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Matteo tenta de m'agripper le bras, mais ce fut un échec

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Matteo tenta de m'agripper le bras, mais ce fut un échec. Je quittai l'appartement rapidement, dévalant les escaliers à toute vitesse, luttant contre ma grosse valise dont les roues claquaient violemment contre les marches, résonnant ainsi dans toute la cage d'escalier. Je me précipitai vers la sortie, évitant une scène de la part de Matteo, dont les pas résonnaient rapidement derrière moi. Je sautai deux marches à la fois, atterrissant rapidement au rez-de-chaussée et poussant la porte qui claqua contre le mur, dévoilant un beau taxi jaune qui serait mon sauveur. Il apparut comme la lumière au bout du tunnel.

Je passai la grande porte et me précipitai vers le véhicule jaune, sans accorder d'importance aux passants. J'agrippai la poignée du coffre et l'ouvris, soulevant ma valise avec difficulté mais en me dépêchant de la déposer à l'intérieur. En refermant la portière, je croisai le regard attristé de Matteo, resté à l'entrée de l'immeuble. Je pouvais sentir son âme me hurler de rester avec lui, mais je ne pouvais pas. Une part de mon subconscient tenait à obtenir des réponses à toutes ces questions non résolues, alors je ne pouvais pas rester.

Je contournai la voiture avant de m'y glisser, puis je me penchai vers le conducteur pour lui indiquer l'adresse de l'aéroport. Il hocha la tête avant de démarrer, et peu à peu, la voiture s'éloigna de cet immeuble où mon petit ami restait, impuissant, regardant mon départ sans pouvoir changer ma décision.

Ce fut lorsque je perdis son regard que mon fardeau s'allégea. Je m'adossai sur le siège, les yeux fermés, soupirant d'aise tandis que mon trajet débutait, m'emmenant tout droit vers ma nouvelle vie.

Flashback 26 avril 2010:

Maman frappa à la porte, détournant mon regard fixe pour se poser sur elle.

-Hey Maxine... je triiais quelques vieilles affaires de ton père et j'ai trouvé cette boîte à ton nom. Je ne sais pas pourquoi il te l'a attribuée, mais je trouvais raisonnable de te la confier, comme il l'aurait visiblement souhaité...Elle s'avança vers moi, déposant délicatement la boîte en carton sur mon lit, avant de ramener ses deux mains jointes devant elle.

Intriguée, je me redressai et examinai le paquet. Il m'était bien destiné, un papier portant l'inscription "Pour Maxine" y était scotché avec plusieurs couches de ruban adhésif. Je regardai ma mère, qui m'encouragea d'un signe du menton à découvrir son contenu. Sans protester, je me levai du lit, le colis en main, et le déposai brusquement sur la table. Je saisis ensuite une paire de ciseaux dans mon pot et la plantai en plein milieu de l'adhésif. Ma mère, les bras croisés, assistait à la scène à mes côtés. En ouvrant les parois de la boîte, je tombai nez à nez avec un paquet de souvenirs.

Quelques bouquins que papa avait l'habitude de lire se trouvaient dans la boîte. En feuilletant l'un d'eux, je remarquai que quelques phrases étaient soulignées, mais je ne pris pas la peine de les lire, n'y trouvant aucun intérêt. Il y avait aussi un ou deux cadres contenant de belles photos de moi enfant. L'une d'elles, jaunie par le temps, montrait papa me portant sur ses épaules, un sourire radieux sur son visage tandis que je souriais à pleines dents, malgré une dent manquante en bas. J'avais de petites couettes et mes bras levés au ciel. Derrière nous, un magnifique jardin fleuri avec des roses rouges comme le sang et quelques tulipes blanches comme la neige.

Une autre photo montrait notre première rencontre. Papa me tenait fermement contre son torse alors que j'étais encore humide du liquide amniotique et du sang. Son regard était si doux et fier, celui d'un homme découvrant pour la première fois le sentiment d'être père, tenant dans ses mains sa création, le cadeau d'une vie.

En tournant à la photo suivante, ma mère se pencha par-dessus mon épaule, intriguée par mon expression dubitative. Mon père était dans une maison qui ne me disait rien au premier coup d'œil, ses bras entourant deux jeunes garçons arborant un faible sourire. L'un d'eux avait de beaux et longs cheveux noirs, tandis que l'autre, dont l'apparence était difficile à distinguer à cause de l'usure de la photo, avait un visage stern. Ce dernier avait quelque chose dans le regard qui éveillait en moi une forte envie de découvrir qui il était.

Je déposai délicatement ces mêmes photos sur mon bureau avant de terminer l'exploration de ce paquet surprenant. À l'intérieur, je trouvai un livre noir rempli de nombreux croquis. Papa était un grand dessinateur ; il adorait dessiner et reproduire tout ce qu'il voyait : maisons, arbres, fleurs, oiseaux, et même quelques renards. Ce qui attira particulièrement mon attention, c'était les dessins de ce garçon, le même que sur la photo. Il était dessiné de plusieurs façons différentes. Soudain, je refermai le livre brusquement et me tournai vers ma mère, l'air de lui demander si nous avions bien vu la même chose. Un dessin érotique d'un gamin ?

Cela dépassait tout. Jamais mon père n'oserait faire une telle chose. Alors pourquoi m'avoir confié cette horreur ? Ma mère resta bouche bée, les yeux brillants de larmes, sûrement à cause du choc. Après tout, elle n'aurait jamais pensé que son mari garderait de telles atrocités derrière son dos. Mais quelque chose méritait d'être relevé. Papa ne dessinait que ce qu'il voyait, et ce garçon semblait adopter une pose plutôt volontaire. Cela me laissait penser qu'il posait pour le dessinateur que je refuse d'associer à mon père.

Je rangeai tout le contenu et les souvenirs dans la boîte avant de la jeter au sol, passant nerveusement mes mains dans mes cheveux. Je marchai d'un bout à l'autre de la pièce, encore secoué par toutes ces informations soudaines.

-Pourquoi m'a-t-il confié cela ? Ai-je demandé incrédule à ma mère, qui n'osait bouger de là où elle se trouvait

-Non ma fille, la vraie question est pourquoi il avait cela. Ton père était un homme d'une bonté surréel...Jamais il ne lui serait passé par la tête de faire de telles choses...

Je me suis brusquement arrêtée, une idée me montant à la tête. Je me suis tournée vers maman pour lui en faire part.

-Maman, je vais trouver un moyen de répondre à toutes nos interrogations

-Que comptes-tu faire, Maxina ? Me questionna-t-elle, un voile d'inquiétude se posant sur son visage

-Je vais partir à L.A.

LügenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant