Minho est assez solitaire. Pour fait, il n'aime pas les gens, étant l'exacte opposé de son meilleur ami Chan, un tombeur aguérri. Personne n'apprécie vraiment Minho, et c'est réciproque.
Seulement, un matin, il trouve une lettre dans son casier.
Min...
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M
inho avait seulement quinze ans quand il avait vécu cet évènement qui avait tout changé dans sa vie, jusqu'à changer son être.
À l'époque, il était en troisième. Il n'avait pas vraiment de groupe d'ami, mais s'entendait bien avec tout le monde, et avait son meilleur ami de toujours : Bang Chan. Il n'aimait pas qu'on le nomme "populaire", il trouvait ce titre bien trop prétentieux. Il trouvait plutôt qu'il était un peu plus sociable que la moyenne, et qu'il avait assez confiance en lui. Si Minho était autant aimé, c'est qu'il avait beaucoup pour lui : il était beau pour son âge, dessinait bien, chantait bien, était gentil avec tout le monde, et avait de très bon résultats. Et c'était bien ça le problème : il était trop aimé. Il n'avait pas vraiment d'ennemis, et s'il n'appréciait pas vraiment quelqu'un, il se remettait facilement en question, mais il savait que certains le détestaient sans qu'il ne sache pourquoi. Et c'était le cas de deux personnes dans sa classe : Sunghoon et Jungwon. Ces deux-là passaient leur temps à chercher quelque chose à reprocher à Minho, mais celui-ci ne faisait pas plus qu'attention à eux que ça. Il les connaissait depuis deux ans, et ne s'imaginait pas qu'ils le haïssaient au point de lui faire du tort. ...
Sunghoon et Jungwon étaient meilleurs amis. Ils avaient toujours eu la cote dans leur classe, du moins, jusqu'à ce que Minho et Chan arrivent et leur volent tout. Au tout début ils s'en moquaient. Mais plus les mois passaient, plus une rage incontrôlable grandissait en eux : celle de la jalousie.
Alors, même s'ils détestaient ce sentiment qui les envahissait, pour calmer leur colère, ils embêtaient Minho. Un petit peu, au début. Des mauvaises blagues, des bousculades dans la cour ou des regards mauvais. Ça les défoulait. Mais leur haine devenait de plus en plus en grande, alors ils se mirent à l'insulter un peu plus souvent. Minho s'en fichait puisqu'en soit, il n'avait rien à se reprocher. Mais bientôt des rumeurs commencèrent à circuler sur lui. De tout genre, et ça n'avait pas vraiment de sens; un coup il avait frappé quelqu'un (ce qui n'était pas du tout son style), puis il était accusé d'être un playboy (alors qu'il n'aimait personne), puis encore d'autres, toutes les plus stupides et incohérentes les unes que les autres. Mais malgré toutes ces choses sans queues ni têtes, à cause de ces commérages, les regards devenaient douteux, et étaient constamment sur Minho et Chan, ce qui faisait que le moindre faux pas pouvait ruiner leur existence.
L'une de ces rumeurs disait que Minho était gay.
Quoi de mieux que de traiter quelqu'un comme un homosexuel dans un pays homophobe comme la Corée du Sud pour lui ruiner la vie ?
Vraiment, personne ne croyait réellement à tout ça. Mais malgré tout, les gens n'était plus aussi sympathiques qu'avant envers Minho, et par extension Chan. Il y avait tellement de choses qui avaient été dites sur lui que les autres collégiens pensaient que si toutes ces rumeurs couraient sur lui, ça signifiait que quelques unes étaient forcément vraies, non ? Et ça faisait donc de lui, une personne peu fréquentable. avant la fin de l'année, tout bascula.
Minho aimait dessiner. Et un jour, dans la cour avec son casque sur les oreilles, il avait dessiné un joli garçon dans la cour, qu'il trouvait plutôt charmant physiquement. Il n'aimait pas les garçons - enfin c'est plutôt qu'il ne s'était jamais posé la question - mais comme tout être humain, aimait admirer la beauté humaine et imparfaite. Ce garçon était beau, alors il avait décidé de le dessiner.
Un croquis. Puis deux. Puis cinq. Puis onze. Bientôt une bonne vingtaine de pages étaient à l'effigie de ce jeune homme. Alors qu'il écoutait une musique, il trouva que les paroles de cette chanson allaient bien avec les dessins, alors il les nota, puis son oeuvre finie, referma son carnet. C'était une chanson d'amour.
Le lendemain, lorsqu'il arriva en classe, ce fut le premier jour de l'enfer qu'il vécu. Des gens le regardaient encore plus mal que d'habitude, au point que certains riaient ou d'autres mimaient des vomissements.
À peine il arriva en classe que son sang se glaça. Tous les dessins qu'il avait fait la veille étaient accrochés aux murs. Les gens lisaient les paroles de la chanson et observaient les dessins.
Une rumeur venait de se confirmer, et la pire de toutes : Minho était gay.
Bientôt tout le lycée fut au courant, et plus personne n'était du côté de Minho. Un fumeur ? Un drogué ? Un briseur de coeur ? Un baiseur ? Non, il n'était rien de tout ça. "On disait" seulement que Minho avait l'air d'aimer les garçons, et aux yeux des autres, cela semblait être le pire et le plus dégoûtant de tous les crimes. Et les preuves étaient ? Des dessins d'un garçon faits pas un autre, avec des paroles d'une chanson d'amour dessus.
Minho avait essayé de se défendre au début. Mais dès qu'il disait quelque chose, Sunghoon et Jungwon trouvaient toujours une explication, et il perdait toute crédibilité. Chan savait la vérité et prenait toujours la défense de son meilleur ami. "Ces rumeurs sont fausses, et même s'il aimait un garçon, il aurait bien le droit." disait-il tellement que ç'en était devenu son crédo. Il était donc aussi beaucoup jugé, mais il s'en fichait. Il avait le mental solide et n'en avait rien à faire du regard des autres. Alors que Minho si. Et toute cette histoire l'atteignait plus qu'il ne souhaitait l'admettre à l'époque.
Bientôt il arrêta de venir en cours, à un mois des examens. Il avait essayé, au début, mais c'était devenu trop dur. Il n'arrivait plus à faire semblant d'aller bien. Chan l'avait trainé de force dans le bureau du proviseur pour signaler le harcèlement, mais ce dernier n'avait pas pris cette demande au sérieux étant donné la cause du harcèlement, aussi il ne fit rien. Minho avait donc d'abord fait semblant d'être malade. Puis il avait vécu ses premières crises d'angoisse lorsque sa mère lui annonça qu'il était guéri. Le matin même, il avait fait un malaise dû au stress, juste devant le portail. Il était resté une semaine et demie à la maison, puis refit un autre malaise, mais cette fois, lorsqu'il entra dans la classe. Alors ses parents, inquiets pour leur fils unique, décidèrent de le garder à la maison pour ne prendre aucun risque.
Il n'alla qu'à l'examen.
Puis, pendant une bonne partie de l'été, il fit une violente phobie sociale. Il ne sortait plus, et était devenu bien plus sensible.
Il mit aussi plusieurs mois à rentrer au lycée sans faire de syncope en arrivant dans une salle remplie de gens. Il était resté meilleur ami avec Chan, qui l'avait beaucoup aidé à s'en remettre, mais ne parlait plus à personne, ne faisait plus confiance à personne, n'aimait plus personne. Sa personne, sa confiance en soi, ses sentiments purs et enfantins étaient à présent brisés.
Lee Minho n'était plus que l'ombre de lui-même. *
Voici le triste passé de Minho. J'espère que ça fait pas trop cliché et que j'ai réussi à faire passer les sentiments que je souhaitais communiquer. Je trouve qu'en général, dans les ff, les harceleurs sont méchants trop gratuitement. Comme s'ils étaient nés pour l'être et qu'ils ne servaient qu'à ça. Enfin c'est ce que je pense.
