Spritz

Chap 1

« Atlanta » . C'est ironique comme nom pour une prof d'anglais. À commencer par le fait que ce soit celui d'une ville de l'état de Géorgie, aux États-Unis. Mais en plus de cela, ce nom est dérivé d'«Atlas », un personnage de la mythologie grecque qui est selon ce que l'on sait, le premier fils de Poséidon, dieu de l'océan, et d'une mortelle nommée Clito.

« Clito ». Original. J'ai toujours eu l'esprit mal placé, mais alors là, même quelqu'un de pure n'aurait pu s'empêcher de relever l'allusion.

On est déjà vendredi, la semaine est passée à une vitesse fulgurante.

Lundi, je n'ai eu cours que le matin, histoire de reprendre petit à petit le rythme de la rentrée. Mine de rien, c'est difficile d'émerger de 2 mois de vacances en enchaînant les soirées au Spritz chez mes grands-parents en Italie.

Mardi, notre prof de math nous a distribué une interrogation surprise sur les équations et les nombres premiers. Je pense qu'il a du mal à cerner le sens du mot « rentrée scolaire ». L'année promet d'être intense mathématiquement parlant.

Mercredi, je ne suis même pas allée en cours. Ma mère est assez souple, alors je lui ai dit que je ne me sentais pas d'y aller et elle ne s'y est pas opposée. Elle est très compréhensive et à l'écoute. Tout le monde rêverait de l'avoir comme maman. C'est la seule figure parentale que j'ai à la maison.

Mon père est sans cesse en voyage d'affaires à l'autre bout du monde. Je ne comprends pas comment ma mère fait pour vivre loin de son mari au quotidien. Peut-être qu'avec l'âge on ressent moins la passion et le besoin de l'autre.

En réalité, j'aurais pu faire l'effort d'aller en cours. Agathe et Simon ont bien trouvé le courage de remettre les pieds au lycée, eux. Après une soirée bien arrosée, j'ai souvent la gueule de bois. Je connais les conséquences, pourtant cela ne m'empêche pas de m'amuser. Il faut dire que mes copains se sont moins lâchés sur l'alcool que moi hier.

Jeudi, en cours de sport, une fille de ma classe m'a complimenté sur mon physique. J'ai toujours eu un rapport compliqué avec mon corps, mais aujourd'hui j'apprends à accepter les remarques que l'on peut me faire. C'est toujours réconfortant de savoir que quelqu'un aime ne serait-ce qu'une partie de vous.

On y est, vendredi. Je n'osais pas demander à ma mère un second motif d'absence, surtout la semaine de la rentrée, alors j'ai pris mon courage à deux mains. Je suis sortie de mon lit à 6h15 précises, après mes trois tentatives de réveil habituelles. J'ai enfilé les habits que j'avais soigneusement préparés la veille : un pantalon en lin blanc et une chemise bleue et blanche à rayures. Niveau vestimentaire, j'ai fait plus provocant.

Aujourd'hui, j'ai cours d'anglais. S'il y a bien une chose qui me fait sortir du lit le matin, c'est de savoir qu'un cours d'anglais se tient dans la journée. Je ne veux pas faire mauvaise impression. C'est la seule matière dans laquelle je peux obtenir de bonnes notes grâce au mérite et non à la tricherie, ni au fayotage.

          7h, je suis dans le bus. Deux arrêts plus loin je retrouve toujours Simon. Il monte à chaque fois avec ses écouteurs, mais quand il me voit, il les enlève aussitôt et me dévisage avec un grand sourire. Il est rayonnant avec ses cheveux blonds bouclés et ses lunettes rondes. Simon c'est mon soleil. Si je ne le connaissais pas depuis mon entrée au collège, je serais sans doute en train de tomber sous son charme en ce moment même.

          - Kia, depuis le temps que je te connais, je ne t'ai jamais vu sourire le matin. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? demande-t-il en s'asseyant à côté de moi.

          - Rien. Je me dis juste que j'ai de la chance de t'avoir, réponds-je.

          - Attends, tu peux répéter ? Je pense avoir mal entendu, s'étonne-t-il. Toi, Kiara Marinato, témoigne ton affection ?

          - Je le fais vraiment si peu que ça ? me surprends-je. Il acquiesce et change immédiatement de sujet pour me parler de la fille de sa classe qu'il trouve plutôt mignonne. Je ne le vois pas sortir avec quelqu'un tout de suite, il se ferait mener à la baguette. Simon est bien trop gentil, attentionné et mature pour se lancer dans une relation avec une fille de notre âge. Souvent elles ne pensent qu'à flirter et faire la fête. Je dois dire que je fais un peu partie de ce genre de fille.

          On descend du bus et on se quitte chacun de notre côté, un bisou sur la joue, pour rejoindre nos classes respectives. Lui, longe le couloir du rez-de-chaussée, tandis que je prends les escaliers et monte au dernier étage.

          Lorsque j'avance près de la salle C26, j'aperçois une jeune rousse d'à peine 1m60 se tenir près de la porte, saluant chaque élève qui la franchit. J'ai d'abord cru que c'était une d'entre eux, mais ce serait étrange comme attitude de saluer ses camarades de classe un par un. J'en ai donc conclu que c'était l'enseignante.

           - Bonjour ! lancé-je poliment, lorsque je franchis la porte tout en regardant la prof de la tête aux pieds.

           - Hello Miss ! répondit-elle en me fixant du regard et en affichant un grand sourire.

          Waow ! Je ne m'attendais pas à une voix aussi sexy, ni à tant de prestance. À sa manière de rayonner on dirait Simon. En fait, c'est Simon, avec un carré roux, vingt centimètres de moins et une paire de Dr. Martens histoire de gagner en hauteur.

          J'avance calmement dans la salle, je la balaye du regard, puis mes yeux se bloquent sur ces cheveux châtains ondulés qui me semblent familiers. Je rejoins alors Agathe qui est assise au troisième rang sur le côté droit.

          - Hé ! Salut meuf ! s'exclame Agathe, la voix remplie de joie. Kiara, tu es sublime dans ce pantalon en lin et cette chemise à rayures !

          - Agathe ! Merci tu es adorable ! réponds-je vivement.

          - Par contre, comment je vais faire pour rester concentrée toute l'année si la nana super sexy à la porte s'avère être notre prof d'anglais ? s'inquiète-t-elle.

          - On l'avait jamais vu au lycée auparavant. C'est quoi son nom déjà ? demandé-je.

          - Attends. Ça doit être écrit sur l'emploi du temps.

          Elle sort son planning, cherche le premier cours du vendredi du bout de son doigt et annonce :

          - Madame... Atlanta Johnson.

CECI EST MON PREMIER CHAPITRE, MERCI DE L'AVOIR LU. C'EST LA PREMIÈRE FOIS QUE J'ÉCRIS ET QUE JE PUBLIE, DONC SI VOUS AVEZ DES CONSEILS À ME DONNER AU NIVEAU DE L'ORTHOGRAPHE, DE L'ÉCRITURE, ETC... N'HÉSITEZ SURTOUT PAS JE SUIS PRENEUSE ! :)