Chapitre 6

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∼Aurora∼

Le matin se voulant charmant éclair de nouvelles couleurs sur la carrosserie de ma moto, un sourire persistant aux lèvres, je prends un de ces détours que j'affectionne tout particulièrement.

Pourquoi ? Peut-être parce que ça rallonge le trajet jusque la maison de mes cauchemars, ce n'est même pas un peut être, c'est simplement une certitude.

Mais encore une fois, je ne perds pas plus de temps et gare ma moto juste devant la bâtisse.

Je ne suis pas étonné de voir la froideur de l'habitacle, ça me saute aux yeux, à quel point rien n'a changé.

Mon casque dans les mains, je toque sur la porte qui ne sera plus jamais mon chez moi.

Et j'en suis contente d'ailleurs, seulement lorsque je vois la tête brune me faire face, je regrette de ne plus être là pour l'aider à vivre l'enfer qu'elle doit continuer de vivre.

Si ça ne serait que moi, je l'aurai prise sous mon aille depuis bien longtemps, seulement nos parents ne nous ont pas créés pour nous aimer mais pour nous tuer.

-"Bonjour miss" souriais-je

Ses bras m'encerclent, souriant en réceptionnant ce petit corps, je regrette toujours de ne pas venir la voir plus souvent.

-"Tu m'as manqué" souffle-t-elle

Ses cheveux bruns en pagaille me rappelle à quel point elle est jeune et qu'elle mérite que le bonheur.

-"Toi aussi"

Alyana me sourit, tandis que je pose mon casque sur le meuble d'entrée et que je regarde curieusement le salon.

J'attends probablement une de ces menaces perpétuelles, j'attends qu'ils me disent que j'en ai pris du temps pour revenir.

C'est toujours la même chose, ils me réclament de venir plus souvent pour finalement me mettre à la porte avec des mots exécrables.

Alyana me devance en marchant pieds nus sur le carrelage froid, une de ses habitudes que je ne comprendrai jamais.

-"Les parents ne sont pas là, tu en as de la chance" sourit-elle

Je souffle de soulagement en allant m'asseoir sur une chaise de la cuisine.

Du haut de ses 18 ans, j'ai toujours apprécié son sens de l'hospitalité, elle me sert un verre de jus d'orange alors que je tente de savoir comment elle va.

-"Ça va ?" demandais-je

-"Oui"

Pourtant ça ne me rassure pas, elle semble loin, comme moi à l'époque.

Je ne comprendrai jamais le but, de faire un enfant pour le détester comme la peste.

Enfaite, je pense que je ne comprendrai très certainement jamais comment on peut détester autant des êtres qui sont le mélange de l'amour de notre vie.

Mes parents ne se sont jamais aimés, et elle vient peut-être de là mon obsession de trouver un jour, quelqu'un qui m'aimera plus que tout.

Je ne veux pas de quelqu'un qui pose les yeux sur moi de la même façon que mon père regarde ma mère, ou inversement parce que c'est simplement de la haine.

Nous disons souvent que les enfants tiennent de leurs parents, peut être que ma méchanceté vient d'eux et ça me brise le cœur de me dire que je leurs ressemblent.

-"Et toi ?"

Je relève mes yeux vers elle, son jogging toujours aussi grand pour elle tombe sur ses hanches alors que ses bras sont cachés par les manches de son sweat.

AndromèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant