Chapitre 5 : Max

58 2 0
                                    

Quatre gars du club ont porter le cercueil jusqu'au corbillard. Nous sommes montés à l'intérieur. Tout ceux qui étaient présents sont venus en moto, on a donc eu le droit à un magnifique cortège motorisé.
On a roulé jusqu'au cimetière, et le cercueil a été emmené jusqu'au trou creusé au préalable. C'était une cérémonie assez simple, quelques mots ont été dit, mais rien de particulier. Une fois la cérémonie terminée, Jim m'a fait un signe de la main. Je l'ai rejoins un peu plus loin.

- J'ai bien reçu ton message fiston, qu'est-ce que tu veux ? me dit-il.
- J'ai pris ma décision, je veux rejoindre le club, lui dis-je.

Il n'a pas paru étonné mais n'avais pas l'air ravi non plus.

- Écoutes fiston, me dit-il en posant une main sur mon épaule, je sais que la mort de ta mère t'as bouleversé, mais...
- Non c'est tout réfléchi, dis-je en le coupant, j'avais pris ma décision avant tout ça. Cette place me revient par le sang. Et je veux faire payer les enfoirés qui ont tué ma mère.
- Ok ok Max, écoutes c'est pas le bon endroit ni le bon moment, dit-il, tu passes au club ce soir et on en reparle. Faut que j'te laisse j'ai un truc à faire.

Il me met une tape dans le dos et s'en va.

En fin d'après-midi tout les motards sont partis. J'allais pour m'en aller également.

- Hé Max !

C'était Alex.

- De quoi tu parlais avec Jim ?

Je réfléchis vite au mensonge que je pouvais inventer.

- Il me disait juste que si on avait besoin de quoi que ce soit il serait là, répondis-je.

J'ai compris qu'il ne me croyait pas, et qu'il savait pertinemment de quoi on parlait. Mais il ne dit rien de spécial.

- Fais attention à toi, ok ? me dit-il.
- Ouais.
- Aller salut, dit-il.

Et il m'embrasse le crâne avant de prendre sa moto et de partir avec Alexa derrière lui.

Moi, malgré que je n'était plus en fauteuil roulant, je n'étais pas non plus d'attaque pour marcher jusqu'au club.

- Dustin ! Tu peux me ramener au club ? J'arriverai pas à marcher jusque là-bas, lui demandais-je.

Il a eu l'air surpris.

- Ouais vas-y, montes, me dit-il.

Je monte à l'arrière de sa moto et sur la route il me déposa au club.

- Fais gaffe à toi frangin, dit-il avant de repartir pour le garage.

Je marche jusqu'à la porte du club et m'arrête juste devant, comme si j'hésitais. Je suis bien resté deux bonnes minutes devant avant que la porte ne s'ouvre d'elle même laissant apparaître la tête de Jim.

- Bon, tu comptes ouvrir c'te porte ou tu veux qu'on t'en foutes une pour te réveiller ? me dit-il en rigolant.
- Ouais désolé j'étais dans mes pensées, dis-je en rentrant.

J'entre à l'intérieur et je vois qu'il ne reste plus que 9 ou 10 gars à l'intérieur, certains que je connaissais d'autres non.

- Sers lui une bière Rose ! dit-il à la barmaid.

Certains mecs du club sont venus me saluer. Rose est venu m'apporter ma bière et je me suis assis dans un canapé aux côtés de Jim.

- Bon, maintenant on peut discuter, me dit-il en trinquant avec moi. Je voulais pas trop parler au cimetière. Tu sais on peut jamais trop se fier à tout le monde, les gens entendent et répètent.
- Ouais je comprend, répondis-je.
- Bon fiston, dis-moi pourquoi t'es là ?
- Je veux faire parti de ce club comme tu me l'as proposé il y'a deux mois quand mon père a été foutu en taule. Pour le club il a été foutu en taule je tiens à rappeler, dis-je.
- Oui on s'en souvient, t'inquiètes pas, mais avant faut que tu saches un truc. Y'a deux mois tu aurais accepter mon offre ce ce serait mieux passer. Tu sais ces choses là doivent être voter à l'unanimité ici. Et il y'a deux mois la tension était haute et avec ce que ton père a fait, les gars aurait accepter direct. Mais là, tout ça est redescendu, je suis pas sûr que mes gars accepteront que tu entres comme ça, me dit-il.
- La tension est redescendue ? Tu te fous de moi Jim ! Ma mère vient d'être descendue devant mes yeux dans ma baraque et tu me dis que la tension est redescendue ?!
- Joues pas sur les mots Max, tu sais ce que je veux dire, ça fait des années que ta mère n'avait pas mit les pieds au club, la moitié des gars ici ne la connaisse même pas. Alors que ton père était connu de tous ici. La tension n'est pas la même pour le club.

Je n'en revenais pas de ce qu'il me disait. Je ne savais même pas quoi répondre. Il reprit :

- Alors ce soir on va avoir une réunion avec le club et tout ce que je peux te proposer, c'est de soumettre ta candidature aux gars. Je dirais oui. Mais si les gars disent non, je ne pourrais rien pour toi.

Je souris de frustration. Je finis ma bière d'un trait et vais me poser au bar.

- J'en veux bien une autre s'te plaît, dis-je à la barmaid.

Elle m'en apporte une et Jim crie :

- Réunion maintenant les gars !

Tout les gars du club se levèrent et vont dans une pièce à côté, Jim me jette un dernier coup d'œil et referme la porte derrière lui. Je discute donc un peu avec la barmaid.

- Salut, je m'appelle Max, dis-je en lui tendant la main.
- Rose, me dit-elle en la serrant, salut. Tu fous quoi ici ?

Je souris en haussant les sourcils.

- Je viens de soumettre ma candidature pour entrer au club des bisounours, dis-je avec amusement.
- Woah félicitations, peut-être qu'ils vont te laisser reprendre une dernière bière avant de te jeter dehors, dit-elle ironiquement.
- Ahah c'est très drôle, et ça m'étonnerait beaucoup. Mon père est actuellement en prison pour ce club et c'était le vice-président. Alors n'en sois pas si certaine.
- Ah, donc tu es le fils de Alexander, dit-elle.
- Lui-même, je vois que tu le connaissais.
- Ça fait un p'tit moment que je sers les gars ici, répondit-elle, Alexander était de loin celui que j'aimais le moins.

Ça m'a surpris et fais rire.

- Et bah on est deux, mon père est un connard profond, il ne s'est jamais occupé de nous sauf pour nous faire des tours de moto, dis-je.
- Hmmm mouais, je vois, ça ne m'étonne pas, dit Rose, il n'a jamais parler de toi ou d'un quelconque enfant qu'il avait.
- Ça ne m'étonne pas non plus, dis-je en buvant.
- Et tu comptes faire quoi pour le club, si par pur hasard tu es accepté ? demanda-t-elle.

Je ne voulais pas lui en dire trop, et puis j'aime jouer l'homme mystérieux avec les belles femmes de caractère.

- J'ai une histoire personnelle que je dois régler. Le club peut m'aider à atteindre ce que je veux, répondis-je donc sagement.
- D'accord d'accord, va falloir que je te serve beaucoup plus de bières pour que tu daignes lâcher le fin mot de l'histoire, dit-elle en rigolant.
- Non c'est pas contre toi, répondis-je, je ne veux juste pas en parler c'est tout.
- Oh mais t'inquiète pas Max, je m'en fou, dit-elle en ramassant quelques verres, je ne m'intéresse à rien d'autre que ce qui est important pour moi.
- Content de le savoir, dis-je en levant et finissant ma deuxième bière. Mets-en moi une autre s'te plaît.

Elle m'en ressert une et c'est à ce moment que la porte de la pièce où se tenait la réunion s'ouvrît. Les gars sortirent et Jim a son tour. Il vint vers moi.
Il avait le visage plutôt fermé, ni expression ni sentiment. Il prit enfin la parole.

- Bon, le club a tranché, dit-il.

Il fit exprès de laisser un suspens. Il regarde les mecs autour, puis moi.

- Je ne pensais pas que les gars se souviendraient de la parole de ton père. Bienvenu au club fiston !

Affaires de famille - Chapitre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant