Chapitre 13

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LUBNA






— Je vais faire les retouches nécessaires, Votre Majesté. Je vais simplement ajuster votre robe avec des épingles..

Je renifle, harassé d'attendre debout depuis des heures, immobile comme une statue, pendant que la couturière s'affaire à prendre mes mesures et à ajuster quelques échantillons de robes qu'elle a apportés.

Rayan entre et sort à plusieurs reprises de la pièce. Les filles, visiblement nerveuses à son approche, le fixent d'un regard qui n'a rien de craintif. Quant à lui, il se contente de m'observer en silence depuis le seuil de la porte.

J'ai grand besoin de manger ou de me distraire d'une quelconque manière. Rester assise ici à regarder le mur pendant qu'on me traite comme une poupée de chiffon me lasse terriblement. J'aurais aimé que le cours avec Dame Aniston dure plus longtemps pour ne pas avoir à subir cette épreuve interminable.

— En avons-nous presque fini ?

— Nous y sommes presque, Votre Majesté.

Je lève les yeux au ciel, agacée par cette réponse identique à celle qu'elle m'a donnée il y a une heure. L'impatience me gagne, j'ai envie de crier, mais la fatigue me retient.

— Je pense que cela suffira pour aujourd'hui, tranche Rayan d'une voix ferme.

La couturière s'immobilise aussitôt, s'éloigne rapidement en s'inclinant respectueusement.

Je n'avais pas remarqué son retour, tout comme les autres filles sans doute. Seuls leurs rires nerveux lorsqu'il apparaissait sur le seuil m'ont permis de deviner sa présence.

Rayan traverse la pièce et se tient devant moi, sur une petite plateforme qui nous met à la même hauteur. Nos regards se croisent. Je m'attendais à le voir plus grand, mais Rayan est un homme imposant. Même si je faisais tout mon possible, je ne pourrais jamais rivaliser avec sa force physique.

Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres, comme s'il lisait dans mes pensées. Mon front se plisse, mon nez frétille d'agitation. Des semaines pleines de tension se sont écoulées depuis l'incident dans sa salle de bain et ma peau picote au souvenir de ses doigts sur mon corps.

— Je donnerais ma couronne pour connaître tes pensées.

— Mes pensées restent privées, Votre Majesté.

— J'apprécie comment ce terme s'échappe de tes lèvres...

À l'écoute de sa voix suave, mes yeux se révulsent.

— Épargne-moi ce geste, tu ne trouveras pas à ton goût ce que je te réserve.

— Me défies-tu ?

— Est-ce l'impression que cela te donne ?

— Je l'ignore, Votre Majesté, je sollicite simplement une explication.

— Imposante, périlleuse, mortelle et mienne, voilà comment je l'aime.

— Je n'ai pas tenté de t'ôter la vie.

TyranOù les histoires vivent. Découvrez maintenant