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(Tw : personnes sensibles, propos violents)

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(Tw : personnes sensibles, propos violents)

- J'AURAI DÛ DIRE À TA MÈRE D'AVORTER.

C'est ces mots qui avaient fait que Jisung était assis près de son lit, secoué par de violents sanglots.

Son père, en rentrant avant lui ce soir-là, avait trouvé son carnet d'écriture, et avait attendu que son fils rentre pour déchirer le livret devant ses yeux, avant de lui vociférer de se concentrer sur ses études au lieu de se laisser aller et d'écrire des "absurdités pareilles". Il avait tout entendu. Tu es inutile ! Qu'ai-je fais pour avoir un fils comme toi ? J'aurai dû dire à ta mère d'avorter.

Jisung n'avait rien répondu, le regard vide, fixé sur le sol. Il s'était avancé, avait ramassé les lambeaux de pages aux pieds de son géniteur qui l'observait de haut, et s'était enfuit dans sa chambre.

En pleurant, il avait tenté de scotcher les pages déchirées, sur lesquelles tombaient ses larmes, puis avait serré son carnet contre son coeur. Il avait relu les textes qu'il avait inscrit en pensant à Minho, et ses sanglots avaient redoublés. Il s'était allongé sur le sol, seul et brisé, à se dire que peut-être son père avait raison. Il ne savait rien, n'avait aucun talent, enfin c'est ce qu'il pensait. Il se sentait coupable d'exister, inutile, et il en avait pleuré presque toute la soirée.
Finalement sur un coup de tête il avait appelé la seule personne à laquelle il avait pensé : Minho.

Lorsqu'il avait raccroché, il avait lâché son téléphone, et avait enfouit son visage dans ses couvertures, avant de pleurer de nouveau.

Et maintenant, il était affalé à la fenêtre, ses yeux humides tournés vers les étoiles pour se donner un peu d'espoir, une cigarette fumante entre deux doigts.

Il pleuvait.
*

Minho courait dans la rue sur le bitume inondé. Son coeur battait à tout rompre, ses vêtements étaient trempés et ses chaussures, gorgées d'eau. Il courait chez Jisung.
Il se rappelait rapidement le chemin grâce à la fois où il était venu chez lui après les cours pour regarder un film ensemble. Sous les flots, les rues prenaient une allure différente, mais il ne ralentissait pas, et chaque fois que ses jambes s'alourdissaient, que son souffle devenait rauque, que sa gorge lui brûlait, la voix brisée de Jisung résonnait dans son esprit et toute la douleur disparaissait, renouvelant sa force. Jisung comptait plus que sa propre santé. Non, Jisung comptait plus que tout.

Au bout de ce qui lui sembla une éternité, Minho s'arrêta enfin devant la maison. Elle était grande, haute, bien différente de celle de la mère de Jisung. Les murs étaient faits de pierres blanches, et les portes rouges.
À cause de l'averse, le jeune homme cru un instant qu'il s'était trompé, avant d'apercevoir une silhouette à une fenêtre du premier étage. Au moment où il l'eut reconnu, Jisung releva la tête et écarquilla les yeux.

Minho, toujours aussi épuisé mais têtu, s'avança jusqu'en-dessous de la fenêtre sous les yeux hébétés de Jisung. Il s'arrêta devant les pierres, les regarda encore quelques instants avant de fermer les yeux. La vitre était beaucoup plus haut que un mètre et demi, mais pour Jisung il pouvait tout faire. Pour lui, il se sentait pousser des aîles.

My Lovely Words Whisperer °•○•° Minsung☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant