Minho est assez solitaire. Pour fait, il n'aime pas les gens, étant l'exacte opposé de son meilleur ami Chan, un tombeur aguérri. Personne n'apprécie vraiment Minho, et c'est réciproque.
Seulement, un matin, il trouve une lettre dans son casier.
Min...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Ce matin-là, Minho avait mal dormi. Sans comprendre pourquoi il était de mauvaise humeur, et ne voyait pas ce qui pourrait lui redonner le sourire. Il se redressa dans son lit et saisit son téléphone pour jeter un coup d'oeil à l'écran.
13 février. La veille de la Saint-Valentin.
Il repensa à ce que Chan lui avait dit, un mois plus tôt, quand il lui avait demandé s'il comptait trouver quelqu'un pour cette fête qu'il trouvait auparavant stupide. Il avait répondu en se moquant, car à l'époque, tout le monde détestait Minho, et c'était réciproque. Depuis qu'il avait commencé à recevoir des lettres de la part du Souffleur de mots, la Saint-Valentin lui semblait étrangement moins absurde.
L'ouverture de la porte de sa chambre interrompit ses pensées. - Minho ? dit son père. Tu descends prendre ton petit déjeuner ? - Oui, j'arrive.
Son géniteur reparti en laissant la porte entrebaillée. Minho, lui, essaya tant bien que mal de se tirer de son lit, tâche difficile étant donné qu'il avait mal dormi. Il compta jusqu'à trois et s'extirpa de son cocon encore tout chaud. Il alla ouvrir les rideaux de sa chambre sombre jusqu'à présent, enfila lourdement l'uniforme de son lycée et saisit son sac pour enfin aller rejoindre le rez-de-chaussée.
- Mon chéri ? demanda la mère du jeune garçon alors qu'il était déjà en train de mâcher rapidement sa collation. - Mhm?
La mère s'adossa contre le plan de travail et observa son fils quelques secondes, son visage peint d'une expression que Minho n'arrivait pas à analyser. Elle tripotait son tablier bleu du bout des doigts, nerveuse. - Ton père et moi on se posait la question...
Oulà, ça sent mauvais, pensa aussitôt Minho. - ...enfin tu n'es pas obligé de répondre si la question te gêne et sâche que ton père et moi t'aimons comme tu es, mais on se demandait...
Très mauvais, pensa-t-il à nouveau en sirotant un verre de lait frais, les yeux rivés sur sa mère.
- Est-ce que tu... aimes les garçons ?
Minho recracha son lait d'un coup. - Hein ?! s'indigna-t-il, plus rouge encore qu'une rose.
Comme si les planètes s'étaient alignées à ce moment précis, son père fit irruption dans la cuisine, l'air de rien. - Tout va bien fils ? s'étonna M. Lee en voyant une flaque blanchâtre sur la table en bois vernis. - Je-... ouais ça va. Pourquoi tu me demandes ça maman ?
Son visage écarlate semblait sur le point d'exploser. - Je ne sais pas, tu n'as jamais invité de fille, et puis tu sembles... enfin... laisse tomber, c'était une question stupide, s'interrompit-elle elle-même en secouant la tête, sûrement pour vouloir s'excuser. Tu as bien le droit de faire ce que tu veux.
Gêné, Minho se leva et quitta rapidement la pièce, puis le logement, honteux d'avouer que oui, il y avait bien un garçon dans sa vie. Il n'en était pas amoureux, certes, mais ce dernier ne ne laissait pas indifférent. Qu'est-ce que ses parents avaient bien pu s'imaginer, et comment en étaient-ils arrivés à cette conclusion ?
