✉️Chapitre 44 : Délire de mots✉️

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L'agent Haller revient souvent pour affiner les détails de ses recherches. J'ai été soulagée en apprenant que les forces de l'ordre ne comptaient pas m'arrêter. Enfin, tant que je coopère et que je ne raconte que la vérité. Ils ont vite compris, grâce aux rapports des médecins, que je ne suis en rien responsable des violences commises par la mafia de mon père et que je n'ai fait que survivre à leur folie.

Ils pensent que Marzeau a quitté le pays et, honnêtement, je le crois aussi. Pour ce qui est des personnes retrouvées dans les caves, j'ai pu en savoir plus. Dash est encore en vie. Je ne sais pas pourquoi, j'en ai été rassurée. Il a tout de même été arrêté pour avoir repris les affaires de son père et tué de nombreuses personnes. Et Salomao est introuvable. Ce qui n'est pas étonnant...

Je n'ai pu m'empêcher de demander pour Seyni. Ce « pauvre homme » aurait apparemment était séquestré par sa mère. Il a été amené dans un autre hôpital et s'est rétabli très vite. Il aurait insisté pour partir au bout du quatrième jour et cette demande lui a été accordée parce qu'il a coopéré en dévoilant tous les projets de sa génitrice.

Rien de ce qui a été dit ne m'a étonnée. Seyni est un fin manipulateur. Il a su quoi affirmer et quand pour que ses plans fonctionnent à merveille. C'en est aussi irritant que fascinant.

— Vous êtes prête ?

J'acquiesce devant l'agent qui agite ses clés de voiture entre ses doigts. Après un mois ici, j'ai eu une permission de sortie. Monsieur Haller s'est proposé pour m'accompagner jusqu'au manoir et récupérer les affaires qui me tiennent à cœur.

Mes appréhensions sont nombreuses, mais je sais que si tout se passe bien, je pourrais m'en aller définitivement de cet hôpital. Dans le couloir, je croise Isabella, l'infirmière qui s'est occupée de moi. Elle esquisse un grand sourire et je lui rends timidement avant de me diriger dans les ascenseurs.

— Vous avez bonne mine aujourd'hui, déclare l'agent.
— J'essaie, répliqué-je d'un ton sincère.

Me rendre à l'extérieur m'angoisse et chaque pas que j'effectue en direction de la porte d'entrée me retire un peu plus d'oxygène.

— Allez, dépêche toi.
— N'aie pas peur. Sois la peur.

Une main se pose délicatement derrière mon dos et tout s'arrête.

— Si vous ne vous sentez pas capable de vous y rendre nous...
— Je m'en sens parfaitement capable !

J'avance plus vite et l'agent m'indique que sa voiture n'est pas très loin. Dès qu'il me la montre et la déverrouille, j'entre à l'intérieur dans un soupir.

— Je dois vous avertir que la police fédérale a saisi tous les biens appartenant à Inferno. Il est donc possible que la demeure soit légèrement différente et que cela vous perturbe.
— Il en faut plus pour me perturber, monsieur Haller.
— Appelez-moi Matheus. Et je vous préviens simplement.

Je souris et demande :

— Ça vous dérange de mettre la radio, Matheus ?
— Vous avez fait l'objet de plusieurs chaînes et fréquences ces dernières semaines, donc je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Mon expression enjouée se fane et il ajoute :

— Mais permettez-moi d'enclencher une playlist personnelle.
— J'espère que vous avez de bons goûts.
— De très bons, Daïara Lairis.

☠︎❦☠︎

Fouler le sol de ce jardin me rend pantoise. Ce manoir aussi beau soit-il me provoque des frissons sur tout le haut du corps. Je remarque des traces de pneus dans la boue, puis une voiture de police au centre de la cour.

DélariaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant