Chapitre 30 : Max

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Après cette énorme soufflante prise par mon cher frère, je suis retourné au club. Je suis entré en trombe.

- Un whisky s'il vous plaît ! dis-je en entrant.

Il ne semblait y avoir personne derrière le bar.

- Oh et puis merde ! m'exclamais-je.

Je suis passé derrière le bar et j'ai pris la bouteille de whisky, l'ai ouverte et ai bu directement à la source en allant m'installer sur un fauteuil avec les copains.

- Qu'est-ce qui t'arrives fiston ? me dit Charles.
- Je reviens de l'hôpital où mon frère jumeau parfait m'a dit qu'il ne voulait plus me voir, dis-je en buvant une autre gorgée. Tu aurais une clope ?
- Pourquoi ? me demande Charles en me tendant son paquet de cigarettes. Qu'est-ce qui lui arrive ?
- Selon lui, c'est à cause de moi et du club que tout ça arrive, dis-je en allumant la clope.
- Tu sais fiston, dit-il, ton frère est dans une mauvaise période, c'est pas marrant ce qui lui arrive. Il a besoin de temps pour se remettre de tout ça.
- Oh mais du temps il va en avoir ne t'inquiètes pas, répondis-je. Bon, quelqu'un veut se bourrer la gueule avec moi ou je dois faire ça seul ?

Sean a tendu la main et je lui ai donné la bouteille.

- Merci Sean de m'accompagner, dis-je.
- Bon aller je vous laisse les enfants, nous dit Charles. Demain matin n'oubliez pas, réunion. On a du pain sur la planche.

Il est sorti du club.

J'ai passé ma soirée à boire avec Sean et les autres. Le lendemain matin, je me suis réveillé sur le canapé encore secoué de la veille. J'étais vaseux et j'avais une bonne migraine.

Je suis allé à l'étage là où je m'étais installé récemment. J'allais aller me coucher pour me reposer et je suis tombé sur une vieille photo qui était accrochée dans le couloir. J'étais passé devant des centaines de fois sans vraiment y faire attention. On y voyait les anciens membres du club, plusieurs étaient déjà morts. Et à droite de la photo, à peine reconnaissables tellement ils étaient jeunes, on pouvait reconnaître Jim, mon père et ma mère.
Ils semblaient si jeunes et si heureux. Savoir maintenant comment ils avaient finis était très perturbant. Et ça m'a donné une idée.

Je suis redescendu en bas et j'ai été réveillé Sean.

- Oh mon frère, murmurais-je en le secouant.
- Tu veux pas me laisser dormir tranquille là, dit-il les yeux fermés.
- Désolé mon frère, m'excusais-je. Dis moi, t'as toujours le contact du mec de la prison ?

Il a mit la main dans sa poche et m'a donné son téléphone.

- Dans les contacts, me dit-il, c'est Reyes.
- Merci mon frère, je te revaudrais ça, lui dis-je.
- La ferme et laisses moi pioncer, dit-il avant de se tourner pour dormir.

Je suis retourné dans ma chambre et ai cherché Reyes. J'ai trouvé le numéro et je l'ai appelé.

- Allô, un problème Sean ? dit Reyes.
- Reyes ? demandais-je.
- Ouais lui-même, dit-il, où est Sean et pourquoi tu m'appelles avec son portable ?
- Je suis un membre du club, j'ai besoin de vous, dis-je.
- Qu'est-ce que tu veux ? demande-t-il.
- Est-ce que vous voyez qui est Alexander Sr ? demandais-je.
- Tu lui veux quoi ? demande-t-il à nouveau.
- C'est mon père, dis-je. J'ai besoin de lui parler. En privé.
- Prends rendez-vous et vas au parloir comme tout le monde, répond-il.
- Je vous donnerai 2,500$, dis-je.
- Quand est-ce que tu veux le voir ? dit-il intéressé par l'offre.
- Le plus vite possible, dis-je.

Il a réfléchit rapidement.

- Les autres gardiens prennent leur pause à 12h30, je peux m'arranger pour que tu puisses passer entre 12h30 et 12h45, proposa-t-il.
- Parfait, on fait comme ça, dis-je.
- Ok, montes à 3,000 et c'est bon, dit-il.

J'ai raccroché.

J'ai ouvert mon bureau et ai sorti une boîte de munitions dans laquelle je cachais tout mon argent liquide. J'ai pris trois liasses et les ai mises dans ma poche. Je suis redescendu en bas au bar, j'ai pris deux ou trois verres et à 12h15 j'ai pris la route directement la prison.

Arrivé là-bas je me suis garé sur le parking de derrière comme la dernière fois que j'étais venu et j'ai attendu. Quelques minutes plus tard, j'ai vu Reyes ouvrir la porte de la salle des gardiens et me faire signe de venir, ce que j'ai fais. Il m'a fait entrer et a refermé la porte directement.

- Tu as quinze minutes et pas une de plus, me dit-il.
- Vous inquiétez pas, dis-je, j'en ai pas pour longtemps.

Il m'a fait descendre le même escalier que la dernière fois et je suis arrivé dans le couloir des pièces d'isolement.

- Ton père est dans la salle 302, la porte est ouverte, me dit-il.

J'ai sorti la liasse de billets et lui ai donné. J'ai été vers la porte et l'ai ouverte. Je suis entré et est refermé directement. Mon père était assis sur le lit, il s'est levé immédiatement en me voyant.

- Putain c'était toi ! me dit-il. J'ai cru que c'était un chef de gang qui avait payé les gardiens pour me faire la peau.
- Non ce n'était que moi, dis-je.
- Bon comment ça va fils ? me demande-t-il.
- Nickel, répondis-je.
- Tu as des nouvelles de Jim ? dit-il. Ça fait plusieurs jours que personne ne m'a passé de mot.
- Euh ouais désolé, dis-je, on a été pas mal occupé ces derniers temps, mais ça va t'inquiètes.
- D'accord, répond-il. Pourquoi tu m'as fais venir ici ? Tu as quelque chose à me dire ?

Je dois avouer que j'étais en total improvisation.

- Et bien...ouais, euh...Tony est mort, lui dis-je.
- Merde...comment c'est arrivé ? demande Alex Sr.
- On a tendu une embuscade à Leon, dis-je, il a été tué pendant la bataille.
- Il n'y a pas de guerre sans sacrifice, me dit-il.
- Ouais sûrement..., dis-je.

Il s'est approché de moi et m'a pris dans ses bras.

- Ça va aller mon grand, me dit-il l'oreille, ce sont des choses qui arrivent dans notre métier.

Avant qu'il ne se rende compte de quoi que ce soit, mon père venait de sentir la froideur de la lame de mon couteau s'enfoncer dans son cœur. J'ai pressé très fort mon corps contre lui pour que la lame s'enfonce au plus profond pendant qu'il me prenait dans ses bras.

- Ça c'est pour maman, lui murmurais-je dans l'oreille.

Je me suis décollé de lui et l'ai laissé tombé par terre.
Il m'a regardé en sanglotant par terre. Je me suis assis à côté de lui et j'ai pris sa tête sur mes genoux.

Je suis resté jusqu'à ce qu'il donne son dernier souffle.

Je l'ai posé par terre, j'ai retiré mon couteau de son cœur et suis ressorti de la pièce. Je suis parti de la prison sans retourner voir Reyes.

J'ai mis mon casque, je suis monté sur ma Harley, j'ai allumé une clope et j'ai démarré. Je me suis dirigé vers nulle part. J'avais juste envie de rouler pendant des heures. J'avais besoin de me vider la tête, de réfléchir sur ma vie également.

Il fallait que je me fasse à l'idée que je venait de tuer mon père.

Affaires de famille - Chapitre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant