RAYAN
Je ne supporte pas son regard.
Mais je sais que c'est entièrement de ma faute. C'est moi qui ai provoqué cette colère en elle.
Lubna m'observe avec une intensité pleine d'amertume, et lorsque sa tirade prend fin, elle s'en va, me laissant avec des mots coincés dans la gorge.
Et je le mérite amplement.
J'ai agi impulsivement, animé par la jalousie et sans justification. J'ai agi comme un véritable imbécile, incapable de me maîtriser, surtout en la voyant seule avec lui.
Je suis conscient que la conversation que j'ai eue avec Iris quelques minutes plus tôt, et celle qui a eu lieu quelques semaines auparavant, ont eu un impact considérable sur moi. Elle m'avait confié qu'elle trouvait le dévouement de son mari envers la reine des plus étranges. Elle ne voulait pas passer pour une femme jalouse, mais elle m'avait souligné que je pouvais comprendre son ressenti.
J'ai alors observé Sir William, et bien que ce ne fût pas intentionnel, j'ai laissé ces pensées s'immiscer dans mon esprit. Son regard sur ma femme, empreint de dévotion et de fidélité, prenait des tournures qu'il ne devait pas avoir.
C'est moi qui ai mal interprété la situation. Chaque garde royal doit une loyauté inébranlable à la reine, et moi, en tant que roi, je lui suis également redevable.
J'attends son arrivée, m'efforçant de ne pas céder au désespoir, bien que je sache qu'elle est en colère contre moi, et elle a raison.
Les domestiques viennent de remplir la salle à manger de mets délicats, s'inclinant respectueusement avant de quitter la pièce, me laissant seul.
J'entends soudain des pas résonner, et un espoir fugace m'envahit, vaincu dès que je vois la garde de la reine entrer sans elle.
— Votre Majesté, la reine décline votre humble invitation car elle a déjà pris son repas, mais elle espère que la nourriture saura vous ravir.
Je ne suis pas surpris qu'elle ait choisi de manger seule, mais la douleur de son indifférence me traverse. Elle maintient une distance entre nous, et je n'aime pas être la cause de sa colère.
Au loin, j'entends des rires d'enfants. Je sursaute de joie lorsque James entre en courant, les bras ouverts pour se jeter dans les miens. Mehriem tente de le réprimander, mais je fais un geste pour lui indiquer de se taire.
— Laisse-le faire, il peut agir comme il le souhaite.
— Ne le gâte pas trop, à l'avenir, cela risque de poser problème.
Jasmine ouvre ses petites mains et agite ses bras pour me faire signe de la prendre dans mes bras. Mehriem lève les yeux au ciel, en me disant que je devrais plutôt manger, mais son sanglot déclenche un rire chez moi. Je lui demande alors de me passer Jasmine. Elle se plaint encore, en disant que je ne devrais pas trop les chouchouter, mais je prends un morceau de pain que je mets joyeusement dans la bouche de la fillette. Je me tourne vers James et lui demande s'il veut un encas ; il choisit une cuisse de poulet, tout sourire. Pendant ce temps, Mehriem s'assoit et remplit un verre d'eau.
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Tyran
RomanceLubna Malhas, une jeune fille résidant dans un pays opprimé, rêve d'une vie meilleure loin de la tyrannie, de la pauvreté et de la cruauté de sa tante. Alors qu'elle planifie de s'enfuir pour trouver la liberté et le bonheur, le roi Rayan Alkaezar a...