Chapitre 30

0 0 0
                                    




09.01.2024

Petit ange.


Une douce odeur de café vient titiller mes narines et me réveille doucement. Je m'étire et me redresse, observant l'imprenable vue qu'offre la vitre de la chambre de Aaron. Le soleil est déjà haut dans le ciel, la ville est couverte d'un léger voile blanc, renforçant l'impression de rêver qui me prend aux tripes depuis hier soir.

Je ne m'attendais pas à ce que la conversation sérieuse que lui et moi devions avoir se close de cette façon, mais je ne m'en plains pas. Subsiste cependant une question : mes sentiments. M'a-t-il rattrapé car ce ne sont pas des sentiments à sens unique ? S'est-il une fois de plus laissé porter par le moment ? Alea jacta est.

Je me redresse et retire la couverture. J'attrape ma culotte qui reposait au bord du lit et l'enfile rapidement. Sur la poignée de la porte du dressing est accrochée une chemise noire que je passe sur mes épaules avant de quitter la chambre de Aaron. Je longe un couloir que je n'avais pas traversé avec Rory et Jess hier et que je n'ai pas eu le temps d'observer lorsque docteur mufle m'a conduit à sa chambre. D'autres photos y sont accrochées ainsi que quelques aquarelles, comme celles du chalet de madame Sanders. Un miroir assez design y est également accroché près de la porte de la salle de bain. Bien que plus chargé que le salon en termes de décoration, le couloir reste assez sobre, digne des goûts du propriétaire des lieux.

Je débouche dans le salon baigné par les rayons de lumière où le silence règne en maître. Je m'avance jusqu'à la cuisine où je découvre un magnifique bouquet de pivoines rouges et de roses blanches, près d'un mug et d'un petit mot.

— Quand a-t-il eu le temps de faire tout cela ?, souris-je en m'approchant du bar.

J'attrape le bouquet et respire le doux parfum des fleurs. Comment a-t-il su ? Je me saisis du petit mot qui me fait instantanément sourire.


Mon ange,

Je suis sorti acheter des viennoiseries pour le petit-déjeuner. J'espère que tu aimes les fleurs. Je rentre bientôt.

— Docteur mufle


Je hoche la tête de droite à gauche en souriant bêtement. Peut-être m'a-t-il vraiment rattrapé parce qu'il m'aime aussi. Au moins un petit peu.

Je m'approche de la cafetière pour me servir une tasse du café préparé par Aaron avant qu'il ne sorte. Je m'installe au bar et contemple les magnifiques fleurs en sirotant la caféine bien chaude. Je crois réellement rêver. Le seul élément manquant de ce tableau idyllique est l'homme qui détient mon cœur et cet appartement.

Je profite du silence ambiant pendant plusieurs minutes sans bouger. Jusqu'au moment où un bruit de clé retentit dans la serrure de la porte d'entrée. Je tourne la tête vers cette dernière juste au moment où elle s'ouvre, laissant apparaître le docteur Sanders et un sac kraft contenant probablement notre petit-déjeuner. Il retire ses boots et se dirige vers moi en souriant.

— Bonjour, vous.

Le plus spontanément du monde, il dépose un tendre baiser sur mes lèvres. Même si j'avoue savourer cette sensation, il me prend complètement au dépourvu et je suis quasiment sûre que je suis aussi rouge que les pivoines du bouquet.

— Je vois que tu aimes les fleurs., me sourit-il en me tendant un croissant.

— Elles sont magnifiques, merci.

Je croque à pleines dents dans ce petit délice français, savourant son goût beurré et légèrement sucré. Du coin de l'œil, j'aperçois Aaron retirer son manteau et s'installer près de moi.

By Lilibeth LockwoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant