Andromède

Chapitre 42

∼Aimée∼

-"Maman" écarquillais-je des yeux

Elle se tient là, un journal à ses pieds, Aurora se lève gardant la couverture autour de son corps, je la suis du regard en la voyant fuir dans la salle de bain.

Ma mère ne dit rien, ses sourcils sont froncés, je déglutis en ayant peur de ce qu'elle va me dire.

Je voulais leur dire en effet, mais j'aurai préféré que ça se passe différemment...

-"Je... tu répondais plus à mes messages je me suis inquiétée"

La porte de mon appartement claque, je fronce les sourcils en me demandant ce qu'il lui prend.

Mais un souvenir de ses traumatismes me revient en mémoire, je me lève, attrapant mon téléphone et me dépêchant de lui demander de faire attention sur la route.

Je passe ma main dans mes cheveux avant de me tourner dos à ma mère en sentant un sanglot sortir de mon corps.

Ce n'est pas de la honte, non, j'ai simplement peur de voir de la déception sur son visage, quelque chose que je n'ai jamais vu.

Sa main se pose sur mon épaule, mes deux mains rejoignent mon visage avant que je me retourne en fixant le sol.

-"Je l'aime maman, je suis amoureuse d'elle et elle l'est aussi, personne n'a jamais pris soin de moi comme elle elle le fait et puis aussi elle..."

Son index se pose sur mes lèvres, j'ose enfin relever les yeux dans les siens et ce que je vois fais redoubler mes larmes.

Ses yeux sont larmoyants et elle sourit, d'une fierté qui me cloue le bec, ses bras entourent mon corps alors que je pleure dans les bras de celle qui connait désormais, tout de moi.

-"Ma puce" murmure-t-elle

-"Je suis désolé" pleurais-je

-"Pourquoi?" s'écarte-t-elle

-"Je croyais que tu allais être déçue, je... je voulais pas que tu le saches comme ça"

-"Comment tu as pu penser que je serai déçu?" se ferme-t-elle

C'est à cet instant que je comprends que mes idées étaient infondées, ma mère m'aime, alors comment ça a pu me passer par la tête qu'elle allait me détester.

-"Je veux ton bonheur mon cœur, je veux que tu sois heureuse, alors essuie-moi ses larmes, tes yeux ont assez pleuré"

Ma main essuie mes yeux, je reprends contenance et trouve un short en pensant au fait que je suis presque nue devant ma mère.

Elle continue de sourire, comme si rien n'était plus beau que voir son enfant être amoureuse, et je suis si heureuse, d'avoir une maman comme elle.

-"Mais il est tard, tu ne dors pas?" demandais-je en allant au salon

-"Je ne peux pas dormir quand ma fille ne me répond plus pendant plus de deux semaines" me regarde-t-elle sévèrement

-"Excuse-moi, j'avais plein de chose dans la tête"

Je m'attelle à jeter les tonnes de mouchoirs sur la table, alors qu'elle s'assoit sur un tabouret en m'observant.

-"Papa et Maé voudraient que tu sois heureuse, que tu souris le jour de l'anniversaire de Maé, que tu partages à tout le monde à quel point ton bébé est beau"

La poubelle m'échappe des mains, je n'ose pas me retourner vers elle, mon corps reste en suspens.

-"Maé doit vivre à travers toi Aimée, il sourit quand tu souris et pleure quand tu pleures, ça ne sert à rien de te faire du mal en te mettant dans ces états, ça fait mal, j'en suis consciente, mais il est toujours avec toi, dans ton cœur"