Chap 17

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           Je ne sais pas ce qui devrait m'inquiéter le plus : le fait que ma professeur d'anglais vient de poser ses lèvres sur les miennes en étant totalement sobre, ou bien le fait qu'Agathe se fasse emmener aux urgences totalement bourrée ?

          Vers 2 heures du matin, Aggi commence enfin à donner signe de vie. Apparemment, ce n'était pas bien grave. Plus de peur que de mal. Elle devra simplement bien s'hydrater et se reposer pendant les prochaines vingt-quatre heures. On a pu attendre dans la chambre qu'elle se réveille.

          - Comment tu vas Agathe ? demande Simon alors qu'elle vient à peine d'ouvrir les yeux.

          Nous la regardons tous les trois, mais son regard reste surtout figé sur Madame Johnson. Son visage exprime tout à coup de l'inquiétude.

          - Euh les gars, vous allez me prendre pour une folle, mais j'ai l'impression de voir la prof d'anglais, se soucie-t-elle.

          - Ne t'inquiète Aggi, tu n'es pas folle. C'est elle qui t'a conduit à l'hôpital, la rassuré-je.

          Elle n'a pas l'air convaincu. Je pense qu'après la quantité d'alcool qu'elle a ingérée, elle doit être encore un peu à l'ouest.

          - On a appelé ta mère, Agathe. Elle est sur la route, la préviens Simon.

          Notre amie est tellement épuisée qu'elle se rendort aussitôt. Mon corps non plus ne manque pas de montrer sa fatigue. Je n'arrête pas de bailler. Simon le remarque.

          - Tu peux rentrer te coucher Kia, je vais rester au près d'Agathe en attendant sa mère.

Je reste soucieuse.

- Tout va bien Kiara, Aggi est entre de bonnes mains. Rentre te reposer, insiste Simon.

Je l'enlace et lui fait un bisou sur la joue avant de quitter la pièce. Madame Johnson me suit. Je suppose qu'elle va me raccompagner chez moi. On monte dans sa Mini Cooper.

Au bout de quelques kilomètres je remarque qu'elle prend le mauvais chemin. Je ne vois pas où elle pourrait m'emmener à une heure pareille.

- Il fallait prendre à droite, déclaré-je.

- Je connais très bien la route, répond-elle.

- On ne rentre pas chez moi ? m'enquiers-je.

- C'est à votre tour d'entrer dans mon intimité, Mademoiselle Marinato.

- Mais je n'ai pas de pyjama ! m'inquiété-je.

- Ce n'est pas un problème. Je vous prêterai une culotte et un tee shirt des Doors.

- Vous plaisantez ? Je vais flotter dedans.

Bien qu'elle soit légèrement plus petite que moi, je reste un peu plus fluette. Je l'entends rire. Sa manière de s'esclaffer est douce et sexy. Elle est même communicative. Je me surprends à avoir un léger sourire aux lèvres.

Je l'ai fait rire. Donc, ce précieux rire que j'entends à chaque fois, c'est moi qui vient de le provoquer ? C'est une sensation agréable de faire rire les gens que l'on apprécie.

Je sens mon corps se réchauffer et s'apaiser. Après une soirée remplie d'inquiétudes, j'ai besoin de me détendre.

Madame Johnson gare sa voiture sous le poche au bout d'une longue allée. Sa maison, pour ne pas dire « son château », ne se situe pas très loin du quartier d'Agathe.

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