🎨Chapitre 35 : Délire de tatouages🎨

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⚠️scène 🍋 explicite.

Tout le long de ses appels, il reste évasif, fermé et répond par monosyllabes. Lorsqu'il raccroche, ses doigts se logent dans ses cheveux humides.
   
— Ton... pè... Darell a contacté et menacé ma mère. Étonnamment, ils ont trouvé une sorte d'arrangement. Pour lui assurer qu'il ne s'en prendra pas à A Morte, il souhaite la rencontrer lors d'un bal masqué qu'elle organise afin que les échanges restent cordiaux.
— Dans quel but ?
— Te récupérer.
   
J'éclate de rire avant de m'arrêter net face à son coup d'œil sérieux.
   
— Tu vas me dire qu'il va rester « sage » simplement pour moi ?
— Il est prêt à négocier gros. Ma mère, quant à elle, attend de voir ce qu'il propose avant de déclencher un conflit.
   
Ça ne sent pas bon du tout.
   
— Et je vais encore être une monnaie d'échange, c'est ça ?
   
Sa grimace me répond.
   
— Pour une fois, je suivrai le plan que j'aurais décidé et pas celui de la boss.
— Ça ne répond pas à la question.
— Tu veux toujours faire tomber Inferno ? me demande-t-il.
   
Honnêtement, je ne sais plus. Toutefois, le visage de celle qui m'a mis au monde continue de se rappeler à moi, me soufflant au creux de l'oreille que je n'ai pas fait ça pour rien.
   
— Je... Oui.
— Alors on avisera, ensemble. Ma mère veut que Rell mette fin à ses affaires, tout en payant pour ses horreurs, et tu seras forcément l'objet de leur négociation.
   
Ses mots parlent à la partie malicieuse de mon cerveau et ma dangereuse créativité se déclenche.
   
— À moins que tout ne soit que comédie.
— Quelle est ton idée, delinquente ?
— Darell est toujours à la recherche de celui qui a tué Gépé, n'est-ce pas ?
— Oui. On a quelques pistes sur l'auteur des faits.
— Imaginons qu'A Morte le trouve avant lui, il aura une dette envers vous en plus de ses crimes. Et partant du principe qu'il souhaite que je retourne avec eux, on peut le menacer de me tuer s'il ne se rend pas.
— Si je comprends bien, tu veux agrandir sa liste de ce qu'il nous doit afin qu'il se sente redevable envers notre organisation et lui imposer de faire un choix entre ta vie ou Inferno.
— À peu près.
— À mon avis, tu peux oublier le tueur...
   
Sa déclaration m'étonne et je pince les arêtes de mon nez.

— Dis-moi juste que tu n'as rien à voir avec la mort de Gépé
— Rien du tout, Lairis. Mais toutes mes pistes me mènent à penser que c'est Darell lui-même.

Je cesse de bouger et l'analyse avec précaution. Ce serait complètement dingue, cependant, pas insensé. La maîtrise d'un tel acte ressemble à ce qu'il pourrait réaliser.

— Si c'est le cas, alors pourquoi te demander de chercher le meurtrier ?
— Nous éloigner de la vérité. C'est ce que j'aurais fait, si j'avais commis l'acte, précise Caïo. Il nous a annoncé qu'il partait, mais il était sûrement encore dans le château ! Pourquoi t'a t-il occupé avec ces corps et nous a demandé de te surveiller ? Il avait tout prévu.

L'information me retourne l'estomac

— Pourquoi Géperson ?
— Ça, c'est le point que j'essaie d'éclaircir.
— Alors, on pourrait essayer de rallier Salomao et Dash à notre cause, proposé-je dans une grimace, sachant déjà qu'il y a de faibles chances pour que ça fonctionne.
— Dash restera fidèle, coûte que coûte. Crois-moi...
— Puisque je suis celle qu'il pense sauver, il devra se décider. Inferno ou moi.
— Et s'il choisit sa mafia ?
   
Un sourire machiavélique orne mon visage, lui prouvant que j'ai pensé à toutes éventualités.
   
— À ce moment-là, les choses deviendront plus intéressantes. C'est ce que moi, j'appellerais « un coup de théâtre ».
   
Je souris et il avale la distance entre nous. Ses doigts retirent quelques gouttes sur ma peau tandis qu'il chuchote avec un rictus :
   
— Aucun poison ne sera nécessaire ?
— Si, Sey. Tu m'as dit un jour que j'étais une fleur toxique, alors laisse-moi te prouver que tu avais raison. Je suis le poison de tous ceux qui osent m'approcher ou me blesser et Darell en fera les frais, à moins qu'il ne reste tranquille.
— Tu es diabolique, querida.
— Bien évidemment, j'ai appris des pires.
   
Son rire provoque le mien et tout mon corps se réchauffe. Je prends conscience que même si tout ce qui nous entoure est malsain, je ne peux pas m'en passer. De ça, de lui et moi, de cette folie qui lie nos cœurs et qui m'emporte à chaque instant.
   
— Si nous allions nous sécher.
   
Il jette ses chaussures plus loin, je l'imite, puis il nous entraîne dans la salle de bain. Son pull ainsi que son tee-shirt mouillés suivent la même route. Mes iris scrutent chaque trait sur son torse et j'avance doucement vers eux. Il me tend une serviette, mais je le repousse afin de frôler les marques.
   
— Chacune de mes cicatrices, précise-t-il.
   
Sa main entoure mon poignet et il dirige la mienne vers plusieurs dessins pour que je les sente.
   
— Il y en a beaucoup. Des superficielles, des plus profondes et ma faiblesse a été de commencer à les cacher. Parce qu'en les rendant invisibles, j'avais l'impression d'être imbattable et de n'avoir peur de rien. Mais même le diable a des craintes, Lairis. Et les miennes sont de ne pas avoir le contrôle, de ne pas réussir à protéger ce qu'il me reste, de voir les choses m'échapper. J'ai besoin de gérer et quand ce n'est pas le cas, je vire dingue.
   
Sa tristesse me brise et de mon autre paume, je caresse son visage.
   
— Il y a certains événements que l'on ne contrôle pas.
— Je n'ai jamais voulu être attiré par toi... grommelle-t-il. Et ça, ça me fait flipper. Je me suis toujours empêché de t'approcher de trop près. Te surveiller chaque jour sans que tu le saches était déjà assez pour te connaître mieux que n'importe qui.

DélariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant