Chapitre 17

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∼Aimée∼

Mes pensées n'ont jamais été si silencieuse depuis que sa jolie tête est posée sur mes genoux, elle ferme les yeux, tentant de calmer ses névroses.

Les dires de mon père résonnent dans ma tête depuis qu'Aurora s'est assise à mes côtés, peut être que c'est lui qui me l'a envoyé finalement, peut-être qu'il attendait simplement le bon moment.

-"Tu n'aimes pas le désordre?"

Je rigole avant de répondre:

-"Ça se voit tant?"

Elle acquiesce, un sourire aux lèvres.

Pendant toutes mes années de lycée, j'étais la fille la plus bordélique que je connaisse puis mon travail est arrivé, la fac m'a complètement changé.

Je n'étais pas productive dans un endroit désordonné alors lorsque je bloquais sur un dossier que ma maitre de stage me confié, je rangeais, je nettoyais.

C'était un moyen de faire le tri dans mon esprit, ça ne fonctionnait pas, mais au moins je pouvais travailler sans être démoralisé de voir des affaires trainer partout.

-"Allonge-toi" chuchote-t-elle

Mes yeux se baissent sur elle, sur qui j'aimerai reposer ma conscience sans avoir peur de ce qu'elle pourrait me faire.

-"J'aime pas" avouais-je

-"Je ne te ferai jamais de mal"

Ma tête se penche, un sourire triste prend automatiquement place sur mes lèvres.

Combien de fois ai-je entendu cette phrase pour qu'au final le soir devienne ma plus grande peur? Combien de fois j'ai prié pour qu'il le pense réellement?

-"Je sais, c'est stupide" se redresse-t-elle

Je fronce les sourcils en la voyant se coucher sur le dos, la tête juste à côté de mes cuisses, elle me fixe de son regard qui fais battre mon cœur à mille à l'heure, de ce regard qui me supplie de la laisser survoler mes barrières.

Alors je prends mon courage à deux mains, et m'allonge doucement sur le côté, ma tête rejoignant la sienne.

Elle me sourit, sa main caresse mes cheveux.

Il est là, le moment de baisser les barrières Aimée.

J'attrape sa main libre et la pose sur ma hanche en me rapprochant d'elle.

Cette proximité me semble familière, comme si c'était une simple banalité d'être dans ses bras, comme si c'était ce que j'attendais depuis toujours, sans même en avoir conscience.

Ça me plaît, ce sentiment de sécurité.

-"Tu n'es pas quelqu'un de mauvais Aurora"

Ses yeux se ferment, me cachant se voile de vulnérabilité qu'elle me laisse entrevoir ce soir.

-"Dis-moi, pourquoi est-ce que tu penses ça"

Elle inspire, sa main serre mon tee-shirt alors que la mienne, caresse doucement son bras.

-"Mes parents, je t'ai dit qu'ils étaient horribles" j'acquiesce "j'ai grandi dans une maison où l'amour n'existait pas, je suis sortie avec des filles parce que... je crois que je me vengeais de tout ça" elle ferme les yeux "Je n'ai pas été gentille avec elles, vraiment"

-"Parce que tu ne sais pas ce que c'est l'amour"

-"Je crois" ouvre-t-elle les yeux

La puissance de son regard me donne la chair de poule, et je crois qu'elle se rend enfin compte, de l'effet qu'elle me fait.

AndromèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant