Chapitre 4

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23.11.2023


Glissant la clé dans la serrure de la maison, je pousse la porte et entre dans la grande maison vide de la colocation. Derrière moi, Jace baille à s'en décrocher la mâchoire, me suivant de près. Une fois à l'intérieur, je referme la porte à clé, appuyant sur l'interrupteur pour éclairer le salon, jetant mon manteau sur le grand canapé.

— Tu vois, ce n'était pas si terrible que ça.

Je me débarrasse de mes talons et observe mon frère qui, appuyé contre le chambranle de la porte séparant la cuisine du salon m'observe avec un petit sourire.

— Ça m'a fait du bien de sortir, je ne vais pas te dire le contraire. Mais je me serais bien passée de la rencontre avec une ou deux personnes.

Il lève les yeux au ciel sans se départir de son sourire moqueur, desserrant sa cravate pour pouvoir défaire les premiers boutons de sa chemise. Je lui tire la langue avant de rejoindre la salle de bain du rez-de-chaussée. Je retire mes lentilles que je glisse de nouveau dans leur petite boite derrière le miroir, avant d'attraper le flacon d'eau micellaire que je verse sur du coton, appliquant le produit miracle sur mes yeux, mes joues et mes lèvres, retirant le maquillage qui a un peu coloré mon visage ce soir. Je me défais des quelques barrettes à chignon qui ont maintenu mes cheveux en place toute la soirée.

— Parmi ces personnes, il y a qui ?

— Personne à qui tu as parlé.

J'entends à son raclement de gorge qu'il n'y croit pas une seule seconde, mais je sais qu'il se contentera de ça pour le moment. Il est quatre du matin et nous sommes épuisés, avec une seule envie : retrouver nos lits respectifs.

Quittant la salle de bain, je vérifie que tout est bien fermé au rez-de-chaussée avant de regagner l'étage et ma chambre. Je défais la fermeture éclair de ma robe et la dépose sur ma chaise de bureau, attrapant mon pyjama que j'enfile sans demander mon reste, m'affalant dans mon lit. J'appuie sur l'interrupteur près de la tête de lit, éteignant la lumière, et passe sur le ventre à la recherche de la meilleure position pour fermer l'œil.

Sous la porte de ma chambre, j'aperçois la lumière du couloir s'éteindre et j'entends bientôt la porte de la chambre de Jace se fermer, la voix de mon frère me souhaitant bonne nuit.

La tête fourrée dans le ventre de mon ours en peluche préféré, Caramel, je me sens partir, sombrant peu à peu dans un sommeil profond et reposant.

Mais c'était sans compter sur la superbe voix de OneRepublic qui m'invite à compter les étoiles. Je grogne et attrape mon téléphone, ne prenant pas la peine de regarder l'identité de l'appelant, décrochant dans la foulée.

— Allô ?

— Lilibeth, ma chérie, c'est papa.

Je me redresse d'un coup, comme si on m'avait piquée. La voix de mon père parait fatiguée et essoufflée, comme s'il avait mal et venait de se réveiller. Je le passe sur haut-parleur et rallume la lumière avant de m'approcher de ma fenêtre pour écarter les rideaux et vérifier que la voiture de mes parents n'est pas garée devant la maison.

— Papa ? Comment vas-tu ? Il est quatre heures du matin. Vous n'étiez pas aux Seychelles ?

— On a dû rentrer aux États-Unis hier. Un des procès de ta mère a été avancé et j'avais un rendez-vous avec les scénaristes de mon dernier film. Ta mère est partie ce matin et...

Il marque une pause et je l'entendrais presque grimacer, son souffle se faisant plus court.

— Papa, tout va bien ?

By Lilibeth LockwoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant