« SPECIAL GAYST - iels repeignent le monde » est un ouvrage qui regroupe des articles dédiés à des personnalités LGBTQ+ notamment qui participent à la représentation de cette communauté encore trop laissée de côté.
Que ce soit dans la littérature, l...
Salut à tous·tes ! C'est aujourd'hui la journée de la visibilité intersexe (26.10.2024), et nous vous présentons l'athlète Caster Semenya pour l'occasion !
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➤ Courte présentation : Caster Semenya est une athlète intersexe sud-africaine spécialiste du 800 mètres.
Elle a fait beaucoup parler d'elle (contre son gré) en 2019, lorsque les instances sportives internationales ont jugé qu'elle était "biologiquement un homme", bien qu'elle soit une femme intersexe (et qu'elle ait toujours concouru dans cette catégorie). Elle présente un pseudo-hermaphrodisme et est atteinte de cryptorchidie (= testicules non-descendus), ce qui fait qu'elle a été élevée en tant que fille.
➤ Caster Semenya, sport et intersexuation : Caster a fait ses débuts internationaux en 2008 avec les Championnats du monde juniors. Lors des Championnats d'Afrique juniors ayant eu lieu la même année, elle remporte la finale du 800 mètres avec un temps de 1min 56s 72, améliorant ainsi le record national d'Afrique du Sud et réalisant la meilleure performance mondiale de l'année sur cette distance.
En 2009, elle remporte la médaille d'or des Championnats du monde de Berlin en 1min 55s 45. Déjà là son apparence et sa voix, jugées masculines, font débat, si bien que l'IAAF décide de lui faire passer des tests de féminité seulement quelques heures avant la finale de Berlin. Elle est intersexuée avec une production inhabituelle de testostérone, un déficit en 5-alpha réductase (en lien avec la production de testostérone et d'androstanolone) et un génotype XY (chromosomes "mâles"). Un examen médical du même type avec eu lieu avant les Championnats de Berlin, mais la fédération sud-africaine avec confirmé son inscription au 800m.
En 2010, l'IAAF annonce que Semenya est autorisée à concourir de nouveau, mais sous la condition qu'elle ait un taux de testostérone en-dessous de la limite normale pour une femme. Cela implique notamment de prendre un traitement anti-androgène.
En 2011, elle participe aux Championnats du monde de Daegu, où elle termine 2ème en 1min 58s 88 au 2ème meeting de la ligue de diamant. Elle se classe ensuite deuxième lors de la finale du 800 mètres des Jeux Olympiques de 2012, mais elle se voit attribuer la médaille d'or en 2017 après la découverte que la gagnante, Mariya Savinova, était dopée.
Elle remporte la médaille d'or lors des Jeux africains de Brazaville en septembre 2015, même année durant laquelle est le marie avec sa compagne Violet Raseboya, ancienne athlète spécialiste du 1 500m. Elle remporte son deuxième titre olympique lors des Jeux Olympiques 2016, avec un nouveau record personnel de 1min 55s 28.
En juillet 2017, elle bat son propre record personne d'un centième, ce qui en fait la meilleure performance mondiale de l'année, le record de la ligue de diamant et un record du meeting. Lors des Championnats du monde de Londres en août de la même année, elle gagne la médaille de bronze du 1 500m (en 4min 2s 90), ainsi que le titre mondial sur 800 mètres en 1min 55s 65 (record d'Afrique du Sud). Elle remporte le trophée de la Ligne de diamant lors du Weltklasse Zürick, et s'impose 3 jours plus tard à Berlin sur l'épreuve du 600 mètres avec la meilleure performance mondiale de tous les temps.
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➤ Démarches judiciaires : En 2018, l'IAAF établit un règlement sur l'hyperandrogénie, qui oblige les sportives concernées par cet excès d'hormones masculines à prendre des médicaments pour faire baisser le taux de testostérone naturellement produit par leurs corps et qui favorise le développement de leurs muscles. Semenya dépose une requête contre cette réglementation pour discriminations, examinée en 2019 auprès du Tribunal arbitral du sport. Le gouvernement sud-africain et le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies la soutiennent dans sa démarche, mais le TAS donne raison à l'IAAF et autorise le dosage de testostérone sous conditions.
Caster Semenya déclare alors le lendemain qu'elle envisage de renoncer à sa carrière, et s'inscrit au meeting de Doha de la Diamond League, dernière compétition à laquelle elle peut participer avant le début de son traitement. Elle renonce à concourir lors des Championnats du monde d'athlétisme de Doha, et se retrouve exclue de certaines courses tant qu'elle ne prend pas de suppresseurs d'hormones. Ses avocats saisissent la Cour européenne des droits de l'Homme pour contester l'interdiction en 2020, et Caster saisit à son tour la Cour européenne en 2021 dans le combat qu'elle mène contre le Fédération internationale d'athlétisme. L'IAAF lui impose de suivre un traitement ayant pour objectif de faire baisser son taux de testostérone afin qu'elle puisse concourir avec les femmes, mais la sportive s'y oppose et ses avocats dénoncent une violation de ses droits.
Selon la Fédération internationale d'athlétisme, Semenya présente des chromosomes masculins, est dotée de testicules internes et n'a pas d'organes féminins, et son taux d'hormones masculines est plus élevé que les femmes dyadiques, ce qui semblerait lui donner un avantage injuste sur les autres athlètes en terme de force physique. C'est en 2023 que la Cour européenne donne raisn à Caster Semenya, et statue que lui imposer un traitement hormonal dans le but de l'autoriser à participer est une violation de la convention. Cette cause est renvoyée 4 mois plus tard devant la grande chambre de la Cour européenne qui doit statuer à 17 juges.
➤ Autres informations : Caster Semenya est donc double championne olympique et triple championne du monde sur 800 mètres.
Et vous, que pensez-vous de Caster Semenya, ses performances sportives et son combat en tant que personne intersexuée ?
