Chapitre 20

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LUBNA






— Nadia m'a suggéré de visiter les villes du royaume après le mariage, et je pense que c'est le moment idéal pour le faire.

Ces paroles résonnent dans ma tête alors qu'un plan prend forme. La gouvernance de Rayan ne suffit pas à apaiser les souffrances inhumaines subies aux Champs de l'Est. Si mes intuitions sont justes, je peux jurer que les autres villes ne partagent pas cette insouciance. C'est le cas dès notre premier arrêt : les Champs du Nord.

Au nord se trouve Glastonbury, la capitale d'Alkaeria, adossée à la Cité royale. Bien que la ville en soi ne se résume qu'au grand château où nous résidons, les Champs du Nord constituent la zone la plus proche des autres cités. Rayan a décidé de commencer par là, et je comprends pourquoi.

C'est un endroit magnifique, pittoresque et animé. J'aimerais pouvoir sortir et observer la foule, mais Rayan et les gardes m'en empêchent. Malgré un mois de planification minutieuse, la population est massée dans les rues pour nous accueillir.

Tout a été organisé méticuleusement, de la sécurité à l'hébergement. Ce voyage ne peut être improvisé et doit garantir notre sécurité absolue à tous deux, sans risque d'embuscade ou d'attaque. Cela me conforte dans l'idée que quelqu'un cherche à éliminer Rayan.

Mon cœur bondit dans ma poitrine.

Tant de mystères entourent cette situation. Je suis déterminée à démasquer le responsable. Rayan m'a avoué avoir survécu à une attaque le jour de notre rencontre, ce qui explique sa réticence à entreprendre ce voyage. Il a finalement cédé à mon insistance, non par peur pour lui-même, mais pour ma sécurité.

Comme j'ai peur pour la sienne.

— Je pense que c'était une erreur.

— J'espère que tu ne remets pas en question mon idée de visiter les villes.

— Non plus.

J'étouffe un cri d'indignation et il sourit.

Mais il a dit que ce n'était pas une bonne idée d'amener la petite agnelle avec nous.

Je me mords la lèvre inférieure, car c'était aussi mon idée. C'était peut-être un peu extrême et fou, mais le voyage à travers toutes les villes dure environ deux mois, si rien d'imprévu n'arrive. J'étais attristée à l'idée de ne pas voir ma petite agnelle pendant tout ce temps. Alors, je lui ai dit, ou plutôt menacé, qu'elle devait venir avec nous. Il a à peine accepté, mais il a fini par céder.

Je l'ai peut-être un peu manipulé, mais je l'ai convaincu.

— Tu as dit que c'était notre bébé, non ?

Il hoche la tête lentement.

— Notre bébé doit donc nous accompagner partout où nous allons.

— C'est bon mon amour, ta parole est loi.

Il m'embrasse le nez et juste à ce moment-là, la voiture s'arrête. Une file de gens nous attend devant l'immense maison. Bien qu'elle appartienne au service et non à la ville, Rayan descend le premier et m'aide ensuite à sortir.

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