Douce Folie Meurtrière [ Sous contrat d'édition chez Black Ink ]

Chapitre 23

"Je le tuerai moi-même avec poésie."

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"Je regrette d'avoir tant pleuré ! se disait Alice en nageant et en s'efforçant de gagner la rive.

Me noyer dans mes propres larmes, voilà bien ce qui me pend au nez.

Un accident bizarre en vérité ! Mais tout est bizarre, aujourd'hui. "

Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles

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SAGE,

    Face au miroir de la salle de bain, mes doigts viennent caresser mon reflet, ainsi que la légère égratignure sur mon cou faite hier soir, par Damon. Je pensais que ma jalousie se limitait à Luna, et que je serais capable de faire la part des choses quand on chasse. J'avais tort.

    Damon s'est appliqué à me l'enseigner avec cruauté, touchant cette femme, lui susurrant des mots à l'oreille, la faisant rire et sourire aux éclats. Je me suis consumée de rage, délaissant la proie qui se prenait volontiers dans mes filets, pour observer mon roi en courtiser une autre.

Il ne t'a jamais courtisée, idiote.

    Ma conscience me rappelle à l'ordre, tout comme les mots cruels de Damon qui se sont imprégnés dans mon esprit. Même le sexe n'a pas effacé la douleur de ses paroles.

"Qu'importe petite chose, j'ai trouvé un nouveau gain."

     L'insinuation m'a figée sur place, mon cœur s'est retrouvé au milieu d'une tempête de glace, pris en étau. Et comme c'est Damon, il ne s'est pas arrêté là, aussi cruel dans ses propos que sa façon de me regarder.

"Mais ne t'imagine pas un seul instant que je ressens un quelconque attachement qui puisse m'empêcher de me débarrasser de toi."

    Amère vérité qu'il m'a offert sans une once de culpabilité. Je n'ai pas peur de lui, son monde est devenu le mien, moi qui n'avais plus rien. Mais il peut tout me reprendre, et il me l'a fait comprendre.

"Ou pire Sage, je t'abandonnerai à ton sort, sans rien ni personne. Plus de labyrinthe, plus de démons, plus de protection. Tu seras seule, isolée et perdue dans un monde trop grand pour toi."

Je ne ressens pas la peur, pourtant, l'idée qu'il m'abandonne a de nouveau créé un grand froid à l'intérieur de moi. La douleur est devenue meurtrière, le sexe n'était pas tendre ou salvateur. Plein de rancœurs sur nos comportements respectifs, il était à la fois bon et plein de haine. Au point que l'idée de le tuer m'est apparue comme une évidence.