Minho est assez solitaire. Pour fait, il n'aime pas les gens, étant l'exacte opposé de son meilleur ami Chan, un tombeur aguérri. Personne n'apprécie vraiment Minho, et c'est réciproque.
Seulement, un matin, il trouve une lettre dans son casier.
Min...
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(Billie Eilish - Wildflower ) *
Jisung cherchait un accord à jouer, une nouvelle melodie à inventer pour coller les paroles qu'il avait écrit plus tôt dessus mais rien y faisait. Le visage écarlate, presque fumant de Minho face à la lettre que Le souffleur de mots avait écrit s'appliquait à s'ancrer dans l'esprit de Jisung, fou de la réaction de son béguin.
Il ferma simplement les yeux et posa sa guitare électrique sur le sol de la salle de musique. La tête en arrière, il chercha à ressentir chaque frisson qui parcourait son corps lorsque ses pensées se dirigeaient vers Minho.
Et comme si un ange lui soufflait à l'oreille, des mots d'amours commencèrent à s'aligner dans son esprit. Une inspiration soudaine le saisit et il attrapa le manche de son instrument, de peur que les phrases ne lui échappent. D'une main experte, il gratta quelques accords avant de commencer à chanter. *
La journée avait été assez longue et Minho grognait d'encore devoir attendre son meilleur ami. Il relu une énième fois le message indiquant : "17h30, salle de musique", puis, voyant que sa montre indiquait déjà 17h15, il s'empressa de remettre tout en ordre et de quitter la bibliothèque.
En traversant le lycée, il s'arrêta devant les casiers et décida de s'arrêter pour y jeter un coup d'oeil. Cela faisait maintenant trois jours que la dernière lettre était arrivée, et Minho devait avouer qu'il souhaitait inconsciemment en trouver une troisième. Depuis quand cet admirateur secret lui importait tant ? Sans saisir le pourquoi du comment, il désirait relire ces mots doux, se dire qu'ils lui étaient destinés.
Seulement c'était un peu trop demander. Aucune enveloppe vierge ne dégringola sur le sol lorsqu'il dévérouilla le cadenas, pas un mot d'amour, pas un seul papier. Se sentant bête de s'accrocher à de tels espoirs, Minho referma la porte et continua son chemin, un pincement au coeur. La première lettre lui avait fait de l'effet, certes, pourtant depuis qu'il avait reçu la seconde, il ne faisait que d'espérer d'en recevoir une nouvelle. Il avait dû relire tellement de fois les deux premières missives que le grain du papier semblait imprimé sur la peau de ses doigts.
Il fut bien rapidement arrivé devant la salle de musique. Il s'apprêtait à rentrer quand il entendit quelques notes traverser la porte. Aussitôt, sa timidité revint en force, le poussant à s'assoir devant la porte pour attendre son meilleur ami.
Il ferma les yeux et écouta simplement la mélodie à travers la porte. Une mélodie douce, qu'une voix claire chantait sans hésitation. Le velour de la basse en arrière plan ne faisait qu'adoucir l'ensemble le rendant d'autant plus agréable à entendre. De belles paroles d'amour s'échappaient des lèvres du chanteur inconnu, qui faisaient frissonner Minho. Des paroles qu'il aurait voulu pouvoir lire sur une des lettres du Souffleur de mots. Qui pouvait-il être ? Comment connaissait-il Minho ? Comment pouvait-il prétendre l'aimer ? Les pensées de Minho se virent peu a peu effacées par l'agréable mélodie qui glissait dans les airs, accompagnée d'une voix divine.
Les minutes s'écoulèrent à une vitesse fulgurante, et Minho ne remarqua même pas le retard de son meilleur ami, qui pénétra dans le couloir essouflé, et en sueur.
- Hey, Min... déso de... être en retard.
La musique s'arrêta soudaiement. Chan ne toqua même pas et rentra dans la salle. - Je dois... juste... prendre un truc et... on y va. Ah, salut Jisung ! - Salut Chan.
Jisung tourna la tête et rougit en apercevant Minho qui le regardait avec des yeux ronds. C'était donc lui qui chantait aussi bien depuis tout ce temps ?
- Tu...chantes très bien...
Le concerné baissa les yeux, gêné. - Merci.
C'est gênant...
Il rangea précipitement ses affaires et quitta la salle en lançant un minime "au revoir" aux deux garçons, puis disparu dans le couloir.
Il n'en revenait pas. Il avait chanté une chanson inspirée de Minho, alors que ce dernier se trouvait derrière la porte. Il l'avait entendu ! - Putain... marmonna-t-il, les joues pourpres.
Il dévala les escaliers quatre à quatre, la housse de sa guitare tapotait contre son dos et ses pas rippaient sur le sol. Arrivé au rez-de-chaussée, il s'empressa d'aller devant les casiers, avant de tirer une enveloppe blanche de sa poche, et de la poster dans le casier de Minho. *
- T'as besoin de passer aux casiers ?
Minho baissa les yeux, se souvenant qu'aucune lettre ne l'attendait sagement entre ses cahiers de cours. - Nope, pas besoin.
Chan remarqua son air déçu, et lui adressa un regard inquiet. - Ça va ? - Hmm.
Ils firent quelques pas avant que le plus âgé ne reprenne la parole. - Il y avait Jisung.
Minho leva simplement les yeux au ciel. - J'le kiffe pas ton pote. - Imagine si c'était lui écrivait les lettres, plaisanta son meilleur ami. - Pff, dis pas n'importe quoi.
Pourtant Minho ne pu s'empêcher d'imaginer Jisung, ses beaux cheveux ondulés, ses cils longs, ses yeux, ses joues, sa carrure, ses lèvres. Il ne pu s'empêcher de le visualiser en train d'écrire une de ces lettres d'amour. Il l'imaginait en face de lui, des coeurs dans les yeux, et se remémora les mots qu'il avait dû lire des centaines de fois.
"...ta peau claire et aux allures si douce que je rêve de l'effleurer du bout des doigts..."
Il senti les pulpes de Jisung caresser sa peau, ses mains se balader un peu partout sur son corps, effleurant délicatement le tissu de ses vêtements. Il l'imagina lui souffler des mots doux contre l'oreille.
"Je- Vraiment je ne pense pas être amoureux. Juste... totalement sous ton charme."
Il s'imagina Jisung poser ses lèvres au coin des siennes.
"...et tes lèvres... si belles qu'on voudrait les embrasser."
- Minho ?
La voix de Chan extirpa le jeune homme de sa torpeur. - Ça va ? Ça fait trois fois que je t'appelle ! Tu pensais à Jisung ou quoi ?
Minho rougit violemment, honteux d'avoir des pensées aussi déplacées vis-à-vis du guitariste. - Allez viens.
Les deux quittèrent l'établissement pour le week-end, laissant le lycée vide derrière eux. **
Bonjouuuur. Petit update suprise étant donné que j'ai fini d'écrire un des chapitres en avance.=)
