chapitre 9

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- Tu sais, ce n'est pas parce que je me suis isolé que je ne t'ai pas observé. Tu es quelqu'un de très timide au début. Et puis, au bout d'un certain temps tu deviens toi même, même si je pense que tu as toujours du mal à avoir confiance en toi. Tu dis toujours ce que tu penses sans hésiter, mais sans pour autant blesser. Je te trouve magnifique. Tu as l'air d'être une grosse bosseuse, et tu n'hésites pas à aider les autres quand ils en ont besoin. Mais tu m'as dis que tu avais une vie très difficile. Alors je pense pouvoir dire que malgré ta vie, tu ne laissez rien paraître et tu mènes ta vie comme tu peux, sans te plaindre ni chercher de la pitié. Tu es une fille simple, avec des blessures qui ne se refermerons probablement jamais.

- Et bien, c'est quelqu'un de plutôt chouette que tu décris là, je réponds en souriant.

- Oui, parce que tu l'es.

Il me sourit et bois à nouveau une gorgée. Je le regarde droit dans les yeux et me sens rougir. Attendez, je rêve ou durant son petit discours il a glissé que j'étais magnifique ? Avec mes cheveux abîmés, mes tâches de rousseurs et mes kilos en trop, il me trouve magnifique ? Impossible. Et pourtant, il me fixe sans cesser de sourire, et me regarde avec des yeux qui pétille. De nouveau, je sens cette attirance entre nous. Je finis par baisser le regard et termine ma boisson.

- On fais quoi ?

- Si on marchait un peu ? Propose t-il.

- D'accord. Je vais payer.

- J'y vais. Reste là.

Je lui sourit et le remercie.
Dehors, l'air est frais, mais ça fait beaucoup de bien. Je suis heureuse d'apprendre à connaître Nathanaël. Je l'avais mal jugé finalement. Mais je dois tout de même garder mes distances, il ne faut pas que l'attirance que je ressens pour lui augmente. Ça doit rester ainsi, une simple attirance. Cela n'iras pas plus loin, jamais.

Nous marchons, d'abord en silence. Puis nous discutons de la fac, des cours. De nos passions, nos projets pour plus tard.

- J'aimerais être médecin généraliste, dis je. Je préfère être dans mon petit cabinet avec mes patients, plutôt qu'à l'hôpital.

- Moi, je me vois plutôt être chirurgien. Tu veux que je te raccompagne jusqu'à chez toi à pied ?

- Non, j'ai ma voiture.

- Tu peux la récupérer plus tard.

- Je ne préfère pas. Je suis un peu loin, et de toute façon, je ne veux pas que tu saches où j'habite.

- Pourquoi ?

- Tu le sais très bien. J'ai des gros soucis chez moi. Aller viens, on retourne au café et je te dépose chez toi.

Le reste du trajet se fait en silence. Il pose trop de questions, et surtout des questions auxquelles je n'ai pas envie de répondre. Jusqu'à présent, Dolorès m'avait laissé tranquille. Durant toute la durée de notre rendez-vous, je me sentais plutôt bien, apaisée. Mais la voilà qui revient à la charge, plus forte que jamais alors que Nathanaël me questionne sur ma famille. C'est trop douloureux d'y penser et d'imaginer ce qu'il m'attend. Il fini par reprendre la parole une fois dans la voiture.

- Désolée pour tout à l'heure. Mais j'aimerais tellement t'aider, savoir ce qui se passe chez toi.

Je ne réponds rien. Je reprend la parole seulement lorsque nous sommes arrêtés à un feu rouge.

- Alors regarde moi, écoute moi bien, dis je avant de plonger mon regard dans le sien. Personne, exceptée Louane est au courant d'une PARTIE des choses qui se passe chez moi. Mais ça tu le sais déjà. Je n'en ai jamais parlée à personne. Je n'ai jamais invité quiconque chez moi depuis mes 13 ans, personne n'a jamais vu ce qu'il se passait, ce qu'il se passe encore. Et ce n'est pas près de changer. Alors laisse moi. Ne me pose plus jamais la question, c'est claire ?

La Vie Devant Moi [Fini]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant