Salle d'attente du psychologue,
Rue de Belfort, Cannes,
24 avril,
15h34.Je suis assise dans la salle d'attente, les jambes croisées. Il n'y a personne dans la salle, je suis la prochaine. Je triture nerveusement le bas de mon pull. Je suis tellement, tellement stressée. Dolorès est évidement avec moi.
Je n'ai prévenue personne de mon rendez-vous aujourd'hui, même pas Nathanaël. Je n'avais pas envie qu'il me pose des questions, qu'il cherche à m'accompagner.Quelques minutes plus tard, j'entre dans le bureau d'une femme. Elle doit avoir la trentaine et me sourit. Ses cheveux blonds sont relevés en chignon et elle porte une jupe noir dans lequel elle a rentrée une chemise blanche. Avec, elle porte une veste noir. Elle fait très professionnelle et surtout très stricte, mais son sourire rassurant et sa douce voix prouve qu'elle ne l'est pas tellement.
Je lui parle de tout, vraiment tout. De tout mes souvenirs avec mes parents. Quand j'étais petite, la situation était différente. Mon père a toujours été strict et sur mon dos mais j'ai quelques bons souvenirs avec lui. En revanche, ma mère était vraiment adorable avec moi. Puis, quand j'ai commencée à rentrer dans le début de l'adolescence, ça a changé. Mon père nous donnait des coups à ma mère et à moi. Surtout à moi.
Je lui raconte la fois où il a essayé d'abuser de moi. Je lui raconte les coups que je prenais, je lui dis que c'est moi qui faisait tout à la maison.Au début, elle ne parle pas vraiment, même pas du tout. Mais même si elle ne dit rien, ça me fait du bien de lui parler. Je me sens soulagée. Dolorès me quitte peu à peu, et c'est de plus en plus à l'aise et sereine que je lui fais par des épisodes douloureux de ma vie. Je ne sais pas pourquoi je n'ai jamais réussie à dire tout ça à Nathanaël, lui qui m'a tant aidé. C'est peut-être parce que je sais que c'est son métier, qu'elle est là pour m'aider et surtout, que c'est une inconnue. Elle a entendue pleins d'histoires différentes et elle ne me jugera pas.
Je lui parle ensuite de la maladie de ma mère, et des coups de mon père qui se sont intensifiés. Il a cessé de lever la main sur elle, et ça a eu des conséquences sur sa façon d'être avec moi. J'étais devenue sa seule victime, son souffre douleur. Peut-être qu'au fond, je le méritais, je lui dis. Elle ne dit toujours rien, hoche parfois la tête et prends quelques notes.
Je parle ensuite de Marco, quelques minutes seulement. Je lui explique que c'est derrière moi maintenant.
Je termine par lui parler de Nathanaël. J'ose lui dire que je couche avec lui parfois, que je l'aime et que lui aussi. Mais que je n'arrive malheureusement pas à lui faire confiance et je ne veux pas m'enfermer dans une relation avec lui.
Lorsque j'ai terminé, je regarde l'horloge. J'ai parlé pendant une bonne heure.- Bon, vous m'avez dis énormément de chose Mia. Je n'ai pas envie de vous laissez partir maintenant, et ma séance suivante n'est que dans une demi heure. Vous voulez rester un peu ?
- Oui, avec plaisir.
- Bien. Alors pour commencer, avez vous une idée de la raison de votre peur ? Par rapport à Nathanaël.
- Pas vraiment.
- Vous avez été déçu par les hommes. D'abord votre père, puis votre premier amour. Vous avez peur que le schéma se reproduise avec Nathanaël.
- Ce n'est pas ça. Marco, c'est de l'histoire ancienne. Mon père aussi, je ne le vois plus.
- Peut-être, mais même si vous ne les voyez plus et que vous n'en avez pas conscience, les souffrances que vous avez endurée sont toujours encrée en vous. Vous ne les avez pas encore surmontée, et c'est pour ça que vous êtes là. Je vais vous aider. Mia, vous avez peur que Nathanaël vous déçois alors vous prenez vos distances, vous voulez être libre pour ne pas vous enfermer dans une relation qui pourrait vous décevoir. Mais vous devez impérativement reprendre confiance en les hommes, mais surtout en vous. Faites vous confiance Mia, acceptez le fait qu'on puisse vous aimer, vous désirer.
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La Vie Devant Moi [Fini]
Любовные романыElle, c'est Mia. Elle a 19 ans et elle ne rêve que d'une chose ; prendre son indépendance et quitter le foyer familial. Et elle est prête à tout pour y arriver. Victime des coups de son père et de la maladie de sa mère, elle va se laisser emporter...