Chapitre 31

64 2 0
                                    

Deux heures plus tard, l'autobus me dépose au coin de la rue où se situe mon ancienne maison. Le paysage familier ravive en moi de beaux souvenirs et un sentiment de nostalgie longtemps refoulé.

Avec empressement, je me dirige rapidement vers la demeure de ma famille adoptive. D'une main tremblante, j'enfonce le bouton de la sonnette. 

—Iris! Quelle belle surprise! s'exclame Marie.

—Bonjour, je suis contente de te voir, mais il faut vraiment que je vous parle à toi et Sam, le temps presse. 

En s'apercevant de ma nervosité, une expression d'inquiétude sincère se peint sur son visage. Elle me conduit au salon et m'indique un fauteuil.

—Ta petite sœur est à l'école, mais Sam ne travaille pas aujourd'hui. Je vais aller le chercher, d'accord?

Je hoche la tête en silence, préparant mentalement la suite des choses. Il est impératif que mes parents adoptifs m'écoutent et fuient au plus vite. Peu importe la destination, tout ce qui compte, c'est que mon père ne puisse pas leur faire de mal. J'ignore pourquoi Erel souhaite s'en prendre à Sam en particulier, mais, très franchement, il s'agit du moindre de mes soucis en ce moment. J'y réfléchirai lorsque mes deux parents adoptifs seront en sécurité.

Marie revient avec Sam dans le salon, ce dernier me salue chaleureusement avant de demander : 

—Tu as l'air préoccupée et tu devrais être à l'école à cette heure-ci. Est-ce que tout va bien?

—Non, j'admets en tordant nerveusement les manches de mon chandail. Je... Ce que je vais vous raconter va probablement vous sembler fou, mais il faut que vous m'écoutiez. 

Ils acquiescent en silence, saisissant la gravité de la situation. J'entreprends de tout leur raconter, mon don, la véritable nature d'Erel, et la découverte des messages texte. En guise de preuve, j'extirpe le petit téléphone de ma poche et le leur tends. 

—Vous devez partir immédiatement, dis-je une fois que tout est expliqué.

 —Iris... Es-tu certaine que ce téléphone appartienne à ton père? interroge Sam d'une voix hésitante.

—Mais oui, puisque je l'ai trouvé dans son bureau! 

—Son nom n'est marqué nulle part.

—Évidemment, ce serait trop incriminant!

—Et heu... Pourquoi voudrait-il me tuer?

 —Je ne sais pas, ce n'est pas ça l'important. Mais... Attendez...  Vous ne me croyez pas?

—Non, non, non, pas du tout, s'empresse de me rassurer Marie.

Elle lance un regard noir de reproche à mon père d'accueil qui lève les mains en signe d'impuissance.

—Nous savons que tu penses ce que tu nous a raconté, ajoute-t-elle en choisissant ses mots avec précaution. Tu es fatiguée, Iris. Et si tu te reposais un peu ici pendant que moi et Sam allons discuter dans la cuisine?

—Pas de problème. Mais après, vous allez faire vos valises et partir, je vous aiderai à tout préparer. 

—Bien sûr, ma chérie. 

Je lâche un soupire de soulagement, mon stress diminuant considérablement sachant qu'ils ont compris. Je me cale contre le dossier moelleux du sofa, m'accordant enfin un moment de détente bien mérité. 

Dans moins d'une heure, ma famille sera en sécurité... 

La vérité qui détruitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant