🏥Chapitre 42 : Délire d'hôpital 🏥

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— Madame ? Vous m'entendez ?
— Elle respire et son pouls est élevé.

Mes paupières vacillent, je remarque une quantité importante de rouge à l'odeur métallique sur ma peau.

— Elle se réveille.

La nausée me gagne et dans un gémissement, je me redresse aussitôt tout en ouvrant entièrement les yeux, affolée.

— Doucement, souffle un médecin, un ciseau dans les mains.
— Qu'ezce que vof'te, grommelé-je dans un charabia incompréhensible.

Ma bouche est horriblement pâteuse et je me sens défaillir alors qu'il pose la paire en plantant ses billes de la même couleur brune que ses cheveux dans les miens.

— Vous souvenez-vous de ce qu'il s'est passé ?
— Oui, murmuré-je.
— Quel est votre nom ?
— Daïara Lairis Petry.
— Bien, ne vous épuisez pas à parler pour l'instant. Vous avez besoin de repos.
— Où je...
— À l'hôpital. Je suis le docteur Santos, je viens de réaliser des points là où la balle s'était logée. Rien de grave n'a été touché, vous aurez une petite blessure de guerre.

À l'entente de ceci, j'en suis presque rassurée. Une autre voix se fait entendre et ma tête se tourne vers la jeune femme en tenue d'infirmière.

— Restez calme et détendez-vous. Vous ne risquez plus rien. La police se charge de vos agresseurs.

Mon cœur bat plus vite au moment où je me souviens de ce qu'il s'est produit. M'évanouir était censé n'être qu'une comédie pour faire croire à A Morte qu'ils m'avaient touchée et tuée. Dans ma chute, mon front a rencontré le sol du commissariat avant mes pieds.
Et ça, ce n'était pas dans mes plans...

Le choc a été assez rude et mon crâne me le fait durement savoir. J'ai l'impression que l'on crie en continu à l'intérieur et que les décibels sont si forts qu'ils en font vibrer mes tempes.

— Les cachets agiront dans quelques minutes, me prévient le médecin à côté de moi. Vous allez avoir besoin de dormir. On reviendra plus tard.
Avant même qu'il n'ait pu ajouter autre chose, ma tête repose sur l'oreiller et je vacille dans un autre monde.

☠︎❦☠︎

De l'air se promène sur mes bras et mes jambes. C'est à la fois agréable et déstabilisant. Je papillonne des paupières et essaie de m'adapter à la lumière. C'est beaucoup pour moi. Ma rétine brûle à cause du soleil. Je tente de me lever pour aller fermer les rideaux sur le côté. Je n'y arrive pas. Quelque chose bloque. Sans m'affoler, j'observe mon espace. Une chambre étrange avec des machines.

L'hôpital, me rappelé-je.

Cette tunique courte à pois est horrible. Quelqu'un s'est permis de me déshabiller. J'essaie une seconde fois de bouger. Je tire sur mes bras dans une grimace de douleur. Mon épaule me fait souffrir.

— Vous êtes réveillée, constate une infirmière, celle qui était présente devant la porte tout à l'heure.

Je hoche la tête et elle se déplace pour vérifier certains trucs.

— Je me suis chargée de vous vêtir, votre robe était pleine de sa...
— Merci, la coupé-je.
— L'agent Haller ainsi que le neurologue Meri souhaitent s'entretenir avec vous.

À son regard, je comprends que ça paraît urgent et je ne peux rien faire d'autre que hocher la tête. Elle s'en va et, quelques minutes plus tard, deux hommes surgissent. Le premier apparaît dans une blouse blanche, contrastant avec ses cheveux bruns et ses iris verts. Le second surgit en uniforme de policier et l'œillade qu'il pose sur ma personne m'affole.

DélariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant