Chapitre 33

198 7 0
                                    






LUBNA






Nous quittons les lieux et, bien qu'il y ait plusieurs gardes présents, ils se tiennent à une distance raisonnable de la porte. Cela atténue ma honte.

Main dans la main, nous retournons au salon, mais je ne vois ni Lucia ni Martin à table.

Mehriem nourrit ses enfants pendant que Nadia me lance des regards malicieux qui suffisent à faire rougir mes joues. Lorsqu'elle sort une remarque indiscrète, je m'étouffe avec mon verre, surprise.

— Nadia, fais attention, il y a des enfants à table.

— Ne t'inquiète pas, ils ne comprennent pas de quoi je parle. De plus, ils se sont bien comportés pendant les deux heures où vous avez disparus, ils étaient les vrais rois ! J'espère devenir tante bientôt, je parie que le palais sera rempli de bébés.

Un léger sourire se dessine sur mes lèvres.

La fête se poursuit sans accroc. Je danse plusieurs morceaux avec mon mari jusqu'à ce que la fatigue commence à me rattraper.

Je retourne alors à table, le laissant en conversation avec Abraham.

C'est alors qu'Iris apparaît dans mon champ de vision, bloquant mon chemin. Je ne peux pas nier que sa robe met en valeur sa silhouette ; elle est incontestablement belle, même si sa personnalité laisse à désirer, éteignant tout le charme qu'elle pourrait avoir.

Son visage est marqué par la rage alors qu'elle m'observe. Je prends une grande inspiration et m'arrête devant elle. Elle me dévisage de haut en bas avec un air de dégoût, renifle l'air puis feint une nausée.

— Tu sens la chienne en chaleur.

— Même le jour de ton mariage, tu ne peux t'empêcher d'être aussi ordinaire et vulgaire. Parfois, je me demande si tu viens d'une petite ville ou si tu as été élevée comme ça, bien que j'en doute, ta mère se comporte comme une dame de la haute société, contrairement à toi, qui laisse beaucoup à désirer.

— Ne crois pas que tu m'insultes avec tes petites piques.

— Je pourrais dire la même chose. Tes commentaires me laissent indifférente ; tu n'es pas pertinente, encore moins importante, pour que je me soucie de ce que tu peux balancer de ta bouche irréfléchie.

— C'est tellement risible que tu penses qu'être la concubine du roi te rend meilleure que moi. N'oublie pas d'où tu viens, contrairement à moi, qui suis née dans une famille noble, avec le sang de la dynastie qui coule dans mes veines.

Ses paroles me font véritablement rire.

— Concubine du roi ? Je ne suis pas seulement sa concubine, je suis sa reine, sa femme. Même si j'avais ce statut, j'aurais bien plus de pouvoir que toi. Et devine quoi ? Tu envierais également ma position.

Je la fixe droit dans les yeux et fais un pas en avant.

— Tu as peut-être grandi dans un foyer privilégié, entourée de toutes les richesses, contrairement à moi. Mais sache que j'ai tout ce que tu désires et que tu n'auras jamais, et cela te ronge de l'intérieur.

TyranOù les histoires vivent. Découvrez maintenant