Chap 7

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          Je suis dans mes pensées. Le stress m'empêche de me concentrer. Depuis le début de l'heure, je ne fais que de regarder ma trousse. J'ai bien trop peur de croiser à nouveau le regard de Madame Johnson. Je l'entends légèrement en fond sonore :

          - Mademoiselle Marinato ? m'interpelle-t-elle, avant de recommencer une seconde fois. Mademoiselle Marinato !

          - Euh... oui ? hésité-je.

          - Toute la classe attend que vous répondiez à la question, s'impatiente-t-elle.

          - Excusez-moi, mais quelle question ?

          Je suis totalement confuse. Je n'ai rien suivi du cours. L'écart entre l'attitude que j'ai eue au nightclub et celle que j'ai en classe est frappant. Je me sens intimidée à chaque fois que je franchis cette porte.

          - Je vois que ma mise en garde de la semaine dernière n'a pas été tout à fait comprise. Vous n'apprenez pas de vos erreurs Miss Marinato. Venez me voir à la sonnerie, s'exclame-t-elle en prenant un ton supérieur.

           Elle continue son cours en interrogeant un autre élève. Si la dernière fois elle ne m'a pas grondé, je pense que cette fois je n'y échapperai pas.

          Quelques minutes avant la sonnerie, elle donne la consigne du devoir pour la semaine suivante:

          - Je sais que nous n'avons cours qu'une seule fois par semaine, alors je vais vous demander de me remettre le devoir sur « What tool could I put in place to improve my daily life ? » par mail, afin que je puisse vous le rendre, corrigé, vendredi prochain. (Traduction : Quel outil puis-je mettre en place pour améliorer mon quotidien ?)

         

          La sonnerie retentit, mes camarades s'en vont en pause, même Agathe comprend qu'il vaut mieux pour elle qu'elle s'en aille au plus vite. Je range mes affaires le plus lentement possible pour ne pas me retrouver à attendre dans l'embarras. Pendant ce temps, Madame Johnson se charge d'aller fermer la porte de la salle, puis elle retourne à son bureau.

          Cette fois, c'est à moi de me déplacer. Je glisse mon tote bag sur mon épaule et me dirige calmement vers son bureau.

           - Vous pouvez poser votre sac, nous risquons d'en avoir pour un moment, dit-elle en continuant de ranger ses documents.

          Je dépose mon sac au pied de son bureau et j'attends les bras croisés en analysant mes pieds.

          - Vous n'avez pas les jambes qui tremblent aujourd'hui, pourtant je sens que vous êtes encore intimidée. Vous avez évité tout contact visuel durant le cours.

          Et voilà qu'elle recommence à prendre son ton sournois pour m'humilier. Je reste silencieuse par peur de dire quelque chose que je pourrai regretter.

          - Vous avez perdu votre langue Miss Marinato ? Pourtant vous aviez l'air de bien vous en servir vendredi dernier... plaisante-t-elle, toujours de manière arrogante.

          Je me sens rougir. Elle fait exprès de me mettre mal à l'aise.

          - Il y a quand-même une question qui me turlupine, continue-t-elle. Comment une jeune fille de seize ans peut-elle entrer en boîte de nuit ?

          - Ça ne vous regarde pas, lancé-je pour me défendre.

          - Oh, vous commencez à devenir un peu trop insolente à mon goût, Mademoiselle Marinato ! Voulez-vous que je vous punisse pour ça ? me demande Miss Johnson de manière rhétorique et sans détour.

SpritzOù les histoires vivent. Découvrez maintenant