Chapitre 58

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Cabinet de psychologue,
Cannes,
30 mars,
14h54.

- Bonjour Mia ! Je suis heureuse de vous voir.

- Moi aussi, je réponds en souriant sincèrement.

- Votre dernière venue date d'il y a quoi, trois ans ?

- Ça doit être ça, oui. Je n'avais plus vraiment besoin de vous. Sans vouloir vous vexer !

- Bien sur que non. Je suis heureuse de savoir que vous allez mieux. Vous avez beaucoup changé. Tout va bien pour vous ?

Je commence par lui raconter un peu ma vie : mon métier, mon emménagement avec Nat, mes relations toujours compliqué avec mon père mais qui aujourd'hui ne me pose plus beaucoup de problèmes. Puis je termine par ma grossesse. Je lui raconte ce qu'il c'était passé entre Nathanaël et moi au début, notre dispute puis comment cela c'est terminé. Et je finis par lui parler de mes difficultés à laisser Hanna aux autres.

- Actuellement, elle est avec son père, et pourtant, je me sens angoissée. J'ai entièrement confiance en lui pourtant. Mais c'est comme si il me manquait un bout de moi. Un bout de mon âme. Je me sens comme... Incomplète.

- C'est très fort ce que vous me dites Mia. Vous avez porté votre fille durant 9 mois, vous avez noué des liens durant cette période. Ça arrive que des femmes, après l'accouchement, récente toujours ce besoin de porter leur bébé, de le garder. Ne pas l'avoir avec soi après l'avoir eu 9 mois dans son ventre, ça procure un vide. Mais vous savez, le fait de la laisser de temps en temps, comme aujourd'hui par exemple, c'est déjà un pas en avant.

- Peut-être, mais je me sens mal.

- C'est surtout là dessus qu'on va travailler. Pour commencer, laisser Hanna a son père pour aller faire des courses par exemple, aller faire un tour seule. Ce sera déjà un début. Faites confiance à votre compagnon, et quand vous serez à l'aise, commencez à la laisser aux autres. Concernant vos angoisses, comment vous les gérer ?

- Mmh, je ne gère pas vraiment. Enfin, je stresse, je pense à elle, je me dépêche de faire ce que je fais pour retourner auprès d'elle.

- Essayer de prendre davantage votre temps. De vous répéter qu'Hanna est en sécurité, qu'elle ne craint rien. Ne vous pressez pas. Vous pouvez occuper votre esprit aussi, en écoutant de la musique, en pensant à autre chose.

Je ne réponds rien et me contente de hocher la tête avant qu'elle ne poursuive.

- Hanna a t'elle sa propre chambre ?

- Oui. J'aurais aimé qu'elle dorme avec nous, mais Nat a catégoriquement refusé.

Je me souviens de cette conversation, quelques jours après notre retour de la maternité. Je m'étais mise dans une colère noir, je n'arrivais pas à dormir sans Hanna a mes côtés et je me levais sans cesse pour vérifier que tout allait bien. Quand à Nat, il ne trouvait pas ça sain qu'elle dorme dans notre chambre, il tenait à notre intimité. Après une bonne heure de discussion, j'avais fini par céder. Cependant, je reste très attentive au babyphone, qui est posé sur ma table de chevet et me lève au moindre bruit.

- Bien. Encore une fois, c'est déjà un point positif, un premier pas pour vous aider. Mia, je voudrais revenir sur ce que vous m'avez dis par rapport à votre différent avec votre compagnon au début de votre grossesse. Lui avez vous pardonné ?

- Évidement. Ça fait longtemps maintenant, c'est du passé. Il c'est excusé et j'ai compris pourquoi il a réagit comme ça.

- Êtes vous sûre ? Parfois, même inconsciemment, on peut continuer d'en vouloir à quelqu'un.

La Vie Devant Moi [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant