Chapitre 16

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∼Aurora∼

Les frissons apparaissent sur mes bras lorsque je vois la voiture de ma mère présente juste devant chez moi.

Je marche rapidement, fouillant dans mon sac pour trouver les clés de mon appartement afin de rentrer avant que ma mère me suive et voit ma sœur.

Seulement je sursaute en sentant une prise sur mon bras, les gouttes de la pluie me font voir floue.

Ne disons-nous pas qu'il fait toujours moche quand une crise arrive?

-"Où est ta sœur?"

Je me dégage d'une telle puissance de sa prise que je l'entends jurer dans sa moustache, tirant sur les manches de mon sweat afin de me réchauffer comme je peux.

-"Qu'est-ce que ça peut te foutre?"

-"Tu vas me parler correctement Aurora"

Mon prénom sur sa langue ne m'a jamais autant dégouté.

J'aimerai recommencer tout, changer de nom, de prénom, changer d'identité pour ne plus avoir ce constat effroyable qu'est, mon foyer.

J'ai beau me répéter sans cesse qu'ils ne nous méritent pas, parfois je me dis que tout est de ma faute, j'ai bien dû faire quelque chose pour qu'ils détestent tant leurs enfants.

Ça me fait du mal, d'être rejetée.

-"Elle n'est pas là ok?" haussais-je les sourcils

-"Menteuse" s'approche-t-elle

Sa main attrape mon menton, le serrant entre mes doigts, j'entends mes dents grincer de colère.

-"Qu'elle ne revienne plus à la maison, on n'a jamais été si heureux que depuis que vous êtes partit" crache-t-elle

Et elle me laisse là, au milieu du trottoir, les bras ballants tombant le long de mon corps.

Ses paroles rendent mon dos moite, et ce n'est pas la faute de la pluie non. Un sourire se glisse sur mon visage alors que je me bats avec plusieurs émotions.

Celle qui me fait lâcher des larmes au milieu de la pluie et d'autres qui font de nouveau battre mon cœur.

Je suis coincée, un côté de moi veut sauter de joie, courir en criant que nous avons réussi à fuir loin d'eux et que plus jamais ils ne nous feront du mal.

Un autre côté de moi, espérer secrètement qu'elle nous court après, c'est ça qui me rend honteuse, d'y avoir cru.

Je pensais que nos fuites incessantes allaient la faire réagir, au moins elle, l'instinct maternel allait forcément reprendre le dessus à un moment donné.

Mais non, il faut que j'accepte, et je me sens lamentable, en plein milieu du trottoir en la voyant partir.

J'étais complètement stupide d'avoir ne serait-ce qu'un peu d'espoir que quelque chose aurait pu changer.

Aimée a tort, les personnes mauvaises ne peuvent pas changer.

Mes espoirs s'envolent à la même vitesse que la Mercedes qui s'en va sur la route mouillée.

Ce n'est pas une claque que je me prends, c'est un ouragan qui renverse tout sur son passage, parce que je commençais enfin à avoir de l'espoir pour moi, je pensais que je ne serai pas comme eux.

Mais je crois que, une personne naît mauvaise et le reste toute sa vie.

Parce que, Dieu a peut-être voulu qu'on soit comme ça, des personnes remplis de vices et qui ne s'en rendent même pas compte.

AndromèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant