Chapitre 21

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"Ma foi, je ne suis visiblement pas un goût universel

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"Ma foi, je ne suis visiblement pas un goût universel."

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"N'imaginez jamais ne pas être autrement, que ce qu'il pourrait sembler

aux autres que ce que vous étiez ou auriez pu être n'était autrement,

que ce qu'aurait pu autrement leur sembler être ce que vous étiez"

Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles

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SAGE,

    Les yeux rivés sur l'écran d'ordinateur, je fais défiler les articles de presse concernant la mort de mes parents, Alan et Sophie Dawson. Décrits comme des piliers religieux de la communauté, personne ne comprend la violence du meurtre dont ils ont été victimes.

    Sur certains sites, il y a même des photos de la scène de crime. Du sang recouvre le sol ainsi que les murs, le mobilier semble avoir subi une tempête, mais rien ne me revient. Une photo de moi avec un avis de disparition circule partout. Je porte une longue robe blanche dessus, bien plus sage que celles, plus courtes, que je mets au manoir. Et je porte une croix autour du cou.

    Je n'avais pas de collier à mon réveil, j'imagine que je l'ai perdu, ou que le tueur me l'a volé. Google m'apprend que je suis fille unique, et que mon anniversaire est dans quelques semaines. Je vais avoir vingt-et-un an.

    J'étais scolarisée à domicile depuis mes douze ans, ma mère était institutrice et a pris sa retraite plus tôt pour parfaire mon éducation. J'apparais sur chaque cliché de messes du dimanche, où mon père  était l'orateur. Je suis décrite comme sage, discrète, polie et souriante. Très impliquée auprès de Dieu, j'aurais même fait vœu de chasteté.

    J'ai l'impression de regarder la vie de quelqu'un d'autre, incapable de reconnaître celle qui était la mienne. Mes doigts sur la cicatrice de mon crâne, je la caresse sans appuyer, en proie à quelques questions qui s'amusent à torturer mon esprit.

    Pourquoi je ne me rappelle de rien ? Pourquoi la vue du sang me fascine-t-elle ? Pourquoi quelqu'un a-t-il tué mes parents, eux qui semblaient si innocents ? Et moi, pourquoi m'avoir condamnée à devenir un monstre ?

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    Après cette séance de recherches qui m'a collé un début de migraine, me voilà vêtue d'un legging de sport et d'un tee-shirt noir pour aller m'entraîner avec Koto. Il m'attend dans l'aile sud du manoir, celle réservée aux démons et interdite au public. Maintenant, j'ai le droit de m'y balader librement, même si je tombe parfois sur un cadavre qu'Uriel a oublié de ramasser.

Douce Folie Meurtrière [ Sous contrat d'édition chez Black Ink ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant