🎭Chapitre 5 : Délire de fête🎭

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Ma portière s'ouvre et j'ancre mes ongles dans mes paumes, ayant tout sauf envie de sortir de cette voiture. Quelque chose me souffle à l'oreille que cette situation peu commune est trop étrange pour être réelle.

Mais ça l'est. J'en suis certaine.

— Arrête de faire la tronche, Déla et descends.

Je roule des yeux à son ton accusateur qui me partage le fond de sa pensée. Il se dit que je suis ingrate et que je ne reconnaîtrais jamais l'affection que me voue son père, mon parrain et Maze. Pourtant, tout ceci n'est qu'un tissu de mensonges, m'oppressant toujours plus fort.

En plus d'être préoccupée par les mots de Caïo, je suis tiraillée entre apprécier cette soirée ou, au contraire, croire mes instincts et me baser sur ce que je connais des hommes qui m'ont élevée. Des faux-semblants, de l'omission et de la cruauté déguisés en tendresse.

Dash me tend une main que je ne prends pas, je sors de l'habitacle seule. Mes chaussures s'enfoncent dans les cailloux et je souris à l'intention des trois grands mafieux qui m'étudient sous leurs déguisements chics avant de nous ordonner de les suivre. Ils ne distinguent même pas à quel point je me méfie d'eux, ils me rendent ma politesse en m'inondant de compliments qui augmentent mes angoisses. Pourquoi mon physique leur semble si important soudain ?

Mes talons se coincent dans les graviers, je manque de tomber et me rattrape à la manche de la personne devant moi. Mao se retourne et m'assassine du regard, car je viens d'interrompre sa grande conversation avec Caïo sur la vente d'organes au Brésil. Avec confiance, je lui retourne son dédain.

— Tu ferais bien d'apprendre à marcher, me crache-t-il en se dégageant si brusquement que j'atterris presque au sol.

De justesse, je me stabilise. Avant même que l'un d'eux ne fasse un commentaire, je reprends mon chemin d'un air innocent. À portée de Salomao, j'écrase son pied et son petit cri me satisfait.

— Oups, soufflé-je en le dépassant.
— Espèce de sale pu...

Un bruit sourd termine sa phrase. Je jette un coup d'œil derrière mon épaule avant de le voir étalé par terre.

— Oh, mince, que je suis maladroit.

Le rictus que je perçois sur le visage à moitié couvert de Caïo gonfle mon cœur d'un sentiment étrange.

— Maladroit ?! répète Salomao, rouge de fureur. T'es aussi abruti que Délaria ou quoi ? Vous avez des problèmes de vision ?!

Caïo s'agenouille devant lui et chuchote quelque chose que je n'entends pas, je jurerai pourtant voir Salomao se tendre à la fois de rage et de crainte.
Dash me bouscule, je me rends compte que j'avais arrêté de marcher afin d'écouter la dispute qui risque d'éclore.

— Laisse-les, tu ne dois plus te faire attendre.
— Personne ne m'attend.
— Oh que si.
— Vous vous bougez ?! s'écrie Darell sur les grands escaliers en remarquant que des noms manquent à l'appel.

Mes sourcils se froncent et je ne peux plus interroger Dash, car il réagit aussitôt à l'impatience du grand maître de l'enfer.

L'homme de main de mon parrain rapplique avant Mao qui bougonne seul au loin. Sa mine sombre et mystérieuse lorsqu'il m'effleure, affiche un léger sourire machiavélique. Son coude caresse le mien, ses billes ambres se fixent un instant sur Rell, se remplissant de vide alors même qu'elles sont à la lueur des lanternes. Comme si toute sa chaleur avait été aspirée par la lumière et qu'il ne restait que l'ombre de lui-même.

Il m'adresse un léger coup d'œil qui absorbe mon âme. Sa joue se creuse au moment où il exerce un mouvement de tête vers nos trois bourreaux, m'indiquant que c'est maintenant que je dois être attentive.

DélariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant