chapitre 41

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Appartement de Mia,
Rue de Belfort,
Cannes,
20 juin,
17h15.

- Tu es sûr que tu ne veux pas que je t'accompagne ?

- Oui, j'en suis sûr. Ça va aller. Je t'appelle quand je reviens.

- Ouais, d'accord.

Je me gare devant la maison des parents des Louane.
Elle m'ouvre avant même que je ne sonne.
Elle a coupée ses cheveux de 4 ou 5 centimètres au moins et les a relevée en queue de cheval haute. Elle porte une chemise blanche qu'elle a rentrée dans son pantalon bleu foncé. Elle a mis du rouge à lèvres et s'est maquillé très légèrement les yeux.
Elle fait très mature. Ça me fait bizarre, elle n'était pas comme ça avant. Elle a changée.

Beaucoup changée.

- Bonjour Mia. Entre.

Nous nous installons dans le salon.

- Alors... Tu voulais me dire quoi ?

- J'en sais trop rien. Tu me manques.

- Louane... toi aussi, au fond. Mais c'est l'ancienne Louane qui me manque. Regarde nous, on est trop différente. Tu es devenu tellement matérialiste. Et puis tu as changée physiquement. On est plus les mêmes.

- Sérieux, t'es chiante quand tu t'y mets. C'est bon.

- Je suis malade Louane.

- Et ? tu vas guérir, non ? Demande t'elle en levant les yeux au ciel. C'est quoi le rapport ?

Je retire subitement ma perruque.

- Ouais, c'est super facile d'avoir un cancer. Mais toi, tu connais pas ça. T'as l'argent de papa et maman pour t'en sortir. Moi je suis dans la merde, je n'arrive pas à joindre les deux bouts. Tu ne connaîtras jamais ça. C'est pour ça qu'on est trop différentes. On a plus les mêmes vies toi et moi.

- Mes parents sont jamais à la maison, c'est pas facile.

- Et moi ma mère est morte, et mon père est alcoolique.

C'est puérile comme réponse, je sais. Ce n'est pas un concours.
Mais Louane n'a pas eu un mot pour moi alors qu'elle vient d'apprendre que j'ai un cancer. Au lieu de ça, elle me renvoit sa solitude. Je peux le comprendre, mais ce que je comprends aussi, c'est que tout tourne autour d'elle, comme d'habitude. Elle ne voit pas le malheur des autres et ne voit que le sien.

- Désolée, finit-elle par dire.

- Je veux pas que tu sois désolée pour moi.

- D'accord.

- Bon, je vais y aller.

- Alors ça va rester comme ça ?

- Ouais, je crois. Je n'en veux pas de ta pitié Louane. Je pense que notre amitié est terminé, c'est comme ça. J'ai été très heureuse de t'avoir dans ma vie, tu as énormément compter pour moi. Mais j'ai besoin d'avancer.

- Mia... Tu me préviendras quand tu seras guérie ?

- D'accord. Je le ferais.

Cette dernière phrase montre qu'elle tient quand même à moi. Je tiens à elle aussi, mais je sais qu'on ne redeviendra jamais amies. Notre relation s'arrêtera à des messages de courtoisie de temps en temps, et ce n'est pas plus mal.

Je monte dans ma voiture.
Une fois arrivée à l'appartement, je m'allonge dans le canapé et décide de me reposer un peu avant de rejoindre Nathanaël chez ses parents.

***

- C'est ouvert !

J'entre dans la maison et vais directement dans le salon.

La Vie Devant Moi [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant