Ce matin, je me réveille de bonne heure. Je me sens toujours plus motivée à sortir du lit quand je sais que des gens se trouvent chez moi.
Il faut dire que l'odeur des petits pains dorés au four a pas mal aidé à me remuer. Je m'étire, j'ouvre les rideaux, puis je tapote deux fois sur l'écran de mon téléphone pour que l'heure s'affiche : 9:04.
Je sors de ma chambre et jette un coup d'oeil au fond du couloir pour voir si Madame Johnson est réveillée. La porte est fermée et je n'arrive pas à voir s'il fait jour dans sa chambre.
Je dévale l'escalier à toute vitesse pour rejoindre ma mère et dévorer un petit pain. J'espère qu'elle n'a rien entendu de suspect cette nuit.
- Coucou maman, m'exclamé-je.
Je reste figée lorsque je croise le regard de ma prof d'anglais qui est à table en train de profiter du petit déjeuner.
- Coucou mon ange, sers-toi il y a des petits pains et des croissants, me propose-t-elle.
Je vois que Madame Johnson a l'air embarrassée par ma présence, alors que je me sens plutôt fière de ma performance d'hier soir. J'espère que lorsque je m'assoie en face d'elle, elle se souvient de la douceur de ma langue sur ses cuisses.
- Tu ne m'avais pas dit qu'Atlanta et toi étiez dans la même classe, s'étonne ma mère.
Oh oh... Le début des problèmes. Je sens que je vais devoir mentir tout le long du petit déjeuner.
- Ça fait vraiment très peu de temps qu'on s'est rencontrées en même temps...
Hé hop ! J'ai évité déjà un mensonge.
- Tu dois sûrement avoir Madame Johnson comme prof d'anglais alors ? demande-t-elle en s'adressant à la prof d'anglais elle-même.
- Tout à fait, répond-elle.
Alors là ! Je ne sais pas comment je vais me sortir de cette situation. Tout ce que je sais, c'est que je m'en suis pas mal plaint au près de ma mère le week-end dernier.
- Même si Kiara trouve que son rire lui donne du charme, elle m'a l'air d'avoir un caractère bien trempé, continue ma mère. N'est-ce pas Kia ?
Je reste silencieuse, ne sachant pas si je dois affirmer ce que dit ma mère, au risque de blesser ma professeur ou bien nier, au risque de passer pour une menteuse. En tout cas si elle a l'air vexée, cela ne se voit pas. Elle me lance un regard noir ou séducteur, je n'arrive pas à savoir.
Je mange mon petit pain en espérant trouver de quoi changer de sujet. Le reste du repas se déroule en silence, du moins lorsque ma mère ne parle pas. Une fois nos assiettes vides, elle se lève et dit :
- Bon, Madame Marinato. Merci de m'avoir accueilli, j'ai beaucoup de travail qui m'attend.Elle tourne la tête dans ma direction.
- Kiara, on se voit lundi. À plus.
Puis elle s'en va. Je suis sûre qu'elle porte encore ma petite culotte. J'espère qu'on ne l'a pas fait fuir en parlant d'elle.
En tout cas, tout ce que j'ai entrepris jusqu'ici pour remonter dans son estime est parti en fumée à l'instant.
- Elle est très sympa et très polie ton amie. Elle peut revenir à la maison quand elle veut, annonce ma mère, bien que je doute qu'elle ne revienne un jour.
Après avoir grignoté quelque chose, je monte me préparer. Je fais surtout un détour par la chambre d'amis pour tout remettre en ordre, afin que ma mère ne se doute pas que Madame Johnson et moi ayons dormi séparément.
Le lit avait déjà été fait. Le tee shirt des Doors est même plié sur la table de nuit, ainsi que ma cravate. Aucune trace de mon tanga noir, je suppose qu'elle l'a embarqué avec elle.
J'attrape le tee shirt et le porte à mes narines. Il sent tellement bon. Merci les Doors d'avoir imprégné l'odeur de ma peofesseur. Elle a une odeur très apaisante. On dirait de la vanille ou du pain d'épices.
J'enfile mon short et mes baskets, puis je me sauve chez Agathe. Lorsque je sonne chez elle, sa mère m'accueille à bras ouverts comme toujours. Elle se réjouit du fait que j'ai bien mangé avant de courir cette fois.
Aggi et moi montons à l'étage. Aujourd'hui, j'ai ramené le premier DVD d'Harry Potter. Même si on l'a déjà vu une centaine de fois, on se refait tous les grands classiques.
Alors que nous sommes posées depuis un bout de temps déjà, Aggi me parle de sa soirée d'hier :
- Hier soir, on s'est éclatés avec Simon ! Je pensais qu'il n'y aurait pas trop d'ambiance, vu qu'on était que tous les deux. Mais c'était vraiment super ! déclare-t-elle.
- Ah oui ? dis-je brièvement pour ne pas que l'on ne s'éternise sur le sujet.
- Je t'assure ! On est allés au Spritz, puis en boîte, au Banana Split. D'ailleurs Nathan nous a dit qu'il t'avait vue avec une fille.
- Il a dit ça ? m'étonné-je.
Il ne faut surtout pas qu'elle sache que c'est Madame Johnson, sinon je suis fichu ! J'espère qu'il ne l'a pas décrite physiquement parce que les petites rousses, ça ne court pas les rues.
- Dis, tu ne me le cacherais pas si tu flirtais avec quelqu'un ? me demande Aggi.
- Mais non voyons. J'étais avec une fille que je me suis tapée, c'est vrai. Mais on s'est revues en tant qu'amies. Il n'y a rien de sentimental, répond-je.
Eh voilà ! Bon boulot. Je n'ai pas menti en soit... Je me suis tapée la fille avec qui je suis sortie hier soir, et, il n'y a rien de sentimental.
Le soir, j'appelle Simon pour tout lui expliquer.
- Attends, donc là tu es en train de me dire que toi, Kiara Marinato, a attaché ta professeur d'anglais aux barreaux de ton lit ? se surprend-il.
- Concrètement, c'était pas vraiment mon lit, dis-je pour ma défense.
- Tu joues sur les mots, Kia... Tu as le contrôle sur Madame Johnson.
- Pas vraiment. Dans nos provocations parfois je prends le dessus, tandis qu'à d'autres moments c'est elle. Elle risque de me faire payer le fait de l'avoir attachée, expliqué-je.
Je vois que Simon à l'air pensif. Il tire souvent cette tête quand il s'apprête à me faire la morale.
- Écoute Kiara, on dirait que ton plan de drague à l'air de prendre de grosses proportions. Je ne veux pas que tu te fasses virer du lycée. Nathan vous a vues. Les gens vont commencer à se poser des questions. Puis, tu devrais vraiment envisager d'en parler à Agathe.
- Oui oui... Ne t'inquiète pas Sim, je gère. Tout est sous contrôle. Dans tous les sens du terme.
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Spritz
RomansKiara, risque de mettre en péril son avenir scolaire si elle continue de se comporter de manière aussi insolente en classe. Elle fait mauvaise impression au près d'Atlanta, sa professeur d'anglais qui n'hésite pas à la remettre à sa place. De cette...