Maison de Mia et ses parents,
Rue Beaulieu, Cannes,
8h12,
15 octobre.Le lendemain, je décide de ne pas aller à la fac. Mes bleus sont encore apparent et on va me poser des questions. Je vais louper quelques cours, mais tant pis. Je me sens à bout de force, et je n'ai pas envie de me justifier.
Je m'habille en vitesse et part vers la bibliothèque.J'étudie toute la matinée puis, n'ayant rien avalé hier soir et ce matin, je vais manger dans une brasserie. Je commande une simple salade.
Puis je réfléchis à un travail. Si je veux partir de chez moi, je dois absolument travailler.
Quand j'avais 16 ans, j'ai commencé à faire des babysittings, et j'ai arrêté cette année seulement. Mon père exigeait que je sois la le soir pour m'occuper de ma mère et de la maison, et de toute façon mes cours en plus de ça ne me le permettait plus. Je dois avoir à peine plus de 400€ d'économie, ce qui n'est vraiment pas grand chose. Le reste est parti dans les quelques sorties que je faisais à l'époque, ainsi que mes habits, étant donné que mon père refuse de me payer quoique ce soit "d'inutile". Je n'ai donc le droit à rien d'autres ce que qui concerne les cours, ce qui en soi est déjà bien. Cela m'a permis d'accéder à la faculté de médecine. Il m'a également offert une voiture pour mes 18 ans, qu'un de ses amis lui a donné pour s'en débarrasser. Elle roule toujours très bien, et ça permet à mon père de ne plus payer l'abonnement au bus "qui coute une vrai fortune" selon lui. En contre partie, il paie l'assurance, mais me laisse me débrouiller pour l'essence. Mes minces économies partent aussi dedans, même si j'essaie d'utiliser ma voiture le moins possible.Je dois recommencer à travailler. Peu importe les coups. Tant pis si je rentre tard et que je me fais hurler dessus. Tant pis pour les cours, je dormirais moins, je rattraperais comme je peux à la faculté. Je cuisinerais en plus grosse quantité pour que ma mère ai de quoi manger tous les soirs, même si je dois m'absenter. Je dois le faire pour espérer partir d'ici quelques mois.
Je me suis baladé tout l'après midi et j'ai réussi à trouver un poste à mi-temps dans un magasin de cosmétiques. Je travaillerais les samedis toute la journée et les dimanches matins. Si je peux faire du babysitting tous les soirs ou presque, je pourrais économiser un maximum, et espérer vivre dans mon propre studio d'ici cet été. Je pourrais aussi travailler à temps pleins en Juin, Juillet et Août. Je m'imagine déjà dans mon propre petit studio, loin de la pression et de mon père. Mais en attendant, l'année va être très compliqué, entre le travail, les cours et la maison. Mais je vais m'accrocher coûte que coûte.
Je rentre chez moi pour faire une petit annonce à mettre dans la rue pour le babysitting. Puis je vais coller les affiches dans la rue et en mets dans quelques boîtes aux lettres.
En rentrant, je vois que j'ai reçue un texto.
Inconnu : Hey ! C'est Nathanaël.
J'ai vu que tu n'étais pas en cours aujourd'hui. Tu veux que je t'apporte les cours ?☺Mia : Salut ! Désolée mais j'ai peur d'être encore contagieuse. Et je suis crevée, je dois me reposer. Mais c'est super gentil ! Je pense revenir demain. Si on a un trou dans la journée on pourrait aller bosser à la bibliothèque ?
Nathanaël : Ok, ça marche. À demain alors, bonne soirée.
Mia : Merci, à toi aussi.
Je regrette un peu, il a l'air déçu. Il est vrai que je paraissais en pleine forme hier, et aujourd'hui je prétend être trop malade pour recevoir de la visite. Mais c'est hors de question qu'il vienne chez moi. Même Louane n'est pas venu depuis des années. Maintenant que la situation s'est empirée, je ne pourrais plus accueillir qui que ce soit chez moi. J'aurais trop peur des réactions de mon père, et surtout, je me sens tellement honteuse de ce que je vis au quotidien.
VOUS LISEZ
La Vie Devant Moi [Fini]
RomanceElle, c'est Mia. Elle a 19 ans et elle ne rêve que d'une chose ; prendre son indépendance et quitter le foyer familial. Et elle est prête à tout pour y arriver. Victime des coups de son père et de la maladie de sa mère, elle va se laisser emporter...