Chapitre 31

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09.01.2024

Petit ange.


— Tu devrais être plus gentil quand tu rembarres une fille., reproché-je à mon frère en glissant une tomate cerise dans ma bouche.

— Je n'ai pas ton tact, Lilibeth., me répond-il simplement en haussant les épaules, croquant dans le burrito qu'il est allé récupérer à la cafétéria.

Son cours de codage semble s'être assez bien passé. Du moins, tout juste assez pour que, en nous rejoignant ce midi, il ait retrouvé le sourire. Et c'est tant mieux.

— Si le monde avait le tact de Lilibeth, il n'y aurait plus de guerre dans le monde., se moque Sam en me dédiant un sourire diaboliquement angélique.

— Ou au contraire, il y en aurait plus parce que tout le monde s'en voudrait mutuellement de ne pas dire les faits avec les mots qui leur correspondent le plus.

Je dédie un regard meurtrier à Jo qui est en train de croquer depuis que l'on s'est installés. Mais le nez plongé dans son carnet, elle ne semble pas le remarquer. Elle a pris du retard sur ses rendus finaux avec les évènements de ces dernières semaines et ses professeurs commencent à lui mettre la pression. Si j'ai l'avantage d'être assez rapidement inspirée pour écrire, réaliser une collection dans son intégralité en vue d'un défilé de mode n'est pas aussi simple.

Je culpabilise un peu car c'est en partie de ma faute. Elle a laissé son travail de côté lorsqu'elle est rentrée pour me tenir compagnie après la mort de papa. Et, mine de rien, deux ou trois jours à laisser de côté les designs de toute une collection, ça représente beaucoup.

— Comment s'annonce le match de vendredi ?

Nate sourit de toutes ses dents en passant un bras autour des épaules de Jace pour qui le hockey est presque devenu un sujet tabou.

— Avec Jace en remplacement de Milori, tout va très bien se passer !

— Je pense que les commentateurs auront des acouphènes., se moque Sam en croquant à pleines dents dans son tacos.

Si grandir avec les trois titans que sont mes colocataires m'a appris une chose, c'est que leur métabolisme mériterait d'être étudié par la science. Je ne comprends pas comment ils peuvent manger autant et ne prendre que du muscle lorsqu'ils prennent de la masse.

— Tant mieux ! Lilibeth arrêtera de les maudire sur dix-huit générations s'ils ne sont plus en mesure de les commenter.

Je m'apprête à répliquer, mais c'est ce moment que choisit mon téléphone pour se manifester. Je fronce les sourcils en constatant l'identité de l'appelant. Je décroche et porte le petit appareil à mon oreille.

— Willy ?

— Beth ! Tu as cinq minutes ? Je suis sur le parking.

Et si je n'avais pas pu sortir, tu aurais attendu comme un con sur le parking ?

— Quoi ? Euh... Oui, d'accord. J'arrive.

Je raccroche et me redresse, sous le regard perplexe de mon jumeau.

— Un problème ?

— Willy est là.

Il fronce les sourcils, m'observant avec attention.

— Willy est là ?

— Apparemment.

— Tu veux que je vienne ?

Je hoche la tête, lui dédiant un grand sourire.

— Ça ira. Ne t'inquiète pas.

Il acquiesce et je les abandonne pour quitter la cafétéria, jetant au passage les restes d'un repas que je n'ai que picoré.

By Lilibeth LockwoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant