Chapitre 8

105 2 0
                                    

—Alors, qu'est-ce qui se passe? interroge Catalina.

Nous sommes assises autour d'une assiette de pâtisseries. On répète souvent qu'il ne faut pas manger ses émotions, que c'est mauvais pour la santé et bla bla bla. Eh bien, sachez que nous n'avons pas tous la chance d'avoir des gens qui sont là pour nous réconforter. 

Alors laissez-moi manger en paix.

—Eh bien... Par où commencer? Tu as sans doute entendu parler de la mort de Mme Ivery.

—Oui, c'est tellement triste!

Je lui raconte alors toute l'histoire, de moi qui découvre le cadavre à ma conversation avec le policier. Je ne mentionne pas les lettres cachés de mon ancienne famille : Je n'ai jamais parlé de mes problèmes familiaux avec Catalina. Ce n'est pas parce que je ne lui fais pas confiance, mais parce que c'est trop douloureux. En parler ne fait que rendre mes problèmes plus réels et présents. 

—Mais qui ferait une chose pareille!? s'exclame-t-elle. Et ce policier qui ment... C'est complètement fou!

—Je sais, dis-je sans lui faire part de mes suspicions concernant mon propre père.

—Qu'est-ce que tu vas faire? 

—Je ne sais pas. À vrai dire, c'est pour ça que je suis venue te voir en premier lieu.

J'attrape un mini-éclair au chocolat avant de le dévorer.

—Tu devrais raconter cette histoire à un journaliste.

—Qui me croirait? 

—Je ne sais pas, mais tu ne perds rien à essayer.

—Tu as raison, c'est une bonne idée. 

Non, c'est une très mauvaise idée, si mon père est réellement mêlé à tout ça, je pourrais m'attirer de gros ennuis en allant raconter mon histoire à des journalistes. Je pousse un soupir tout en engouffrant un mille-feuilles.

—Tout va bien? interroge mon amie, une lueur d'inquiétude dans le regard.

—Oui, ne t'inquiète pas pour moi. 

Non. Tout va mal.

Mon père est probablement un meurtrier, je reçois des lettres de ma famille de cœur depuis cinq ans sans le savoir et mon père cachait ces lettres pour quelconque raison obscure. Malgré tout, je ne développe pas.

—Tu en es certaine? Qu'est-ce qui ne va pas? Je veux dire, à part le fait que tu as découvert le cadavre de Mme Ivery hier?

J'esquisse un mince sourire. 

—Ça te dit d'aller voir un film?

—Pourquoi pas, répond-elle sans relever le changement de sujet.

Elle me connaît assez pour savoir qu'il y a certaines choses dont je suis incapable de parler.


La vérité qui détruitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant