👀Chapitre 28 : Délire d'obsession👀

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Difficilement, j'émerge de mes cauchemars. Mon crâne est aussi vide que celui d'un cadavre. J'entrouvre mes yeux en sentant une chaleur près de moi. Je tapote sur le côté et la fermeté de la matière provoque mon sursaut et mon éveil total. Je manque de hurler, mais sa paume se plaque contre ma bouche :

— Bien dormi, Déla ? s'enquiert l'étranger d'un air mesquin.

Seyni hausse un sourcil et je le repousse fortement, en rogne. Lorsque je remarque son rictus mauvais, je me redresse aussitôt, me rendant vaseuse. Ma respiration s'accélérant au fil des secondes, j'analyse la pièce, cherchant l'homme qui était avec moi hier soir. Comme je ne le vois pas, je me lève de mon matelas pour récupérer quelque chose qui me permettrait de me défendre, mais Seyni attrape mon poignet et me fait atterrir sur le lit.

— Qu'est-ce que tu fous encore ici ?!
— Quel accueil, marmonne-t-il pendant que je tire mon bras.

Alors que je me dégage de sa prise, il monte à califourchon sur moi et m'emprisonne.

— Tu t'attendais à quoi ? Tu t'introduis dans ma chambre, m'espionne et...
— Rectification : te surveiller serait le plus approprié.
— Je n'en ai rien à faire, lâche-moi, espèce de pervers !

Il secoue négativement la tête en posant son index sur mes lèvres.

— Du calme. Au lieu de fricoter, tu ferais mieux de te concentrer sur nos objectifs.

Je lui lance une œillade si mauvaise qu'il en sourit. Ce connard m'a épiée hier. Il est là depuis longtemps.

— J'observe mon environnement, argumente-t-il.
— T'es complètement dingue !
Como você, querida.
Comme toi, chérie.

Qu'est-ce qu'il m'agace, encore plus quand il se rapproche ainsi, ça me donne le tournis. Je ne sais pas si j'ai envie de goûter à ses lèvres ou le gifler à l'en faire saigner. Le mordre. Le torturer. Oui... la dernière hypothèse. Agresser sa bouche pour qu'il cesse de me provoquer.

— Je ne t'épie pas, moi !

Il se presse contre moi pour souffler à mon oreille.

— Tu devrais. Ça t'offrirait de jolis spectacles.

Les images se projettent dans ma tête et le tout fait naître un frisson de plaisir sur ma peau que je refoule aussitôt.

— Et comment tu...
— Si je te le dis, c'est moins amusant.
— Sors d'ici, lâché-je.
— Si tu le voulais, ajoute-t-il d'un ton envoûtant, on pourrait s'amuser, toi et moi.
— Justement, je n'ai pas besoin de toi, Dash est là, craché-je afin qu'il dégage.
— Il a profité de toi pour avoir des réponses...

De sa main libre, il enfonce ses doigts dans mes pommettes.

— Comme toi !

Il pouffe et ce son me décontenance.

— Il t'a embrassée, souffle-t-il.

Je grimace en me rappelant légèrement des événements de la veille.

— Qu'est-ce qu'on fait des insectes, Daïara ? s'enquiert Seyni face à mon mutisme.

Son souffle s'abat sur mon visage et je ne réponds pas.

— On les écrase. S'il t'utilise encore une fois, je l'anéantis.

Il me maintient un peu plus fort et mes poumons retiennent l'air que je viens d'aspirer.

— Il n'est pas comme ça.

Il hausse un sourcil rempli d'interrogations. Des sons résonnent depuis l'extérieur et Seyni m'annonce :

— Darell arrive. Nos manigances auront fonctionné.
— Déjà ?! paniqué-je. Non, tu te moques de moi. Et les garçons ?
— Caïo et Salomao l'attendent en bas. Ils sont persuadés que tu dors sagement et qu'ils ont sécurisé tous les accès. Mais hacker les caméras, c'est un jeu d'enfant pour moi.

Mon cœur rate un battement et mes yeux se plantent dans les siens alors qu'il chuchote :

— T'es prête pour la seconde partie ?
— Je... 
— Un bon criminel ne révèle pas ses secrets et ne se fait pas attraper, Lairis. On s'est dit qu'une fois qu'il serait à Manaus, on ne lui laisserait pas la possibilité de te voir. Ne me fais pas faux bond maintenant.

DélariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant