Chapitre 27

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08.01.2024

Docteur mufle.


Une semaine.

Ça va faire une semaine que je ne l'ai pas vue. Et, malgré l'anxiété qui marque ses traits, je ne peux m'empêcher de la trouver radieuse. N'importe qui me dirait qu'elle n'a pas changé en une semaine. Que ses cheveux sont toujours aussi blond vénitien, toujours aussi lisses et ondulés en même temps. Que ses doigts, triturant nerveusement le pendentif que je lui ai offert, sont toujours aussi fins. Que ses yeux sont toujours aussi verts, que ce petit éclat est toujours aussi brillant, qu'importe l'expression qu'elle affiche. Que ses taches de rousseur sont toujours aussi rousses et relèvent toujours autant son teint blanc comme la neige qui tombe à gros flocons dehors. Que ses lèvres sont toujours aussi rosées. Qu'elle est toujours elle.

Mais elle n'est pas elle.

Car elle me fait encore plus d'effet qu'il y a une semaine. Car elle me fait encore plus d'effet que lorsque je l'ai rencontrée. Car elle n'est plus celle que j'ai rencontré ce soir-là. Qui ai-je rencontré ce soir-là, d'ailleurs ? Était-ce la vraie Lilibeth ? Ou une des multiples personnalités qu'elle m'a laissé découvrir ? Qui est la vraie Lilibeth ? Celle que j'ai embrassée à en perdre haleine ? Celle avec qui j'ai passé Noël ? Celle avec qui j'ai passé la journée quand elle cherchait le cadeau de Willy ? Celle avec qui j'ai passé la journée après la mort de Greg ?

Quand suis-je tombé amoureux de toutes ces Lilibeth ? Quand ont-elles commencé à m'obséder ? Quand ont-elles commencé à occuper mon esprit peu importe l'heure, le lieu, l'endroit, le moment ? Quand m'ont-elles fait tomber à leurs pieds ?

— Aaron ! Quelle surprise.

Nate se redresse rapidement avec un immense sourire et vient m'étreindre chaleureusement. Surprise, surprise. Tu es dans mon hôpital.

— Qu'est-ce que vous faites là ?, demandé-je en m'approchant de Libie. Et n'essayez pas de me faire croire que vous êtes passés par le service des urgences pour récupérer des résultats de dépistage.

— J'aime les arrivées en spectacle !, tente le frère de Josephine.

— Libie.

Elle relève ses yeux verts vers moi et tente de me sourire tendrement. Bon Dieu, quel sourire. Ma Libie est là.

— Rien de bien grave, Aaron. Ne t'inquiète pas.

Elle lève la main vers moi et la pose sur ma joue. Je ferme les yeux lorsque sa peau glacée entre en contact avec la mienne, dans un geste si tendre que j'en frissonne. Un geste qui me rassure autant qu'il me terrifie.

— Donc, c'est bien pour toi que vous êtes là., soufflé-je en rouvrant les yeux.

Elle ouvre la bouche pour tenter de rétorquer quelque chose, mais je la coupe en posant ma main sur la sienne pour l'écarter de moi.

— Tu ne peux pas me répéter que ce n'est rien de grave. Pas après ce dont on a été témoins il y a une semaine., soufflé-je. Tu t'es évanouie, d'après vos dires à tous les deux.

Je pose les yeux sur Nate puis sur elle. Son colocataire fuit mon regard, preuve que cette histoire va plus loin que ce qu'ils veulent bien nous faire croire. Comme je l'avais pressenti, dès le début.

— Une semaine après, tu te retrouves à l'hôpital, au service des urgences, avec ton comparse qui semble bien trop tranquille pour dire qu'il est au bord du gouffre, à l'exception de celui des mensonges dans lesquels vous pagayez depuis une semaine et dans lesquels vous vous enfoncez sans cesse. Willy sait que vous êtes là ? Parce que j'étais avec lui juste avant et, pour quelqu'un qui vient de revenir d'un repos bien mérité, il semble plutôt serein à l'idée que sa cousine qu'il chérie comme sa propre sœur ait fait son entrée par la grande porte de l'hôpital. Est-ce que Jace sait que vous êtes là ? Il sait que sa sœur jumelle est à l'hôpital, avec son meilleur ami, parce qu'il t'est arrivé quelque chose ?

By Lilibeth LockwoodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant