Chapitre 28

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∼Aurora∼

Mes poumons à bout de leurs souffles, je continue toujours de courir parce que j'ai besoin de dépenser mon énergie pour arrêter de penser à elle.

Elle me retourne, de toute les façons qu'ils puissent exister.

Mon cœur n'a jamais battu pour quelqu'un et je le sais naître à travers ses yeux.

Je pensais connaître l'amour, dans le sens où je pensais que c'était inatteignable pour moi, mais je n'étais pas consciente de tout ce que je pouvais ressentir aux côtés de quelqu'un.

C'est beau, de vivre pour une femme et pas que pour soi-même.

Mais c'est aussi effrayant, je ne pensais pas ressentir autant de chose lorsque je l'ai vu vomir toutes ses peines aux toilettes, quand je l'ai vu se redresser toute transpirante de ses démons.

C'est comme si mon cœur était le sien, je ne sais même pas la moitié de ce par quoi elle est passé et pourtant j'ai la douloureuse sensation de mourir sous ses maux.

Et le fait que ce ne soit pas le seul cauchemar, qu'elle en vit presque toute les nuits, seule, me retourne encore plus.

J'aimerai être à ses côtés tous les jours, qu'elle sache que je ne m'enfuirai pas à cause de ses névroses.

Et encore moins après qu'elle a pleuré dans mes bras, parce que je sais à quel point ça fais du mal de lâcher prise devant quelqu'un.

Alors je continue de courir dans ce parc, malgré la chaleur et la sueur qui dégouline sous mon tee-shirt.

M' arrêtant dans un coin, après avoir couru deux bonnes heures, je me décide de rentrer parce que le soleil n'est plus parmi nous.

-"Hey" dis-je à ma sœur assise sur le canapé

Elle me répond d'un geste de la main, je me sers un verre d'eau et m'assois sur une chaise en lisant des feuilles qui traînent.

Mes pensées ne me quittent plus, ce n'est plus de la peur que je ressens, c'est de l'envie, l'envie de l'avoir auprès de moi et qu'elle ne me quitte plus.

Un bruit à la porte nous fais sursauter, je me lève en souriant puis ouvre la porte. Aimée se dévoile à moi, un tailleur et un débardeur, sa veste sous le bras me montre qu'elle n'a pas pris le temps de rentrer chez elle.

Pour elle aussi, la distance semble compliquée.

-"Bonjour" se gratte-t-elle la nuque.

-"Bonjour, c'est pour qui?" l'embêtais-je

-"Une brune mouillée?" fronce-t-elle les sourcils

Je pouffe de rire, ma main se plaque sur ma bouche alors que je vois un sourire naître sur son doux visage.

-"Euh oui, juste ici" me montrais-je

Elle se pince les lèvres en me regardant de la tête aux pieds, je la laisse passer en fermant à clé derrière elle.

-"Je n'irai pas vérifier cette constatation" rigole-t-elle

-"Je suis sûre que t'as raison"

Elle me pousse de sa main dans mon dos puis continue de sourire en me suivant dans le salon.

Ma sœur se redresse, attrapant un coussin pour cacher le fait qu'elle soit peu vêtue, puis Aimée va lui faire la bise avant de s'asseoir sur une chaise.

-"Ça va?" demandais-je

-"Mieux que toi" hausse-t-elle un sourcil

-"Pourquoi?" lui servis-je un café

AndromèdeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant