Simon ! D'ailleurs, si tu devais lui trouver des défauts, qu'est-ce que tu dirais à propos de lui ? l'interroge Agathe.

- Mais, ça va oui ? se crispe Simon.

- Je pense que Simon, tu es un peu trop gentil avec tout le monde. Tu as tendance à trop te laisser faire. En plus de ça, tu es beaucoup trop beau. J'ai du soucis à me faire. Il doit y avoir pas mal de concurrentes, réponds Astrid.

J'hallucine ! Elle est parfaite ! Elle est en train de faire un sans faute. Aggi doit l'adorer... Elle a l'air vachement fausse comme fille, vu comment elle m'a parlé la dernière fois. Elle cache très bien son jeu. Cela ne se voit pas une seule seconde.

Le reste du repas se déroule plutôt bien. Je discute avec Astrid le moins possible. Elle serait capable d'utiliser des éléments de ma vie privée contre moi.

Nous sortons tous les quatre du réfectoire et rejoignons nos classes respectives : Astrid et Simon d'un côté, Agathe et moi de l'autre. Lorsqu'il sont assez éloignés, je peux poser à Agathe la question qui me démange depuis le début du déjeuner :

- Alors Aggi, t'en as pensé quoi ?

- Elle est adorable, elle a parfaitement réussi le test, répond-elle.

- J'étais sûre que tu dirais ça, dis-je sans surprise.

On continue de marcher. C'est bizarre, il manquait un peu de vivacité dans sa voix.

- Mais... je ne pense pas que ce soit le genre de fille qui correspond à Simon, continue-t-elle.

- Qu'est-ce qui te fait dire ça, l'interrogé-je.

- J'en sais rien. Je tiens beaucoup à lui. J'ai peur qu'elle ne lui fasse du mal.

Nous rejoignons notre classe. Mes camarades ont toujours un sentiment de compassion à mon égard le vendredi. Je le vois dans la façon dont ils ont de me regarder. Ils éprouvent un peu de pitié quand ils voient à quel point Madame Johnson s'acharne sur moi.

L'après-midi se déroule sans accroche avec aucun de mes professeurs. À la sonnerie, je rejoins Simon dans le hall pour qu'on aille prendre le bus ensemble. Lorsque nous sommes installés au fond du bus, je décide de lui parler de mon ressenti à propos d'Astrid :

- J'aimerais te dire quelque chose, mais je ne veux surtout pas que mon jugement t'affecte.

- Tu n'aimes pas Astrid c'est ça ? conclut-il immédiatement.

          - Comment tu sais ? lui demandé-je.

          - Tu ne sais pas cacher ce que tu ressens. Ça s'est vu ce midi. C'est pas ton genre d'être intimidée, mais quand elle était là tu ne parlais plus.

          - Écoute, j'ai pas confiance en cette fille, et tu ne devrais pas lui faire confiance non plus, lui conseillé-je.

          - Mais elle me plaît ! s'exclame-t-il.

          - Simon, tu ne la connais que depuis deux semaines. Il existe plein d'autres Astrid.

          Il a l'air si déçu... Il me fait mal au coeur. Mon pauvre Simon. Je ne sais jamais si les meilleurs amis se soutiennent ou bien se disent la vérité en face, mais ce n'est pas mon genre de les laisser foncer droit dans le mur.

          Ça se voit qu'il s'efforce de ne pas sombrer. Il lève la tête dans ma direction et pose les mains sur ses cuisses :

          - Au fait, comment ça avance ton plan de drague ?

          Il change complètement de sujet pour que ce soit à mon tour d'être mal à l'aise. Les images me reviennent en tête... Comment lui dire qu'elle est très réceptive à mes avances. Tellement réceptive que c'est elle qui me mène à la baguette. Quelques heures plus tôt, je me faisais fesser sur son bureau... Mon dieu.

          Qu'est-ce qu'elle va me mettre comme appréciation sur mon bulletin ? « Kiara est très sensible aux punitions, elle en redemande chaque semaine » ? Je dois être sincère avec Simon. Je peux lui faire confiance. Il ne répétera rien à Agathe. Si elle l'apprend, elle risque de m'en vouloir à vie. Ça ne devait pas se reproduire... Quelle conne ! Depuis quand je laisse mes hormones me contrôler ?

          - Figure-toi que mon plan ne se passe pas exactement comme prévu...

          Je lui raconte la soirée de vendredi dernier où je lui ai embrassé le cou et mordillé l'oreille en boîte, mais aussi ce qu'il s'est passé ce matin sur son bureau.

          - Waow ! Et après tu me fais la morale de ne pas sortir avec n'importe qui, mais tu te tapes secrètement ta prof ? déclare-t-il en étant autant subjugué qu'amusé.

          C'est vrai que je la connais depuis moins longtemps que Simon ne connait Astrid, et pourtant, ça va déjà vite entre nous.

MERCI D'AVOIR LU CE CHAPITRE, JE VOUS ATTENDS AU PROCHAIN. VOS COMMENTAIRES ET VOS NOTES ME FONT VRAIMENT CHAUD AU COEUR !
PRENEZ SOIN DE VOUS,
À DEMAIN !

SpritzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant