💤Chapitre 43 : Délire de rêve 💤

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Assise dans le siège en cuir du neurologue, je triture mes cuisses avec nervosité, effrayée de ce qu'il va m'annoncer. La veille, j'ai effectué plus de trois heures de tests et rien que d'y penser, j'en ai la tête qui tourne encore.

— Bien, votre imagerie cérébrale montre qu'il y a une perturbation au niveau de l'hémisphère gauche de votre cerveau. Cela altère les connexions interhémisphériques et les fibres nerveuses qui sont reliées au langage, ce qui serait la cause de vos hallucinations auditives. Il y a d'autres éléments qui correspondent avec mon idée de base, mais je pense qu'il serait mieux pour vous de voir madame Pereira. C'est une psychiatre hors pair dans ce service et elle sera plus utile que moi dans ce domaine. J'ai juste un conseil : veillez à rester loin de toute substance. Elles vous ont affecté au niveau cognitif, ce qui peut parfois vous désorienter, vous causer des troubles de l'humeur, des pertes de mémoire ou une prise de décision que je dirais... aléatoire. Cependant, j'ai pu noter que vous êtes très intelligente et il serait dommage que vous ne soyez plus affligée encore, votre tête n'y survivra pas très longtemps.

Je m'efforce de sourire et il m'invite à me lever.

— Le bureau de la psychiatre Pereira se trouve au bout du couloir. Toquez et dites que c'est moi qui vous envoie, je l'ai déjà prévenue.

Après des dernières salutations, c'est avec la boule au ventre que je me rends à l'endroit prévu. Mon poing se lève pour frapper, mais la porte s'ouvre avant.

— Oh, Daïara Lairis, c'est ça ? s'enquiert une jolie brune à la peau bronzée.
— Oui.
— Bonjour, entre. Je comptais aller me chercher un café, mais ça peut attendre. Ne fais pas attention au désordre et installe-toi sur la banquette.

Mes iris dévisagent l'endroit et mes lèvres s'étirent vraiment face à la décoration avenante et aux papiers qui traînent. Je m'assois sur le canapé indiqué et elle prend place en face.

— Je veux que tu saches que mes approches diffèrent selon mes patients. Et de ce qu'a pu me dire monsieur Meri, nous avons une idée précise de ce dont tu souffres.
— Je ne souffre pas, grommelé-je.
— Il n'y a aucun mal à cela. D'autant plus que tu as dû beaucoup subir et encaisser, alors ta douleur est légitime.
— J'imagine que vous êtes au courant.

Mes yeux dansent dans la pièce pour ne pas fixer les siens de couleur noisette.

— Les infos y sont pour beaucoup. Néanmoins, j'aime me faire ma propre opinion.
— Que disent les infos ? m'affolé-je en lui dardant une œillade cette fois.
— Quelle importance ?
— Je veux juste savoir si... s'ils ont arrêté des personnes. Si je suis encore en danger... Je...

Elle s'empare de son portable, pianote quelque chose et me le tend.

— Si tu penses que ça peut t'aider, lis, sinon...

Je l'attrape et me concentre sur les mots rédigés dans cet article. On parle de la jeune fille disparue retrouvée, des hypothèses sont soulevées tout autant que des vérités. Alexandra a été arrêtée et pour l'instant, on pense qu'elle risque d'avoir plusieurs jugements. Quant aux hommes trouvés dans les cellules, certains risquent la prison et d'autres non. J'aimerais avoir les noms, néanmoins, ils ne sont pas donnés. On aborde également les cadavres présents dans la demeure ainsi que les mafias et les conflits toujours d'actualité qui pèsent entre elles.

— La police n'a pas fini de t'interroger. Et l'enquêteur pense qu'il faut assurer ta sécurité. Étant donné les résultats de ta prise de sang et les circonstances, nous sommes presque certains que tu étais forcée de réaliser des choses horribles. J'aimerais que tu me parles de tout ce que tu souhaites, de tout ce qui te tracasse, de ce que tu vois ou pas, ce qui te rassure...
— La serre. Dans le manoir, la coupé-je.

DélariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant