27.01.2024
Petit ange.
J'ai demandé à Nate de revenir chercher Jace après que ce dernier s'est calmé. Il a insisté pour rester, mais la nouvelle lui a mis un si grand coup au moral que je préfère le savoir à la maison, avec ses meilleurs amis qu'avec moi, enfermé entre les quatre murs de ce grand hôpital qui empeste le désinfectant. Ce lieu qui nous rappelle les derniers instants de papa.
Le dernier endroit où nous l'avons vu avant qu'il ne soit enfermé à jamais dans une boîte.
Assise sur le lit de l'une des nombreuses chambres de l'étage de cardiologie, ma lecture du moment entre les mains, j'attends le retour de Aaron et des premiers résultats de mes tests. Puisque sa journée n'est pas encore finie et qu'il tenait à ce que je rentre avec lui ce soir, il a insisté pour commencer les analyses aujourd'hui.
Le débat avec le doyen a été quelque peu houleux lorsque Aaron a demandé le transfert de mon dossier afin d'en reprendre la charge. Josephine ayant littéralement avalé Good Doctor, Grey's Anatomy, The Resident et j'en passe, je sais parfaitement que la politique concernant les relations médecin/patient est très stricte dans les hôpitaux américains. C'est pour cela qu'il a fini par remettre mon dossier à Willy qui a délégué mes examens du jour à Aaron. Et, face à ça, le doyen n'a rien su répondre à part : « allez au diable, bande d'avortons ».
Je relève la tête lorsque la silhouette de Aaron passe derrière le grand mur en verre, séparant la salle d'attente et l'accueil du service cardiologie de la chambre dans laquelle je suis. Je glisse mon marque-page dans mon livre et le referme, le posant près de moi sur le lit. Le docteur Sanders pénètre dans la pièce, refermant le battant derrière lui.
— Alors, doc ?
Mais, à mon sourire moqueur, répond la mine sombre du docteur Aaron Sanders. Je fronce les sourcils et me lève, m'approchant de lui pour lui prendre mon dossier des mains. Mais il le fait passer dans son dos, le posant sur le petit meuble près du fauteuil trônant dans un coin de la chambre. Je fronce les sourcils et m'apprête à l'interroger, mais il me devance, attrapant mon visage en coupe pour déposer ses lèvres sur les miennes.
— Aaron, qu'est-ce que tu-
Il ne me laisse pas le temps de finir ma phrase, m'embrassant de plus belle. Je pose les mains sur son torse pour tenter de le repousser, mais il me tient fermement contre lui. Qu'est-ce qu'il a vu ?
Ses lèvres dévorent les miennes avec avidité, sa langue caresse la mienne lorsque j'entrouvre la bouche. Ses mains descendent jusqu'au bas de mon dos, me plaquant un peu plus contre lui. Si la situation n'avait pas été ce qu'elle est, j'aurais poursuivi les hostilités avec plaisir. D'autant plus avec sa blouse. Mais je sais pertinemment qu'il essaie de me distraire pour changer de sujet. Ou plutôt de se distraire.
Je plaque les mains sur son torse et le repousse plus violemment cette fois-ci. Ses yeux noisette ne rencontrent les miens à aucun instant. Il me tourne le dos, passant une main nerveuse dans ses cheveux.
— Aaron, bordel. Qu'est-ce qu'il se passe ?
— Il faut que je te fasse passer plus de tests., me répond-il simplement, ignorant le réel fond de ma question.
Mon regard se pose sur le dossier qu'il a abandonné hors de ma portée. Il n'a pas besoin de me répondre. Son silence, ses baisers, son regard... Tous parlent pour lui.
— C'est grave.
— Non, ce n'est pas grave, Elizabeth.
— Tu n'aurais pas évité ma question si ça ne l'avait pas été. Et tu ne m'appelles plus Elizabeth depuis longtemps., murmuré-je plus bas.
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By Lilibeth Lockwood
RomanceAmoureuse des mots, Elizabeth tient à sa petite vie bien rangée. Partagée entre ses colocataires, sa vie universitaire, sa relation tendue avec ses parents et son rêve d'écrire, on ne peut pas dire qu'elle ait besoin du piment des romances dans lesq...