Tyran

Chapitre 18

LUBNA

Ma tête tremble. Mon corps est engourdi et parcouru de picotements insupportables. Une douleur sourde s'étire entre mes jambes et ma colonne vertébrale. J'avale avec difficulté, mais finis par haleter après avoir dégluti à sec. Ma bouche est sèche. J'essaie d'ouvrir les yeux en m'appuyant sur mes mains et mes coudes pour me relever, mais je n'y parviens pas, faute de force.

Bon sang, Rayan m'a vidé de toute mon énergie.

Je laisse échapper un soupir en clignant lentement des yeux. La pièce est silencieuse. Je fronce les sourcils. Une brise fraîche effleure mon corps et me fait frissonner. C'est alors que je réalise que je suis seulement vêtue de draps et d'une fine chemise de nuit. Une sensation d'étreinte se fait sentir dans mon ventre. Je baisse les yeux et souris en découvrant Rayan endormi paisiblement dans une position inconfortable, nos mains entrelacées posées sur mon ventre.

On dirait que l'aube est déjà là.

Je me mords la lèvre inférieure, hésitant à le réveiller. Son visage est marqué par la fatigue. Peut-être que je ne devrais pas le déranger. Mais j'ai vraiment soif et envie de prendre un bain.

Je bouge dans le lit pour me dégager de ma position inconfortable. Un petit sanglot s'échappe de mes lèvres. Rayan relève brusquement la tête et me regarde de ses yeux endormis. Je vois ses traits se détendre alors qu'il s'approche de moi avec précaution.

— Mon amour.

Sa voix rauque me réchauffe le cœur d'une manière qui me fait peur. Ses mains caressent mon visage tandis qu'il me regarde avec ses yeux brillants que j'aime tant.

— J'ai eu tellement peur quand tu t'es évanouie. Est-ce que tu vas bien ? Tu as mal quelque part ? Dois-je appeler le médecin ?

Je secoue précipitamment la tête et pose mes mains sur les siennes.

— Non, j'ai juste besoin d'un peu d'eau, s'il te plaît.

Il ne me laisse pas finir ma phrase alors qu'il verse de l'eau dans un verre. Mes yeux sont rivés sur son corps. Il ne porte que des pantalons amples et son dos est nu. Ses cheveux sont ébouriffés et je devine qu'il a encore sommeil. Mon cœur se serre en repensant à la nuit passée, sans une seule minute de sommeil, tant l'inquiétude me rongeait. Il me tend le verre et j'avale le contenu d'une traite. Il m'aide à m'installer sur le lit et je me blottis dans ses bras.

Mon corps endolori s'adapte au sien, trouvant instantanément le remède à mes maux. Sa poitrine brûlante réchauffe la mienne et je cache mon visage dans le creux de son cou, respirant son doux parfum qui imprègne les draps et toute la chambre. Ses mains se posent sur mes hanches et me rapprochent de lui tandis qu'il m'embrasse sur la joue, poussant plusieurs soupirs de soulagement.

— Tu ne sais pas à quel point j'ai souffert, j'ai failli mourir de peur. Pardonne-moi.

— Ne t'inquiète pas.

Rayan s'écarte et me regarde droit dans les yeux.

— Ne me quitte jamais, mon amour. Je mourrais sans toi. Je te jure que je donnerais mon royaume, ma couronne, mon château, ma richesse, même ma vie pour te garder à mes côtés.