Chapitre 26 : Max

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À l'arrivée au poste de police, nous sommes descendus du camion, et plusieurs dizaines de journalistes et photographes nous attendaient déjà. Nous sommes passés au milieu de cette petite foule et avons été emmenés à l'intérieur du poste. On nous a dépouillé de toutes nos affaires et avons été mis dans des cellules. Personne n'avait été mit ensemble pour ne pas qu'on puisse mettre en place un plan.

J'ai attendu au moins trois heures dans la cellule. Environ toutes les trente minutes je dirais, j'entendais la porte d'une cellule s'ouvrir, un gardien crié « tu viens avec moi », et la cellule se refermer. Et cela encore et encore. Au bout de ces trois heures, c'est la porte de ma cellule qui s'est ouverte et c'est à moi que le gardien a crié « tu viens avec moi ».

Je suis allé vers lui, un autre gardien m'a prit par le bras et ils ont refermé la cellule. Ils m'ont emmené dans une salle où se trouvait seulement une table, deux chaises et une énorme vitre noire avec une caméra au-dessus. C'était ni plus ni moins qu'une salle d'interrogatoire. Ils m'ont fait asseoir sur l'une des chaises et ont attachés mes menottes au barreau qui était fixé sur la table, puis ils sont repartis, me laissant seul.

Je suis resté tellement longtemps dans cette salle que j'ai perdu la notion du temps et me suis endormi la tête sur la table.

Après environ une nuit complète et un mal de dos conséquent, j'ai été réveillé par le bruit de la porte de la salle qui s'ouvre. J'ai sursauté de ma chaise.

- Salut Max.

Je me suis retourné et ai vu que c'était Leon. Il m'a mit une tape sur l'épaule en passant et est allé s'asseoir sur la chaise en face de moi.

- Espèce d'enf...,commençais-je.
- Oh non, me coupa-t-il, tu ne vas pas me faire la même scène que tout tes p'tits copains quand même. Oui je suis flic. Voilà. Je pense que tu l'avais déjà compris. On peut passer à la suite maintenant.

Je n'arrivais pas à comprendre comment c'était possible que ce gars puisse exercer à la fois dans les deux camps sans avoir de problème.

- Les South sont au courant que tu es flic ? demandais-je.
- Bien sûr qu'est-ce que tu crois, répond-il.
- C'est donc à la police que tu mens, dis-je.
- C'est une évidence, dit-il. Bon, passons à ce qui nous intéresse réellement.
- Je ne te dirais rien, dis-je sèchement.
- Ça tombe bien, dit-il en sortant un ordinateur portable, je n'ai pas besoin que tu me dises quoi que ce soit.
- Alors qu'est-ce que tu veux ? demandais-je.
- Tout les deux Max, dit-il en tapant sur des touches du clavier, on va devenir allié. On va même passer un marché.

Je lui ai rigolé au nez tellement ce qu'il disait était ridicule.

- Oh mais tu peux rigoler, ton pote Charles a rigolé tout autant et pourtant il a accepté, dit-il.

Ça m'a fait beaucoup moins rigoler qu'il dise ça de Charles.

- Jim le tuera pour avoir passer un marché avec vous, dis-je.

Il a arrêté ce qu'il était entrain de faire et m'a regardé droit dans les yeux.

- On en reparlera, me dit-il calmement.

Il recommença à taper sur son clavier.

- Bon, dites moi ce que vous voulez, dis-je agacé de la situation qui dure.
- Une petite minute, dit-il.

Quelques secondes plus tard, il retourne l'écran de son ordinateur et me montre les images d'une caméra en direct. C'était une caméra qui était devant le garage d'Alex. Il appuya sur une touche et l'image en direct passa sur une chambre d'hôpital où on apercevait Alexa et Dustin entrain de regarder la télé. Il re appuya sur la touche et c'est le bar du club qui est apparu où l'on voyait Rose entrain de ranger des verres. Il retourna son écran vers lui.

- Est-ce que tu as une idée du pouvoir que je peux avoir ? dit-il. Si vous le saviez vraiment vous n'auriez jamais osé comploter contre moi et mon clan. Vous n'êtes qu'un petit club de motard à la tête d'un petit réseau de trafic de cocaïne. Si vous m'énervez ne stresse qu'un tout petit peu, je peux passer un appel maintenant, devant toi, et te laisser regarder en direct l'un de tes proches se faire tuer sauvagement. Tu ne voudrais pas en arriver là tout de même Max ?

Je ne le regardais pas dans les yeux mais j'avais bien écouté ce qu'il avait dit. Il était très clair que ce gars était puissant, vraiment puissant.

- Alors maintenant, vous obéirez à ce que je vous dis toi et ton club, dit-il. Je veux que vous me donniez 50% de tout vos bénéfices chaque mois. Si l'un de vous ne le fait pas, je m'en prendrais à ses proches. Est-ce que c'est compris ?

Je n'ai pas répondu. Il s'est levé de sa chaise, a sorti un couteau et me l'a enfoncé dans la main gauche.

- Est-ce que c'est compris ?! cria-t-il.

Ma main trembla, comme tout mon corps d'ailleurs envahit par une douleur intense. Je n'ai pas eu d'autres choix que de lui hocher la tête. Il a retiré son couteau de ma main.

- Bien, dit-il. J'ai aussi une petite photo à te montrer.

Il sortit une image et me la donna. On pouvait à peine reconnaître le visage de la personne qui était dessus, mais j'ai reconnu un tatouage, celui de Tony. Son visage était complètement cabossé, il avait des ongles arrachés, certains doigts complètement sectionnés, et il gisait dans une marre de sang dû à l'énorme entaille dans son cou. Aucun doute, il était mort.

J'ai regardé Leon les yeux pleins de haine avec des larmes qui ne pouvaient s'empêcher de couler. Je connaissais Tony depuis plus de dix ans, on avait fait l'école primaire jusqu'au lycée ensemble. Le voir comme ça m'arrachais le cœur.

- Ça c'était pour vous faire comprendre que c'était une mauvaise idée de s'attaquer à mes affaires, dit-il en rangeant la photo de Tony. Bon, je vais te laisser j'ai autre chose à faire. Je te laisse avec un p'tit film, j'espère qu'il sera à ton goût.

Il s'est levé, a retourné l'écran de son ordinateur et est sorti de la salle en me laissant seul.

Sur son écran on pouvait apercevoir que c'était un plan de la caméra situé devant l'entrée du club. Ce n'était pas très clair car il semblait faire nuit, mais les lampadaires autour nous laissais quand même assez de lumière pour reconnaître les visages. Il s'agissait de Jim, Tony et Georges. C'était donc bien évidemment un enregistrement. On les voyait discuter tranquillement, fumer une clope près de leurs bécanes. Après quelques minutes sans qu'il ne se passe rien, Jim est rentré à l'intérieur du club, et Tony et Georges ont démarrés leurs motos et sont partis. L'écran a changé de plan et on a vu les deux motos passer devant le garage d'Alex. Les rues étaient vides ce qui laissait croire qu'il était très tard. Le plan a de nouveau changé et a laissé apparaître un lieu que je n'aurai jamais voulu revoir : la maison de ma mère. J'ai probablement compris très vite ce qui allait se passer mais mon cerveau ne voulait pas assimiler cette idée. J'ai donc continué à regarder pour être vraiment sûr. J'ai vu mes deux potes débarquer à moto devant la maison de ma mère et tirer des chargeurs entiers sur la maison.

Je ne pouvais pas y croire, c'était insensé. Pourquoi ?

Affaires de famille - Chapitre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant