💄Chapitre 36 : délire de préparation💄

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Dans le sous-sol aux néons rouges, j'analyse absolument tout. Seyni est parti au manoir afin de ne pas paraître suspect. Son organisation de chaque détail est complètement dingue. Surtout que Darell lui voue une confiance aveugle. S'il savait...

En remarquant le nouvel asphodèle sur le comptoir, je souris.

Il m'a écoutée.

Il est plus petit que l'autre, ce qui le rend beaucoup plus mignon. Quand je recule, j'entends le bruit des pattes d'une bête gratter contre l'une des portes du couloir. Caï l'a enfermé afin que je ne me sente pas en danger. Toutefois, Érèbe se met à pleurnicher et mon cœur se lacère.

Je décide de me diriger vers l'endroit où il se trouve afin d'écouter s'il va bien. Je pose une oreille contre la porte et plus aucun bruit ne résonne. La poignée s'abaisse soudainement, des sueurs froides coulent dans mon dos et sans réfléchir, je m'éloigne en douceur. La seule barrière qui me sépare de la panthère est poussée par cette dernière et je cours comme une enfant me réfugier dans la pièce où elle vient de sortir.

Je me tourne pour apercevoir plusieurs écrans allumés. Ma respiration s'accélère, car je sais de quoi il s'agit avant même de m'y rendre. C'est ici qu'il observait chacun de nous. Mes pieds me portent jusqu'aux ordinateurs et j'appuie sur la touche entrée. Toutes les caméras cachées dans le manoir s'allument. Mes iris se stoppent directement sur ma chambre. Des frissons parsèment mon corps en me disant qu'il a assisté à trop de choses que j'aurais aimé garder secrètes. Certaines de mes hallucinations, mes moments de faiblesse ou quand je me changeais... Je grince des dents en fermant les paupières. Il m'a promis qu'il ne me regarderait plus à mon insu... J'étais au courant, je lui ai cédé, je ne peux pas lui en vouloir maintenant.

Afin d'éloigner le sentiment étrange qui m'envahit, j'observe où se situent les hommes qui ont occupé une grande partie de ma vie.
Darell est absent, tout comme Seyni et Mao. Il n'y a que Dash qui se trouve dans le bureau avec Marzeau. Cette combinaison est pour le moins étonnante, ils regardent quelque chose sur l'ordinateur. Je clique dessus afin d'osculter ce qu'ils font. Je me rends compte qu'il n'y a pas de son. Voilà pourquoi Seyni voulait que je lui dise tout, car il n'avait que la vue, pas l'ouïe.

Je zoome sur leurs recherches et remarque qu'elles concernent A Morte. Dash clique sur une autre page avec des informations sur Inferno, toutefois, je n'ai pas le temps d'analyser puisque Maze se met en plein devant. Ils discutent et ça aurait pu avoir l'air normal si Dash était resté fièrement assis. Pourtant, lorsqu'il se lève, Mazeau entoure son cou d'une main d'un air menaçant tout en lui glissant quelque chose à l'oreille. Il m'est ainsi compliqué d'en déduire l'origine de leur dispute. Je me rends sur le menu principal avant de voir Darell ainsi que Seyni devant le manoir. Celui qui a participé à ma conception, car il n'a fait que ça, en toute honnêteté, lui parle. C'est en remarquant la façon dont il se tient que je me rends compte que j'aurais pu détecter quelque chose. Il lui offre des œillades vides de sentiments et est toujours froid. Ses réponses sont brèves, ce que Rell pense être du respect, sauf qu'en réalité, il n'a que du ressentiment envers lui.
Quand je vois que Sey se dirige vers sa voiture, je sors de la pièce, oubliant son animal de compagnie. Érèbe lèche ma jambe et, tremblante comme une feuille, je cours jusqu'au canapé. Toutefois, je me rends compte que ce n'est pas très ingénieux puisqu'il n'a qu'à sauter pour me toucher et qu'il prend ça pour un jeu.
Je le repère en train d'avancer doucement au fond dans l'ombre, ne me lâchant pas d'une semelle. Je sais qu'il n'est pas méchant, mais c'est plus fort que moi, je suis effrayée. Ni une ni deux, je saute sur le sol et Érèbe en profite pour me foncer dessus. Je suis certaine qu'il pense que je m'amuse avec lui. Ma peur doit l'attirer. Si je recule, il me coincera contre le meuble du bar, alors ma seule solution est... la barre de strip. Heureusement, je ne porte qu'un tee-shirt large et un caleçon de Seyni, mes cuisses accrocheront bien à la matière. Je m'y agrippe et tente de grimper tel un singe. La panthère fait le tour de l'objet et saute pour m'accrocher, sauf qu'il s'agace vite et ses gestes trop vifs le rendent maladroit. Il atterrit sur une télécommande qui lance de la musique et mes muscles faiblissent quand il revient près de moi. Je clos mes paupières, sentant mon corps glisser.

DélariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant