🎃Épilogue 2🎃

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🎃Bonus Halloween🎃

Seyni

Quelques années plus tard,

Fêter les morts pour son diplôme... Cette femme me surprendra toujours. Je suis persuadé que c'est elle qui a susurré l'idée à toute sa promo, ou qui les a soudoyés pour célébrer le lendemain de son anniversaire. Les étudiants en médecine qui complètent leurs stages cliniques et les exigences de fin de cursus plus tôt peuvent avoir leurs remises de diplômes avancées, et dans certains cas, cela peut tomber en octobre ou novembre. De base, la véritable remise se déroule en décembre au Brésil. Paraît que Daïara est plutôt douée dans ce qu'elle fait.

Quoi qu'il en soit, je suis à la bourre et je déteste ça. Qui sait ce qui pourrait lui arriver ? Daïara Lairis m'a toujours épatée pour sa force d'esprit, ce qui n'empêche qu'elle ne peut pas gérer tous les soucis du monde. Bien qu'elle prétende le contraire, je suis là pour ça.

J'aime ça.

Sauver ma petite délinquante des problèmes dans lesquels elle se fourre. Et ces dernières années, il y en a eu ! J'ai dû la dissuader d'empoisonner la moitié des personnes de cet établissement. J'aurais aimé qu'elle le fasse, toutefois, je n'ai pas envie qu'elle s'en veuille au point de retourner dans ses travers. Elle m'a appris à devenir une meilleure version de moi-même. Les parts d'ombre sont toujours présentes ; pourtant, avec Daïara, elles s'éloignent. Parfois, elles dansent avec nous. Mais ce n'est plus comme à l'époque où je devais réaliser les moindres désirs de ma mère.

En pensant à toutes nos conneries depuis que nous avons emménagé ensemble, un sourire creuse ma joue et je me gare en trombe sur le parking. Ma panthère feule sur le siège passager. Je caresse son front en lançant :

— Je reviens te chercher dans dix minutes. D'abord, je dois avertir Daïara.

Comme s'il se foutait bien de moi, il me répond d'un ronronnement. La portière claque si fortement qu'elle résonne en même temps que le rythme de l'horrible musique. Il doit y avoir un nombre incalculable de diplômés dans cette salle... Par automatisme, je ralentis le pas.

Si quelque chose n'a pas changé, c'est ma difficulté à me mélanger. Je hais les gens. La plupart du temps, ils m'agacent et je dois me contrôler pour ne pas céder à mes pulsions meurtrières. Ma patience étant limitée, je me retrouve souvent à me réfugier dans un coin perdu à l'extérieur pour fumer et les oublier.

Dans mon costume, je monte les marches avant de me stopper net en remarquant une tête sombre recroquevillée sur une robe noire étincelante.

Querida ?

Elle relève le visage, les joues rouges de colère. OK, ça, c'est très mauvais signe.

— Ça fait quarante minutes que je t'attends, Seyni, s'agace-t-elle.

Je m'agenouille devant elle et attrape son visage peint d'un joli squelette fleuri.

Je ne dis pas ça parce que c'est moi qui ai réalisé nos maquillages.

Daïara Lairis est toujours ensorcelante. Ses iris, surtout. Funestes, cendrés, électriques. Ils sont à son image : merveilleux.

— J'ai dû nourrir Érèbe, il était triste que Nyx ne reste pas avec lui pour la soirée.

Cette fois, elle se redresse et un petit rictus se forme sur son visage alors qu'elle comprend.

— Tu me l'as amenée ?

Pas qu'elle, mais j'attends un peu avant de tout lui dire. Je n'ai pas envie que Daïara se fasse remarquer par notre faute.

Le serpent siffle dans ma poche pour signaler sa présence. J'aurais pensé que Daïara m'intimerait de le lui donner, pourtant elle ne le fait pas. Ses yeux semblent vides. Mon cœur pulse plus vite d'inquiétude.

DélariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant