Chapitre 22 : Dustin

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Je me suis réveillé au petit matin, j'avais toujours cette migraine qui m'empêchait de bien dormir ou même de réfléchir un peu. J'étais incapable de tenir une conversation plus de cinq minutes ou alors mon cerveau chauffait. J'étais sous perfusion depuis pratiquement une semaine maintenant, je ne pouvais ni me lever ni bouger. J'étais fatigué et à bout de force alors que je ne faisais rien. À certains moments, seulement le fait de respirer était un calvaire.

J'ai tourné ma tête sur la droite et j'ai retrouvé une nouvelle fois Alexa qui dormait là, sur un siège près de mon lit. Elle partait de l'hôpital parfois mais elle passait le plus clair de son temps avec moi bien que je lui ai dit de rentrer au garage.

À ce moment là, Rose est entré dans la chambre doucement en faisant attention de ne pas réveiller Alexa.

- Salut, me dit-elle en chuchotant, comment ça va ?
- Comme d'habitude, migraine, répondis-je.
- T'as besoin de quelque chose ? dit-elle en m'embrassant.
- Ouais de deux nouvelles mains en état de fonctionner, dis-je ironiquement.

Elle rigola doucement.

- Ça va toi ? Et Alex ? Ça fait un bail qu'il est pas passé, demandais-je.
- Il bosse pas mal, dit-elle. Et il m'a aussi proposé de bosser avec lui au garage. Maintenant qu'il est seul il a besoin de quelqu'un pour s'en sortir.

La proposition ma agréablement surpris.

- Tu vas quitter le club ? demandais-je.
- Je ne sais pas encore, dit-elle. La proposition m'attire beaucoup, mais je ne sais pas si c'est une bonne idée de travailler avec ta famille. Je vais y réfléchir encore un peu.
- En tout cas Alex est super patron, tu fais comme tu le sens, dis-je.
- Ouais, je te redirai, dit-elle. Bon sinon, les médecins t'ont dit quelque chose par rapport à ton état ?
- Il faut attendre, répondis-je agacé. J'en peux plus d'attendre Rose, je vais finir par péter les plombs ici. J'en ai marre de ce lit, de cette chambre et de voir Alexa me regarder avec les yeux remplis de pitié. Je préfère encore me reposer au garage au moins ça coûtera moins cher.
- Je sais Dustin, dit Rose, mais tu n'as pas le choix. Et on s'inquiétera de l'argent plus tard, pour l'instant tu dois te reposer sinon ton corps ne suivra plus. Je comprends que ce soit dur pour toi, mais tu dois prendre le temps de te remettre à 100%.

Elle se posa sur le lit et se blottit contre moi.

- Tu as sans doute raison, dis-je en passant mon bras autour d'elle. C'est juste que plus j'y pense, plus j'me dis que je vais probablement ne pas me remettre de toutes mes blessures, et qu'en plus on aura une dette qu'on ne pourra jamais payer.
- Il y'a toujours des moyens pour s'en sortir, me rassure-t-elle.

On resta là, silencieusement pendant quelques minutes.

- Bon, il faut que j'aille au club, dit-elle finalement en se levant du lit. Et cette après-midi, Alex veut me montrer le garage, sûrement pour essayer de me convaincre.
- Ok, dis-je. Bonne journée alors.
- Je repasserai ce soir, dit-elle en m'embrassant. Et reposes toi.

Puis elle s'en alla. Et Alexa se réveilla.

- Si tu ne gardes pas cette fille, je te jure que c'est moi qui vais la reprendre derrière, dit-elle.
- Ouais bah ça n'arrivera pas de sitôt, dis-je en souriant. Tu aurais au moins pu nous dire que tu étais réveillé.
- Je ne voulais pas vous déranger, dit-elle avec un petit rictus.
- Tu n'es pas censée avoir des examens depuis le début de semaine toi ? demandais-je.
- Avec tout ce qui s'est passer j'ai déjà louper la moitié des épreuves, et de toute façon c'est trop tard, je ne pourrais jamais aller où je veux, dit-elle.
- Tu peux toujours les repasser plus tard non ? Peut-être qu'ils accepteront au vu des circonstances, dis-je.
- La plupart des profs détestent notre famille, toi, Max et Alex n'avez pas franchement été des bons élèves. Et j'étais sans doute déjà condamnée à rester auprès de vous. En tout cas le destin a l'air de l'avoir décidé, dit-elle.
- On peut toujours se servir du club pour les convaincre de te faire repasser les épreuves, dis-je.
- Il en ai hors de question, Jim n'a qu'à aller se faire foutre, je n'ai besoin de lui pour rien, dit Alexa sur un ton agressif.
- Ok je vois, dis-je. Tu vas donc passer le reste de ta vie à réparer des motos avec tes frères.
- Au moins je vous saurais en vie, dit-elle. Bon, je vais chercher un café à tout de suite.

Elle est sortit. Quelques minutes après, quelqu'un est entré mais ce n'était pas de la famille. C'était le shérif.

- Bonjour Dustin, me dit-il.
- Monsieur le shérif, que puis-je faire pour vous ? dis-je en faisant un signe de tête.
- Comment tu te sens ? demanda-t-il.
- Je ne pense pas que vous soyez là pour parler de mon état alors allez droit au but et posez moi vos questions, dis-je calmement.

Il sortit une feuille et me montra la photo d'une caméra où l'on pouvait apercevoir une belle voiture noire. Un homme cagoulé à l'avant semblait donner un paquet à un autre homme qui était de dos.

- Qu'est-ce que sait ? demandais-je au shérif.
- Ceci est l'enregistrement d'une caméra située sur le parking du lycée, me dit-il.
- Qui sont ces types ? demandais-je.
- À l'intérieur de la voiture, on n'en sait rien, dit-il. Celui qui est à l'extérieur et qui est venu chercher le paquet, c'est Arnold Allen, un professeur du lycée.
- Et qu'est-ce que ce mec à a voir avec moi ? dis-je.
- Ce n'est qu'une hypothèse, mais nous pensons que Monsieur Allen a été payé pour donner votre sœur et ses horaires afin de pouvoir la kidnapper le jour où vous avez eu votre...accident, dit le shérif.
- Et alors ? Il vous a balancé toute l'histoire ? demandais-je.
- C'est ça qui est bizarre, dit le shérif en rangeant la photo, ce gars est introuvable. On est allé chez lui, tout est là sauf lui. Sa voiture est encore dans son garage, ses affaires sont rangés chez lui, mais pas de traces de Allen.
- Il est parti faire une balade sans doute, dis-je.
- Depuis trois jours ? C'est une sacré balade, dit-il. Ah et on a aussi retrouvé des traces de sang devant chez lui et sur son canapé.

Je sentais dans la façon qu'il avait de parler, qu'il savait ce qui était arrivé à ce gars.

- Et qu'est-ce que vous voulez que ça me foute ? dis-je. À ce qu'il paraît ce mec a balancé Alexa, je m'en fous de ce qui peut lui arriver.
- Des voisins ont entendu des motos arrivées chez Allen, ils l'ont entendus hurler à la mort et ils ont vu les motos partir, dit-il. Bizarrement aucun n'est capable de me décrire les gars qui était sur les motos et à quoi elles ressemblaient. Tu n'as pas une petite idée par hasard ?

Nous savions tout les deux très bien où ils voulaient en venir.

- Je vous ai déjà dit que je n'avais rien à voir avec les affaires du club, je ne suis au courant de rien, dis-je sèchement. Vous voulez des infos ? Allez voir mon frère ou un gars du club.
- On sait tout les deux qu'il n'y aucune chance qu'ils me lâchent quelque chose, dit le shérif.
- C'est pas mon problème désolé, répondis-je. Je n'ai rien à voir là-dedans. Maintenant j'aimerais me reposer si vous voulez bien.
- Bien sûr, dit-il en repartant. Bon rétablissement.

Affaires de famille - Chapitre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant