chapitre 34

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Hôpital de Cannes,
Rue Malgrand,
4 mai,
18h31.

Je peux repartir deux jours plus tard. Je dois aller à l'hôpital tous les jeudis pour suivre la chimiothérapie, et j'ai le droit d'être accompagné. D'un côté ça me rassure, mais de l'autre, je ne me vois pas imposer ça à mes quelques proches.

- N'ayez pas peur si vous remarquez certains effets secondaires. N'hésitez pas à venir m'en parler et je vous prendrais les rendez vous nécessaire, chez le kinésithérapeute par exemple, m'explique le médecin.

- Je suis grande, je peux le faire moi même.

- Bon, écoutez mademoiselle. Si vous voulez guérir, vous allez devoir accepter l'aide de ceux qui vous la propose et être un peu plus agréable. Votre cancer va être un combat que nous allons vous aider à combattre, d'accord ?

- Oui. On peux y aller ?

- Oui, allez y. À jeudi prochain.

Je lui serre la main en souriant faiblement et nous sortons de l'hôpital, Nathanaël et moi.

- On va aller dans ton studio, d'accord ? Je vais rester avec toi, j'ai déjà mes affaires dans la voiture.

Je suis à bout de force pour protester. Je ne réponds rien et pose ma tête contre la vitre.

Bordel.

J'ai une tumeur.

Bien sûr, après les coups de mon père, la mort de ma mère, il fallait que je me chope cette saloperie.
Mais le médecin à raison. Nathanaël est là, je ne suis pas seule.
Mais pour combien de temps ? Il va sûrement se lasser de moi. Il va en avoir marre, c'est sûr. Je vais me retrouver seule encore une fois.
Enfin, seule, pas vraiment puisque Dolorès est toujours avec moi.

Nous arrivons rapidement devant mon immeuble. Je sors doucement de la voiture et nous montons ensemble les escaliers. Je me sens à bout, physiquement et mentalement. Je me sens vide d'énergie, vide d'émotions.

- Je vais prendre une douche, je dis.

- D'accord.

- Tu peux rentrer chez toi si tu veux. Je ne veux pas que tu te sentes obligé de rester.

- Arrête Mia. Tu sais que je t'aime, je ferais n'importe qui pour toi.

-Nat... Ce n'est pas... Je ne veux pas que tu... Merde. Écoute, on est ensemble depuis peu de temps, et j'ai une putain de tumeur. Tu vas t'enfermer dans une putain de relation avec moi, je vais vite devenir ennuyante. Je n'arriverais plus à parler correctement, je ne pourrais plus sortir. Alors ce serait plus sain pour toi de partir maintenant.

- Putain. C'est quand que tu vas le comprendre ?! Je t'aime Mia, comme un fou. Je ne peux même pas imaginer te laisser. Ça fait tellement longtemps que je te regarde, tellement longtemps que j'ai envie de venir te parler. J'ai presque supplier Arya de venir te parler pour que tu viennes avec nous. Mais je n'arrivais pas à te cerner, je ne savais pas comment réagir avec toi. J'ai été con, assez distant mais putain je te trouvais tellement belle. J'avais tellement envie de tout savoir sur toi, mais tu avais l'air ailleurs, assez détachée. Mais je t'aime Mia, et je ne me sens obligé de rien. Je t'aime, c'est tout. C'est comme ça et j'y peux rien. Tu vas devoir t'y faire, je resterais la aussi longtemps que possible.

Je ne réponds rien et je me blottis dans ses bras. Je suis tellement chanceuse de l'avoir. Je lève la tête et je l'embrasse délicatement.

- Merci. Merci d'être là pour moi.

- Dis... Tu as l'intention de prévenir les autres ?

- Pas pour l'instant, pourquoi ?

- Je pense que tu devrais leur dire assez vite. Je les connais bien, ils seront très compréhensifs et t'aiderons. Je ne pourrais pas toujours être là, je dois aller à la fac. Eux pourrons venir de temps en temps.

La Vie Devant Moi [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant