Chapitre 7

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∼Aurora∼

Les fesses posées sur ma moto, je dandine mes doigts ensemble avant de me décider à y aller.

Je pensais que j'allais simplement déposer ma sœur, mais j'ai eu le droit à des injures horribles, des mots qui vont transformés mes maux en lames aiguisés.

Mais, je me rassure en me disant qu'une femme m'attend peut être, je me recoiffe en retirant mon casque.

J'ai toujours eu peur de pas être assez, pas assez jolie, pas assez compréhensible, pas assez.

Certainement parce que je n'ai jamais su pourquoi mes parents me détestent tant mais en ce soir, mes blessures se rouvrent face au soleil couchant.

C'est comme si on prenait mon cœur et on le tordait dans tous les sens, c'est fou à quel point des simples mots ont le pouvoir de détruire quelqu'un.

Et encore une fois, je regrette d'être qui je suis, j'hésite à la rejoindre pour ne pas lui faire du mal.

Parce que je suis une fraise moisie, si quelqu'un me touche, je la ferai couler plus rapidement que moi-même.

Mais je me lève, tentant de devenir une nouvelle personne, mes pieds marchent dans le sable.

Un doux sourire s'installe sur mes lèvres lorsque je vois la brune assise au même endroit que d'habitude, les jambes entourées de ses bras, je suis toujours subjugué par la beauté qu'elle dégage.

Ça m'horripile toujours autant de savoir que les personnes belles ne s'en rendent pas compte, elle en éblouie des visages avec ses entrées mais elle préfère ne pas sourire à tout le monde.

Peut-être que je l'envie au fond de moi, le dégagement qu'elle fait preuve en se contentant de fixer loin me donne envie d'être pareil.

Je veux toujours que tout le monde se rende compte de ma présence, qu'ils se disent que je suis là, enfaite j'ai besoin d'être vu.

La boite se dépose à côté de nous, je me contente de l'ouvrir et de la lui tendre.

Elle prend une part de pizza en me laissant un regard que je ne sais décrire, c'est impossible de comprendre ce qu'il se passe dans sa tête.

-"Merci" chuchote-t-elle

Nous mangeons en silence, j'observe son profil si doux, le soleil reflétant ses dernières lueurs sur ses joues.

Mon menton se pose sur mes genoux alors que je n'ouvre pas la bouche pour lui parler, le soir m'apaise et sa présence n'est jamais de trop, pour moi.

-"Tout va bien?" me demande-t-elle

J'hausse simplement les épaules, je n'aime pas qu'on s'inquiète pour moi, mais je crois qu'elle, elle s'en fiche de devoir me remonter le moral.

-"Je ne savais pas que tu avais une petite sœur"

-"Tu ne m'a jamais demandé" dis-je

Ses mains se posent dans le sable, jouant avec, j'envie ses grains qui s'infiltrent entre ses doigts.

-"J'arrive pas à l'aider" murmurais-je

-"Qu'est-ce qu'il lui arrive?"

-"Nos parents sont... destructeurs" la regardais-je "Elle souffre"

-"Ce n'est pas de ta faute"

-"Si" dis-je d'une voix tremblante

Ne voyant que je ne rétorque pas, elle me fixe de ses yeux marrons, ils ont une intensité folle et encore une fois elle ne se rend pas compte de sa beauté.

AndromèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant